Des travailleuses et des travailleurs de la Davie manifestent leur impatience
Québec, 26 mars 2018. – Au lendemain des révélations de Radio-Canada, à l’effet que les négociations avec Ottawa piétinent et que la garde côtière a le pied sur le frein, des travailleuses et des travailleurs du Chantier Davie ont choisi de manifester ce matin, dès 11 h, devant le bureau de comté de Jean-Yves Duclos, dans Saint-Roch.
Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et le Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN) ont été estomaqués de découvrir, sur les ondes du diffuseur public, que non seulement la garde côtière ralentissait les négociations, mais qu’en plus elle avait écarté la conversion du plus gros des quatre brise-glaces envisagé. Comme si ce n’était pas suffisant, on apprenait également que le gouvernement avait un « plan secret » pour faire construire six brise-glaces supplémentaires, on ne sait quand, on ne sait où.
Deux mois après l’annonce très médiatisée de Justin Trudeau du début des négociations entre la garde côtière et le chantier Davie, le syndicat de la production du chantier et le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) s’impatientent. « Nous savons que le gouvernement a en main tout ce qu’il faut pour aller de l’avant », s’indigne Ann Gingras, « ce qui semble manquer c’est une réelle volonté politique ». « C’est inconcevable que d’un côté le gouvernement reconnaisse un besoin important et urgent de construction de brise-glaces », affirme Régent Guay, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), « et que de l’autre, on refuse encore la solution juste et évidente : donner les contrats au Chantier Davie et sauver les emplois de nos membres ».
Corriger l’injustice
Rappelons que le chantier Davie est victime d’une injustice historique. Alors qu’il représente à lui seul 50 % de la capacité de construction navale du Canada, il a complètement été écarté des contrats de la Stratégie nationale en matière de construction navale par le gouvernement Harper. « On ne demande pas la charité, seulement notre juste part des contrats fédéraux, on ne lâchera pas le morceau tant que l’injustice ne sera pas corrigée, le gouvernement Trudeau a une responsabilité envers le Québec », conclut Ann Gingras.