Profitant du passage de ministres fédéraux à Québec
Des syndiqué-es du Chantier Davie rappellent les promesses non réalisées
Québec, 26 avril 2018. – Alors que les ministres responsables de la région de Québec (Jean-Yves Duclos), de la Défense nationale (Harjit Sajjan) et des Services publics et de l’Approvisionnement (Carla Qualtrough) sont à Québec pour faire une annonce concernant le Manège militaire, des représentants des travailleuses et des travailleurs syndiqués du Chantier Davie se sont présentés devant la presse, afin de rappeler aux représentants du gouvernement Trudeau qu’ils sont toujours sans travail. Après plus de trois mois depuis la visite du premier ministre Justin Trudeau, les syndiqué-es sont toujours en attente d’une annonce ferme de contrats pour le Chantier Davie.
Le temps presse
« Le carnet de commandes du Chantier Davie sera complètement vide à la fin de l’été lorsque les traversiers de la STQ seront livrés, il n’y a absolument rien d’autre pour le moment », explique Régent Guay, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN) qui craint que l’immense majorité de ses membres ne se retrouvent au chômage.
« Actuellement, nous avons environ 250 membres au chômage, on peut s’attendre à ce que le couperet tombe sur 400 à 450 de plus, d’ici l’automne », explique le président du plus grand syndicat du chantier maritime au pays. « Le temps presse, les employé-es du chantier sont des ouvriers spécialisés, ils ne se tourneront pas les pouces longtemps, le risque c’est qu’ils se trouvent un emploi ailleurs et que l’expertise acquise se disperse », s’inquiète Régent Guay.
Corriger l’injustice
Rappelons que le Chantier Davie est victime d’une injustice historique. Alors qu’il représente à lui seul 50 % de la capacité de construction navale du Canada, il a complètement été écarté des contrats de la Stratégie nationale en matière de construction navale par le gouvernement Harper. « La région de Chaudière-Appalaches a un taux de chômage très bas, alors la durée des prestations est écourtée », souligne Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Bien que les salarié-es veulent travailler au chantier de Lévis, ils ont besoin de gagner leur vie et ne seront plus disponibles pour le chantier si jamais il y a annonce de contrats. C’est à se demander si le gouvernement Trudeau ne fait pas exprès pour ensuite laisser mourir le chantier graduellement. »
« On exige notre juste part des contrats fédéraux et on ne lâchera pas le morceau. À ce que je sache, on fait encore partie du même pays que les deux autres chantiers canadiens. Le gouvernement Trudeau a une responsabilité envers le Québec et il va nous trouver sur son chemin tant que l’injustice ne sera pas corrigée. »