Les services préhospitaliers d’urgence

Bien plus importants qu’un Club Med !

(Petite-Rivière-Saint-François, le lundi 29 novembre) Les paramédics de Charlevoix ont accueilli aujourd’hui le premier ministre du Québec, François Legault, venu visiter le tout nouveau Club Med de la région. Pour les paramédics, si le gouvernement a les moyens d’investir dans un Club Med, c’est qu’il est tout à fait capable d’assurer à toute la population du Québec des services préhospitaliers d’urgence de la plus grande qualité, offerts par des paramédics qui soient payés correctement, qui ne croulent pas sous les surcharges de travail et qui peuvent prendre une journée de congé lorsque leur santé mentale le commande.

« Notre travail n’est pas reconnu à sa juste valeur, déplore le président du Syndicat des paramédics de Charlevoix– CSN, René Lavoie. Les paramédics, nous sommes à la fois des intervenants des services d’urgence et des travailleurs de la santé. Mais quand on se compare à nos collègues des deux secteurs, c’est clair que les salaires ne sont pas au rendez-vous. Le gouvernement doit nécessairement améliorer nos conditions salariales afin de régler définitivement cette iniquité qui persiste depuis beaucoup trop longtemps, et ce, malgré tous les efforts que nous avons déployés dans le passé. »

Santé–sécurité

« Pour nous, un autre enjeu majeur est de renforcer la santé et la sécurité dans notre milieu, poursuit René Lavoie. La charge de travail est beaucoup trop élevée. Trop souvent, on ne mange pas à l’heure et on ne finit pas à l’heure prévue parce qu’on ne suffit pas à la tâche. Il faut trouver des solutions ! Également, on veut des mesures qui vont permettre aux paramédics de prendre soin d’eux, par exemple qu’ils puissent prendre un congé quand ils sentent qu’ils en ont besoin pour leur santé psychologique. Dans notre secteur, nous sommes constamment exposés à des situations pouvant entraîner des chocs post-traumatiques. Il faut agir ! »

Les paramédics souhaitent également discuter d’un autre enjeu important pour Charlevoix, soit les horaires de factions. Il s’agit d’horaires de travail désuets qui consistent à être disponible 24 heures sur 24 durant sept jours consécutifs au lieu d’avoir des quarts de travail normaux. De tels horaires existent encore dans l’ensemble du territoire de Charlevoix et cela occasionne des délais supplémentaires à chaque intervention alors que dans les cas urgents, nous savons tous que chaque seconde compte.

Une profession sur laquelle miser davantage

Enfin, les paramédics souhaitent également que les négociations avec Québec permettent de mieux baliser l’élargissement de la profession. « Les paramédics peuvent et veulent faire partie des solutions pour améliorer globalement notre système de santé, ajoute monsieur Lavoie. Nous voyons d’un bon œil l’intention du gouvernement de nous confier de nouvelles missions par exemple dans les urgences. Cependant, cela doit se faire dans l’ordre. Il faut négocier des balises claires et s’assurer que cette contribution supplémentaire des paramédics au réseau n’entraîne pas de conséquences négatives sur les services préhospitaliers que nous offrons actuellement et qui sont déjà sous pression un peu partout. »

Un enjeu de société

« Le gouvernement de la CAQ laisse traîner ces négociations depuis déjà trop longtemps : notre convention collective est échue depuis plus d’un an et demi ! Il faut tout mettre en œuvre pour nous assurer que les citoyennes et les citoyens de Charlevoix comme partout ailleurs au Québec ont accès aux meilleurs services préhospitaliers d’urgence possible. »

À propos

Le Syndicat des paramédics de Charlevoix– CSN regroupe 55 paramédics dans la région. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente plus de 3600 travailleuses et travailleurs du secteur préhospitalier, soit la majorité du personnel de ces services.