Nouvel uniforme pour les paramédics de la région (ici à Saint-Sylvestre).

(La rédaction) Les trois syndicats de paramédics affiliés au conseil central poursuivent leur mouvement de grève entamé en février dernier, de concert avec les  3 600 membres CSN du secteur partout au Québec. Il s’agit d’une grève avec services essentiels qui ne touche absolument pas les services à la population. Les grévistes ne chôment pas et multiplient les actions de visibilité; distribution de tracts à la population, caravane, nouveaux t-shirts, tout cela pour faire connaître à la population leurs revendications.

Améliorer les services partout

L’un des enjeux central de la lutte des paramédics concerne les « horaires de faction ». Ces horaires entraînent une surcharge importante pour les paramédics et occasionnent des délais de réponse beaucoup trop élevés afin d’intervenir adéquatement auprès de la population en situation d’urgence.

« Dans notre région, les paramédics membres de la CSN ont des horaires de faction dans Charlevoix, Montmagny, Lotbinière et Saint-Sylvestre, c’est-à-dire qu’ils doivent être disponibles en tout temps jour et nuit pendant sept jours, explique le président de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH – CSN), Frédéric Maheux. Pourtant, dans des villes comparables, ailleurs au Québec, les paramédics travaillent selon des horaires à l’heure comme dans les grands centres. Plus le volume d’appels est important, plus les paramédics croulent sous la charge et peinent à maintenir les services dans des délais optimaux ».

Cet été, une caravane des paramédics en grève a sillonné le Québec (ici à La Malbaie).

Certains paramédics en horaire de faction vivent une semaine sur deux dans la caserne où est stationnée leur ambulance; un mode de vie peu propice à la conciliation famille-travail. Les paramédics peuvent demeurer en faction chez eux, c’est-à-dire sur appel, pourvu qu’ils résident à cinq minutes de la caserne. Lorsqu’ils reçoivent un appel, ils doivent enfiler leur uniforme et se rendre jusqu’à l’ambulance. Ce temps supplémentaire de mise en route allonge les délais par rapport à des horaires de travail à l’heure. Les horaires de faction ont été instaurés dans les années 80 afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre qui sévissait à l’époque et qui est complètement résorbée aujourd’hui.

Dans plusieurs localités, le volume d’appels est tel que les ressources ne suffisent plus. Les compagnies d’ambulances savent très bien que c’est intenable. Le ministre Barrette aussi, de même que les centres intégrés de santé et de services sociaux. Cela fait des décennies que l’on remet à plus tard la recherche de solutions. Nous devons régler le problème une fois pour toutes.

Impasse dans les négociations

Aux tables de négociation, les propositions patronales font complètement l’impasse sur les priorités des syndicats. Les entreprises soutiennent que les contrats de service qui les lient au gouvernement ne permettent pas de dégager les fonds nécessaires à la conclusion d’une entente satisfaisante. En ce qui a trait à la charge de travail et aux horaires de travail, les entreprises renvoient la balle aux établissements qui fixent les normes alors que le ministre de la Santé et des Services sociaux prétend qu’il n’a aucune responsabilité dans ces négociations. Pour les syndicats, la partie de ping-pong doit cesser et tous les intervenants touchés doivent prendre leurs responsabilités.


Extrait du numéro de septembre 2017 du journal Le Réflexe