Québec, 29 décembre 2018. – Depuis le 24 décembre, il n’y a plus qu’un seul traversier en fonction sur le fleuve entre Québec et Lévis. « Les déboires des traversiers nous forcent, une fois de plus, à envisager le renouvellement de la flotte de la Société des traversiers du Québec », pense Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « Les deux traversiers de Québec ont 47 ans, on approche de la fin de leur vie utile, fixée à une cinquantaine d’années, il faut commencer à planifier leur remplacement ».
Une production locale
L’Alphonse-Desjardins et le Lomer-Gouin ont tous deux été construits en 1971, à Lévis, au Chantier Davie. Les deux navires ont bénéficié de « modernisation de mi-vie » au début des années 2000 mais on approche de la date généralement reconnue de fin de vie. « Il faudrait être capable de planifier le renouvellement de la flotte pour ne pas avoir à travailler dans l’urgence et éviter la multiplication des ruptures de service pour la population », croit Ann Gingras, « si l’on veut que les gens prennent la traverse Québec-Lévis de façon régulière, il faut que le service soit fiable et constant ».
La syndicaliste ne peut s’empêcher de faire le lien avec les problèmes du F.A. Gauthier, qui assure la liaison entre Matane et la Côte-Nord et qui est lui aussi aux arrêts pour divers bris mécaniques. « On a voulu économiser en allant à l’international pour faire construire ce traversier, le F.A. Gauthier est une réalisation des chantiers Fincantieri en Italie, mais il est déjà en rade même s’il est beaucoup plus récent (2015) », souligne Ann Gingras.
Chantier Davie, qui a reçu récemment l’appui unanime de l’Assemblée nationale, est tout désigné comme partenaire dans ce dossier. « La Davie a fait la preuve à maintes reprises qu’elle est en mesure d’offrir une solution économique, durable et fiable pour la construction de traversiers, pourquoi ne pas les impliquer dès le début? » se demande la présidente du conseil central.