Construction navale
Irving exporte des emplois outremer
Québec, 6 novembre 2019. – On apprenait récemment que Irving Shipbuilding considère sérieusement à acheter des pièces préfabriquées outremer pour les navires de patrouille extracôtiers et de l’Arctique dont elle a eu les contrats en vertu de la Stratégie nationale en matière de construction navale (SNCN). Une cinquantaine d’emplois seraient menacés dans ses installations de Nouvelle-Écosse.
« C’est quand même ironique », note Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « la Stratégie nationale en matière de construction navale existe précisément pour garantir que la construction navale ait des retombées économiques au Canada. »
La syndicaliste note que lors des dernières années, Irving a mené une campagne active conjointement avec Unifor, afin de priver Chantier Davie de contrats, soi-disant pour conserver les emplois dans les maritimes. « Maintenant qu’ils ont les contrats, Irving supprime quand même des emplois, le jupon dépasse allègrement », lance la présidente du conseil central.
Au même moment, à Lévis, les travailleuses et les travailleurs de Chantier Davie anticipent, encore une fois, de nouvelles mises à pied. « D’abord, nous sommes toujours en attente d’une annonce gouvernementale concernant le processus compétitif d’ouverture de la SNCN à un troisième chantier, annonce qui avait été lancée avant les élections », rappelle Ann Gingras. Selon l’organisation syndicale, le gouvernement Trudeau doit agir rapidement et annoncer que Chantier Davie sera inclus à l’avenir dans la SNCN. De plus, rien ne figure à court terme pour les travailleurs et les travailleuses de la Davie. « Les gens ne peuvent vivre d’air et d’eau fraîche. Il est indécent que les hommes et les femmes de ce chantier se retrouvent toujours devant des carnets vides alors que les besoins au pays sont grandissants. »