Des finances saines
« Les finances du conseil central sont en très bonne santé », assure Louis Hamel, trésorier, « on a un surplus accumulé quand même assez important qui nous permet de voir venir. »
Le conseil central a terminé le dernier exercice financier avec un important surplus, mais prévoit un déficit pour l’exercice en cours. C’est ce qu’ont appris les congressistes lors des présentations des états financiers et des prévisions budgétaires. Gros plans sur les finances de notre organisation.
États financiers
Les états financiers pour l’exercice de 35 mois se terminant le 31 décembre 2021 affichent un excédent des produits sur les charges de 603 472 $. C’est donc dire que le conseil central a fait un surplus, même si à l’origine les prévisions budgétaires prévoyaient un déficit.
Plusieurs choses expliquent ce surplus selon Louis Hamel. « La pandémie est venue complètement changer la distribution des postes », explique-t-il, « la tenue de nombreuses activités de façon virtuelle est venue réduire significativement les dépenses liées aux frais de déplacement et de locations de salles par exemple. » De plus, des absences non comblées au comité exécutif ont réduit considérablement les charges. « On a fonctionné à trois plutôt qu’à cinq sur le comité exécutif pendant le 2/3 du mandat », rappelle le trésorier, « juste ça, ça explique 25 % du surplus. »
Il y a eu aussi quelques bouleversements du côté des revenus. Bien qu’on aurait pu craindre que la pandémie entraîne une diminution des per capita (plus de gens au chômage entrainant nécessairement une baisse des cotisations), ce n’est pas ce qui s’est passé. « On a eu beaucoup plus de per capita que ce qui était prévu », explique le trésorier, « c’est dans notre région que la progression de la CSN-Construction a été la plus forte et l’embauche massive dans le réseau de la santé, notamment des préposé-es aux bénéficiaires, a eu un impact. »
À noter, lors du dernier exercice, les revenus du conseil central étaient constitués à 97,5 % de per capita tandis que les dépenses de fonctionnement (incluant les salaires de l’équipe* et les libérations des membres du comité exécutif) constituaient 79 % des dépenses. Le reste des dépenses est essentiellement réparti entre les instances, les comités, la formation et les dons de solidarité.
« Les états financiers sont le portrait de nos finances, une photo de notre situation, il n’y a pas de retouche, pas de Photoshop », ajoute Louis Hamel, « c’est ça que j’aime de la CSN et du conseil central, on ne camouffle pas, si on dépasse les prévisions, on explique et c’est tout. » Pour le trésorier, présenter les états financiers en toute transparence est important pour la crédibilité du mouvement syndical. « C’est leur argent qui est au service des syndicats dans le fond, les gens ont le droit de savoir ce qu’on fait avec », dit-il. n
*Le SAMVR est un service confédéral, les salaires des personnes conseillères et employées de bureau à la mobilisation ne sont pas assumés par le conseil central.
Des contrôles
Les états financiers du conseil central sont contrôlés par le Service des finances de la CSN et par un comité de surveillance élu en congrès. « Ça prend un comité de surveillance fort pour produire des états financiers crédibles », explique Louis Hamel, « il ne faut pas que ton comité soit complaisant, c’est notre cas, ça, c’est rassurant pour le groupe. »
Prévisions budgétaires
Pour le prochain mandat, le conseil central prévoit un déficit de 1 091 810 $. Devrions-nous être inquiets ? « On n’est pas là pour faire de l’argent, on est là pour redistribuer les sommes aux syndicats de façon responsable et c’est ce qu’on va faire pour les trois prochaines années », explique Louis Hamel, « ce n’est pas grave en soi de faire un déficit, l’important c’est que ça répond à un besoin. »
Le trésorier du conseil central précise, « le budget qu’on a fait en équipe c’est un budget somme toute réaliste, on n’a pas gonflé les chiffres pour dire ‘’regardez, on va avoir un déficit pour réduire le surplus accumulé’’. » Le budget, donc, a été construit en toute transparence à partir des propositions soumises au congrès.
« Le virage de visibilité, se procurer un véhicule autant pour les membres que pour l’équipe, l’ajout d’une ressource en appui aux luttes et pour l’information, ça va permettre aux conseillers de donner plus de services aux syndicats », ce sont tous des exemples de propositions qui ont une incidence sur les prévisions budgétaires indique Louis Hamel, qui pointe également vers les partenariats de communication dont le but est de faire rayonner les syndicats dans la région. Autre point à incidence budgétaire, « pour refléter la réalité, on a décidé de budgéter la libération à temps plein des membres du comité exécutif (auparavant seule la présidence était libérée cinq jours, les autres n’étant payés que quatre jours). »
« Dans trois ans, on pourra faire des choix sans nécessairement être déficitaire », ajoute Louis Hamel, « on a clairement les moyens d’assumer le budget qui a été adopté. Ça ne sert à rien de laisser dormir des surplus accumulés, il faut donner les services aux syndicats et se donner les moyens d’être fier de ce qu’on fait et montrer que le travail des syndicats est bénéfique pour la société. Et ce qui est beau avec la CSN c’est que les budgets sont présentés en assemblée et que les gens peuvent exprimer leur accord ou désaccord avec les orientations que l’on veut donner. »
Présentation au congrès
Le trésorier vole le show
Musique enlevante, danse suggestive, début de strip-tease pour finalement révéler un gilet sur lequel était écrit « les états financiers c’est important ! », le moins que l’on puisse dire c’est que le trésorier du conseil central aura su surprendre et capter l’attention des congressistes. Poursuivant debout, à l’aide d’un tableau interactif inspiré des plateaux de télé, on peut dire que Louis Hamel a révolutionné la présentation des états financiers.
« Ça part de la volonté d’attirer l’attention des gens, qu’ils soient attentifs, et que ce ne soit pas plate », explique Louis Hamel. Mission accomplie ? Une chose est sûre, on n’aura pas souvent vu des gens se lever pour filmer et prendre en photo un trésorier durant le point finances !
L’idée s’est construite petit à petit. « Au début, je pensais faire ça un peu comme la météo puis je me suis inspiré des journalistes économiques à la télévision qui ont des tableaux interactifs », se rappelle Louis Hamel, « l’idée du t-shirt me trottait dans la tête depuis quelques semaines, mais j’ai pensé à une chanson et un strip-tease la veille seulement. » Inutile de dire que personne, sauf la présidence, n’était au courant des plans du trésorier.
« Je pense qu’être debout et dynamique durant la présentation a eu un effet sur l’attention », dit le trésorier, « c’est comme quand tu es en formation, si la personne fait juste lire, c’est ennuyeux alors que si elle possède sa matière, qu’elle donne des exemples, qu’elle va au tableau, c’est plus vivant. C’est le même principe avec les finances. »
« Les gens versent des sommes, mais souvent ne prennent pas le temps de savoir comment elles sont dépensées », conclut Louis Hamel, « c’est une question de confiance et de respectabilité, il faut aider les gens à s’approprier les finances et les comprendre. Quand tu dépenses ton argent, il faut savoir où elle va, pour quoi tu la dépenses, on le fait dans nos vies personnelles, ça devrait être pareil dans le mouvement syndical. »
Une année exceptionnelle pour Leucan
L’organisation d’un bar à bonbons pendant le congrès aura permis de récolter 3 000 $ pour le Camp Vol d’été Leucan-CSN. Si on ajoute les 9 000 $ ramassés grâce au défi tête rasée, ça fait une année exceptionnelle.
« On a récolté plus depuis le début du mandat que ce qu’on avait récolté sur plusieurs mandats auparavant », révèle Louis Hamel, « c’est énorme, c’est comme si on avait organisé un gros tournoi de golf. » Le trésorier trouve la cause importante et ça paraît. « C’est dans la région, la CSN est partenaire, c’est notre devoir d’épauler la cause et de s’impliquer pour que ce soit un succès, c’est ce qu’on a décidé de faire. » Pour le trésorier, il s’agit d’un bel élan de solidarité qu’il s’agit maintenant d’entretenir.
Extrait du numéro de septembre 2022 du journal Le Réflexe