Négociations dans la santé et les services sociaux
L’heure est aux solutions!
Québec, 12 juin 2020. – Des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux se sont rassemblés ce midi devant l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, comme leurs collègues un peu partout dans la province, pour appuyer leur comité de négociation qui tente de conclure une entente pour le renouvellement de la convention collective. Pour ces milliers de salarié-es, au cœur de la crise de la COVID-19, ces négociations doivent permettre de donner un coup de barre important pour assurer la pérennité des services publics.
« Alors que le premier ministre utilise toutes les tribunes pour dénigrer les syndicats et dénaturer le processus de négociation », explique Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « nous sentions le besoin de donner l’heure juste du terrain. Cela diffère grandement du portrait dépeint tous les jours par notre premier ministre. On est loin de son monde de licornes. D’ailleurs, les difficultés sont grandes pour organiser une mobilisation dans le contexte actuel ». Il est important de noter que le rassemblement s’est tenu en respectant toutes les règles de distanciation sociales prescrites par la santé publique.
« On ne peut pas d’un côté louanger le personnel du réseau de la santé et des services sociaux pour le travail colossal accompli dans la lutte contre la pandémie et de l’autre dénigrer leurs syndicats », a poursuivi Ann Gingras, « ce ne sont pas les syndicats qui vont bénéficier d’un bon règlement ou continuer de souffrir de conditions détériorées, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui tiennent le réseau à bout de bras ». Selon la syndicaliste, les salarié-es méritent d’être pleinement reconnus à leur juste valeur et l’on ne devrait pas faire de la petite politique sur leur dos.
« La crise que nous traversons a jeté une lumière crue à la fois sur l’importance capitale des services publics et sur les graves problèmes qui les minent », ajoute la présidente du conseil central, « nos services publics ont été mis à mal par des années d’austérité et le personnel était déjà souffrant avant le début de la crise. C’est inadmissible de pelleter la faute uniquement sur le dos du gouvernement précédent. Il y a urgence d’agir et de réinvestir massivement pour les rebâtir et ainsi donner de l’air aux hommes et aux femmes qui portent le réseau à bout de bras jour après jour ».
« Ce n’est jamais très populaire pour un syndicat de parler de salaire, les gens se disent ‘’on sait bien, ils sont en négo’’, mais il faut en parler », conclut Ann Gingras, « ce qu’offre actuellement le gouvernement est nettement insuffisant et indécent : 5 % d’augmentation sur trois ans, ça ne couvre même pas l’augmentation du coût de la vie, ça signifie condamner les gens à continuer de s’appauvrir alors que ça fait des années que les conditions de travail se détériorent ». La présidente du conseil central est d’avis que « ce n’est certainement pas avec de telles offres que l’on va attirer la relève et la retenir, ce qui est la base pour surmonter la pénurie de personnel et améliorer de façon durable les conditions de travail du personnel ».
À propos
Neuf grands syndicats regroupant plus de 21 000 personnes salariées du réseau public de la santé et des services sociaux des régions de Québec et Chaudière-Appalaches sont affiliés au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).