La santé-sécurité au travail doit devenir une priorité nationale
Québec, le 28 avril 2020 – Chaque année, nous soulignons cette journée. En raison de la pandémie d’un déconfinement imminent, la question de la santé-sécurité au travail doit devenir une priorité nationale.
Des chiffres alarmants pour l’année 2019
Encore cette année, au Québec, ce ne sont pas moins de 190 personnes qui ont perdu la vie alors qu’elles souhaitaient la gagner. Pour la région de Québec–Chaudière-Appalaches, ce sont 27 personnes.
« Un décès est un décès de trop. C’est d’une grande tristesse de constater qu’encore aujourd’hui, des personnes perdent la vie au travail. Il est essentiel que la CNESST exerce davantage de rigueur à l’égard des employeurs qui prennent la sécurité de leurs employé-es à la légère. Et, il ne faut pas oublier la multitude de réclamations qui se voient refusées par la CNESST ou des personnes salariées qui se découragent tout simplement devant le mur bureaucratique qui se dresse devant elles », dénonce Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).
À l’aube d’une réforme en SST
Avant la pandémie de la Covid-19, le ministre du Travail, Jean Boulet, s’apprêtait à déposer une réforme au niveau de la Loi sur la santé et la sécurité du travail et la Loi sur les accidents de travail et maladies professionnelles.
Il est essentiel que le ministre du Travail ordonne à la CNESST d’appliquer les mécanismes de prévention prévus dans la loi actuellement. « Il n’est pas normal que les mécanismes s’appliquent à environ un cinquième des travailleuses et des travailleurs du Québec seulement. Devant l’inertie du conseil d’administration de la CNESST, le ministre doit mettre le poing sur la table », affirme Mme Gingras.
De plus, un sérieux coup de barre doit être rendu afin de déjudiciariser le régime de santé-sécurité au travail. La CNESST est à la dérive depuis trop longtemps et elle s’est éloignée de son rôle premier qui était d’assurer des milieux de travail sains et sécuritaires. « La CNESST se donne un mode de fonctionnement « d’assureur privé » et elle à la solde des employeurs. Le ministre doit la rappeler à l’ordre immédiatement. Et, le rôle du médecin traitant doit être réhabilité tout en abolissant le Bureau d’évaluation médicale (BEM) qui ne fait que rajouter sur la lourdeur du processus. »
« Tout ce que nous traversons collectivement en ce moment confirme l’urgence d’étendre les mécanismes de protection à l’ensemble des milieux de travail. Aujourd’hui plus que jamais, cela doit devenir une priorité nationale. Nous n’attendons rien de moins pour les travailleuses et les travailleurs du Québec », conclut la présidente.
Fondé en 1918, le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité.