Norbert Rodrigue, 1940-2019
C’est avec tristesse que nous avons appris le décès, le 22 octobre dernier, de Norbert Rodrigue, ancien président de la CSN. Le conseil central offre ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.
Par Nicolas Lefebvre Legault, conseiller à l’information
Natif de la Beauce, Norbert Rodrigue exerce plusieurs métiers, notamment bûcheron et travailleur de la construction, avant de devenir aide-technicien en radiologie à l’Hôpital Sainte-Justine, à Montréal, où débute son engagement syndical. D’abord président de son syndicat, Norbert Rodrigue est élu président de la Fédération nationale des services, en 1968, puis premier vice-président de la CSN, en 1972. Perçu comme un modéré, Norbert Rodrigue l’emporte en 1976 contre Michel Chartrand et succède à Marcel Pepin à la présidence de la CSN.
Élu à 35 ans, ce qui en fait le plus jeune président de la CSN, Norbert Rodrigue est aussi le premier dirigeant syndical en 30 ans à provenir de la base et à ne pas être passé par l’université.
La présidence de Norbert Rodrigue est marquée par plusieurs conflits très durs (grève dans les minoteries, boycott de Cadbury, grève des travailleurs forestiers, grèves dans les médias) et l’émergence de la concertation. Il représente notamment la CSN aux sommets économiques de La Malbaie (1977), Montebello (1979) et Québec (1982). Indépendantiste, il convoque un congrès spécial de la centrale en 1979 et propose que la CSN appuie le oui au référendum de 1980. Sa présidence est assombrie par une grève des employé-es de la CSN, en 1980. En 1982, il quitte la présidence de la CSN.
Après son passage à la CSN, Norbert Rodrigue poursuit une carrière dans la haute fonction publique québécoise, notamment à l’Office des personnes handicapées du Québec qu’il dirige de février 1999 à sa retraite en janvier 2006.
« Il faut enraciner, convaincre et agir. La première qualité d’un véritable révolutionnaire qui ne veut pas seulement agiter, mais transformer, c’est la patience. Je nous la souhaite à tous. Il faut bâtir une place plus grande et meilleure aux travailleurs, aux travailleuses, au monde ordinaire, au peuple. »
Norbert Rodrigue, dernière allocution comme président de la CSN, 1982
Extrait du numéro de décembre 2019 du journal Le Réflexe