Pour un environnement de travail sain dans nos écoles
Québec, le 31 janvier 2019. – Les syndicats des employé-es de soutien des commissions scolaires des régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches se préparent pour la prochaine ronde de négociations du secteur public. Ils ont fait le point à la suite d’une tournée de consultation des membres où il fut notamment question de santé et de sécurité, de reconnaissance du personnel et de stabilité d’emploi dans un contexte où le nombre d’actes de violence à l’égard du personnel est en forte augmentation.
Violence
« La multiplication des gestes de violence visant notamment le personnel de soutien des écoles et l’augmentation des jeunes présentant des comportements violents doivent interpeller sérieusement tous les acteurs du domaine de l’éducation. La prochaine ronde de négociations doit contribuer à la mise en place de solutions concrètes », explique la présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN, Annie Charland. « Nous travaillons actuellement à dresser un portrait provincial de la situation afin de raffiner la recherche de solutions. Toutefois, il est déjà clair que les gestes de violence sont de plus en plus fréquents : dans certaines commissions scolaires, on recense plusieurs actes de violence par jour. »
« Après des années de compressions dans les services, il est urgent de nous redonner plus de temps pour bien faire notre travail, constatent les présidences des syndicats de la région. Les personnes qui ont des difficultés particulières ont besoin qu’on prenne le temps de bien faire les choses. C’est illusoire de penser, par exemple, qu’une technicienne en éducation spécialisée, précaire et à temps partiel, pourra pleinement accomplir son rôle de prévention et d’accompagnement auprès de jeunes qui ont de plus en plus besoin de l’appui de ressources stables. Pourtant, la majorité de nos membres n’ont pas accès à un poste à temps plein. »
« Il faudra réinvestir dans le réseau de l’éducation, c’est évident, » enchaîne le secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN), Yves Fortin. « Au cours des dernières années, c’est plus de 100M$ de compressions budgétaires qui s’est abattu sur le secteur de l’éducation dans notre région. Il est grand temps de consolider nos écoles et, pour ça, il faudra plus de ressources afin de s’attaquer sérieusement à la violence en milieu scolaire. Il faudra miser davantage sur le rôle que peut jouer le personnel de soutien en lui donnant le temps nécessaire pour bien accomplir sa mission. De plus il est urgent de se poser des questions importantes comme société. S’il y a de plus en plus de cas de violence à l’école, la solution ne peut pas se limiter à ce que l’école seule peut faire. Il faut regarder le problème dans son ensemble. Il faudra que quelqu’un prenne le leadership de dire « c’est assez, on passe à l’action ». Cela pourrait très bien venir du ministre Roberge. Comment en effet pourra-t-il faire de l’éducation une véritable priorité s’il ne tient pas compte des défis quotidiens que doit relever le personnel de soutien? »
Sous-traitance
Les syndicats s’inquiètent également de la dégradation des installations et des bâtiments. Des décennies de compressions et de sous-financement ont entraîné une dégradation inquiétante des bâtiments. Les salaires octroyés aux ouvriers spécialisés et d’entretien des commissions scolaires (concierges, soudeurs, menuisiers, tuyauteurs, électriciens, etc.) sont largement inférieurs aux conditions offertes dans le secteur privé. Par conséquent, les établissements ont de plus en plus de difficultés à retenir leur personnel expérimenté et se tournent vers la sous-traitance. « Sur le seul plan financier, être dépendant du privé au lieu de compter sur ses propres salarié-es ne tient pas la route », explique Annie Charland. « Mais cela va beaucoup plus loin. Les sous-traitants n’ont aucun sentiment d’appartenance alors que nos ouvriers sont attachés à leur milieu et ont à cœur la qualité de vie dans nos écoles. Ils ont le souci constant de bien entretenir les bâtiments et ils interviennent de façon préventive. »
Reconnaissance et stabilité
Le secteur scolaire de la FEESP–CSN compilera les constats afin de bâtir un cahier de revendications qui constitueront le cœur des négociations pour le personnel du secteur scolaire. Parmi les sujets de préoccupation, outre la violence en milieu de travail et la sous-traitance il faut s’attendre à ce que des revendications historiques de la FEESP–CSN soient réitérées, notamment en ce qui a trait à la pleine reconnaissance de la contribution du personnel de soutien au succès scolaire et à la stabilité des emplois.
Notons que ces travaux portent sur les conditions de travail et sur les enjeux propres aux commissions scolaires. Pour ce qui est des enjeux communs à tous les employé-es de l’État, comme les salaires, les consultations ont été réalisées par un sondage qui a été envoyé à l’ensemble des près de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public membres de la CSN. Les syndicats déposeront leurs demandes de négociation le 30 octobre 2019. Les conventions collectives viennent à échéance le 31 mars 2020.
À propos du secteur scolaire à la CSN
Le secteur scolaire de la FEESP–CSN représente quelque 30 000 employé-es de soutien des établissements scolaires du Québec ce qui en fait l’organisation syndicale la plus représentative du secteur. Dans la région, le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches représente plus de 3 000 employé-es de soutien des commissions scolaires de Charlevoix, Découvreurs, Navigateurs, de la Côte-du-Sud et des Appalaches.