Les quarante salariés de production, membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières – CSN (STTIM-CSN), section Graymont Portneuf, sont en grève générale illimitée depuis le 30 juillet 2018. L’objet du litige est l’écart salarial existant avec les autres composantes québécoises de la compagnie.
Par Nicolas Lefebvre Legault, Conseiller à l’information
Constatant une certaine désinformation dans leur dossier, les grévistes de la carrière Calco ont décidé à la mi-août de s’adresser directement à la population de Saint-Marc-des-Carrières afin de clarifier les raisons de la grève générale. Un tract a été distribué aux résidents par Postes Canada.
« Nous avons constaté une certaine désinformation dans la population depuis le début du conflit », explique Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « il était donc important de rétablir les véritables raisons derrière la décision de recourir à la grève de la part des travailleurs. »
Intitulé « En grève pour le respect », le tract explique que la quarantaine de grévistes sont sans convention collective depuis le 28 février 2017 et qu’ils ont dû avoir recours à la grève devant l’impasse des négociations et d’une conciliation infructueuse.
Contrairement à une rumeur persistante, les grévistes ne revendiquent pas la parité avec les autres divisions québécoises de Graymont (la compagnie qui possède la carrière Calco). « Ce que les grévistes revendiquent, c’est une augmentation de 2,75 % par année », explique Louis Bégin, de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), « ce qui nous semble juste étant donné les écarts qui peuvent aller jusqu’à 8 $ de l’heure pour les mêmes métiers avec les mêmes équipements dans d’autres divisions de Graymont ». Le syndicaliste précise, toutefois, qu’il n’a jamais été question de combler l’écart d’un coup.
Les autres points en litige portent sur le partage des coûts des assurances et sur les horaires de travail. Il y a un désaccord entre les parties sur des modifications à apporter au régime d’assurance collective. L’employeur demande au syndicat de lui faire confiance aveuglément pour le partage des coûts, ce qu’il ne peut accepter, ayant été floué trop souvent dans le passé. Il y a finalement la question de l’horaire de travail. La partie patronale voudrait introduire un horaire de travail de 10 heures pour certains, mais le syndicat veut que ceux qui ne peuvent pas le faire, pour des raisons de conciliation travail-famille ou de santé-sécurité, puissent rester à un horaire de 8 heures. « Sincèrement, il s’agit vraiment d’une grève pour le respect », conclut Louis Bégin.
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Extrait du numéro de septembre 2018 du Réflexe