Au début juin nous sommes allés à la rencontre des délégations des syndicats de la région qui participaient au 65e Congrès de la CSN avec une seule question en tête : qu’est-ce qui vous mobilise aujourd’hui? Le résultat a été publié sur notre page Facebook au jour le jour.
Texte et photos : Nicolas Lefebvre Legault, conseiller à l’information CCQCA
« Ce qui nous mobilise et nous interpelle aujourd’hui c’est le renouvellement du syndicalisme, comment rester un syndicat de combat, un syndicat CSN et mettre à jour le modèle pour 2017. Comment rendre concrètes les préoccupations du 2e front et les incarner pour les travailleuses et les travailleurs. Pour renouveler le syndicalisme, il faut trouver les enjeux qui touchent et mobilisent nos membres dans leur quotidien. »– François Prouls Dupérré, délégué du SPTSSS (CSN), qui en est à son 1er congrès.
« Ce qui nous mobilise dans une instance comme le congrès, c’est le volet éducation et formation que cela comporte. Ce qui nous interpelle c’est de mobiliser nos gens dans le combat politique, comment faire pour rallier nos membres et la population derrière l’objectif du progrès social. On espère venir chercher des trucs, apprendre des expériences des autres pour nous inspirer dans notre action quotidienne ».– Raphaël Jobin, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), qui en est à son premier congrès de la CSN.
« Ce qui nous mobilise c’est de sauver le réseau public qui s’effrite petit à petit, dans notre secteur bien sûr mais aussi plus largement, et nous opposer à la tangente néolibérale actuelle du gouvernement qui ne pense qu’à privatiser. »– Pierre Richard, délégué du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de CPE de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), dont c’est le dernier congrès. D’ailleurs toute l’équipe du conseil central lui souhaite une belle et bonne retraite et le remercier chaleureusement pour ses nombreuses années d’implications.
« Ce qui me mobilise ce sont les emplois en région, c’est important de les conserver. D’autres enjeux m’interpellent également, par exemple ce matin on parlait de la revendication de la hausse du salaire minimum à 15$ de l’heure pour réduire la pauvreté, ça, ça me mobilise, les changements climatiques aussi. »– Frédérique Bêche, toute nouvelle salariée basée à Québec au module de défense des accidentés du travail, qui en est à son premier congrès à la CSN.
« Ce qui me mobilise actuellement c’est d’avoir un milieu de travail exempt d’intimidation. Je suis venu au congrès de la CSN parce que j’ai un intérêt pour ce qui est discuté mais aussi pour montrer à nos patrons qu’on s’occupe de notre syndicat. »– Andrée Bergeron, déléguée pour le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Service d’orientation et d’intégration des immigrants au travail (SOIIT), qui en est à son premier congrès.
« Moi ce qui me mobilise c’est la lutte pour la justice sociale. Le 2e front c’est primordial. Dans mon syndicat j’essaie de penser la défense des droits des travailleuses et des travailleurs dans une perspective élargie qui dépasse les seules conditions de travail en intégrant d’autres préoccupations comme le droit au logement, les enjeux féministes, les liens avec le mouvement communautaire. Le mouvement syndical est un mouvement de masse et il faut pouvoir se servir de cette force là pour développer un mouvement social large contre l’austérité. Le syndicalisme corporatiste c’est l’ennemi intérieur, c’est un piège. »– Hélène Nazon, déléguée pour le Syndicat des professeur-e-s du Collège François-Xavier-Garneau (CSN), qui en est à son premier congrès de la CSN.
« Ce qui me mobilise c’est mon équipe, les jeunes, ils sont dynamiques et ils ont tout à apprendre…– Défendre leurs intérêts aussi !
Conserver mes acquis aussi, bien sûr, mais on les a tous conservés pour les huit (8) prochaines années, on a rien perdu. »– Robert Lejeune et Fabien Lavoie, délégués du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’hôtel Le Concorde (CSN). Ils en sont respectivement à leur 2e et 1er congrès.
« Ce qui me mobilise c’est toujours la défense des services publics et la lutte contre la privatisation, défendre nos membres et être représentatifs aussi. Sinon, c’est le désir de m’impliquer et de battre ce gouvernement là, ça c’est clair, net et précis. »– Mario Saindon, délégué du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS Capitale-Nationale, qui en est à son 4e congrès de la CSN.
« La journée d’hier était importante pour moi avec tous les débats sur comment on va se redéployer et dynamiser la vie syndicale. Je suis tout à fait d’accord avec ce qui s’est dit sur le plancher sur les problèmes de participation qu’on rencontre dans nos syndicats. Il faut absolument trouver les câbles à booster et donner un électrochoc à notre vie syndicale. Je suis venu ici pour chercher des réponses. On s’entend, je ne m’attends pas à une réponse toute faite mais à discuter en espérant que ça fasse germer des idées. »– Louis Auger, délégué de la CSN-Construction de Québec–Chaudière-Appalache qui en est à son 2e congrès.
« Ce qui me mobilise c’est de protéger nos conditions de travail et nos acquis dans un premier temps et de faire respecter nos conditions de travail au quotidien par l’employeur dans un deuxième temps. Mon défi pour mon deuxième mandat c’est de développer une vie syndicale active et une bonne participation entre les périodes de négociations. »– Ghislain Dolbec, président du Syndicat des employés du transport public du Québec-Métro (CSN) qui en est à son premier congrès.
« Ce qui nous mobilise c’est la syndicalisation. Étant en négociation l’an prochain, pour accroître notre rapport de force, on doit accroitre le taux de syndicalisation des parcs de stationnement dans la province et consolider un syndicat régional à Montréal comme il y en a un à Québec, en ce sens le débat sur les coupes à la CSN et dans ses services nous concerne. Il faut être à jour dans ce qui se fait en ce moment en syndicalisation.
– C’est intéressant aussi tout le débat sur l’intégration des petits syndicats à la CSN, le renouvellement de la vie syndicale, c’est important de partir de la base, de revenir aux vrais enjeux. »– Alexis Alvarez et Pierre-André Audet-Bédard, délégués du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Indigo Parc (CSN)
« À l’âge que j’ai, à l’aube de ma retraite, ce qui me mobilise c’est le travail atypique et la cause de la conciliation travail-famille-étude. Je ne comprends pas qu’en 2017 on soit encore obligé de se battre pour ça. On se bat encore dans plusieurs secteurs, dans la construction récemment, en santé, contre des horaires qui commencent à 6h alors que les garderies ouvrent à 7h. Dans mon secteur, où travaillent majoritairement des femmes, on est obligé de travailler une fin de semaine sur deux, les patrons ont introduit des horaires de 12h à 20h le soir. Je connais des femmes qui ont été obligées de laisser leurs emplois, malgré 12, 15 ans d’ancienneté, parce qu’elles n’étaient pas capables de faire garder leurs enfants. C’est mon cheval de bataille comme femme, comme mère, comme travailleuse. »– Sylvie Landry, déléguée du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale (CSN) dont c’était le 3e congrès.
« Ce qui me mobilise c’est sans contredit la vie syndicale, aller chercher de la relève, être créatif pour augmenter la participation aux assemblées générales. Je ne cacherai pas que de faire le débat sur nos structures et nos façons de faire à la CSN me mobilise énormément. Ça fait longtemps que ça aurait dû être fait et ça va enfin se faire. »– Josée Chamberland, présidente du Syndicat du soutien scolaire des Appalaches (CSN), qui en est à son 4e congrès.
« Ce qui me mobilise c’est la sauvegarde de nos conditions de travail, voir que les boss essaient de rentrer dans nos conventions par tous les moyens. Nous on est bien mais il y en a d’autres qui se font rentrer dedans solide. Ce qui me mobilise c’est de conserver nos acquis. »– Jean-François Veilleux, délégué du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Canam Pont (CSN).