Portraits de syndicalistes

Le Réflexe poursuit la série de portraits visant à vous présenter et à vous faire connaître des syndicalistes de notre région. Après les membres du comité exécutif, nous poursuivons avec vos délégué-es du conseil syndical.

Nicolas Lescauwier

Nicolas Lescauwier travaille chez Beneva et occupe la fonction de premier vice-président au sein du Syndicat des employés de bureau de SSQ Vie (CSN). Il s’implique également dans le conseil central à titre de délégué de la région du Québec métropolitain.

Natif de la banlieue parisienne, Nicolas Lescauwier a fait ses études en France et a intégré la police nationale. Il immigre au Québec en 2007 dans le but d’améliorer la qualité de vie pour sa famille et pour lui. « Je souhaitais être davantage en contact avec la nature et adopter un rythme de vie sain. »

À l’origine, Nicolas Lescauwier comptait continuer sa carrière de policier au Québec, mais ce plan n’a pas fonctionné puisque sa formation en France n’était pas reconnue ici. Étant donné qu’il avait besoin d’un revenu à son arrivée, il a postulé auprès d’institutions financières et de compagnies d’assurances, puisqu’il avait également de l’expérience auprès de ce type de société. C’est SSQ qui a communiqué avec lui en premier, lui offrant la possibilité d’un travail permanent en lien avec les REER.

Pour le nouvel arrivant, l’implication syndicale allait de soi. « Ma famille a toujours été impliquée dans diverses causes, que ce soit syndicale, sportive ou scolaire. Il était donc naturel pour moi de m’investir », confie Nicolas Lescauwier. S’il a levé la main pour militer au conseil central, c’est qu’il avait envie de faire une différence. « Dans le cadre de mon travail, je ne voulais pas simplement réaliser mes tâches quotidiennes, je voulais m’engager plus largement et contribuer à un environnement de travail positif, apporter mes idées et apporter ma pierre à l’édifice. »

« J’apprécie aider au conseil central, c’est une belle équipe, jeune, il y a un renouveau de l’image et des idées ainsi qu’un fort dynamisme », explique le militant, « nous sommes en mode solution, pas seulement en mode critique, et on essaie de travailler sur les problèmes en amont. Ça rejoint ma philosophie. »

Aux gens qui hésitent à s’impliquer à la CSN, Nicolas Lescauwier suggère de foncer. « Il faut s’ouvrir et essayer de découvrir ce qu’il en est. Il y a beaucoup à gagner en s’impliquant », suggère-t-il, « l’image que l’on avait de la CSN, un peu archaïque, est en plein changement. L’organisation est de plus en plus proactive. J’ai du plaisir à échanger avec les autres membres de la CSN. C’est beaucoup plus constructif que l’on pourrait croire. »

Télétravail

S’il est un secteur impacté par le développement du télétravail, c’est bien celui des assurances. « Je suis retourné une seule fois au bureau depuis le début de la pandémie », mentionne Nicolas Lescauwier. Quel est l’impact sur la vie syndicale ?

« Avec le télétravail, nous avons perdu la possibilité d’échanger autour de la machine à café », explique le syndicaliste. « Nous avons donc fait appel aux outils technologiques, comme la mise sur pied d’une page Facebook. Puisque nos rencontres sont maintenant virtuelles, elles permettent à un plus grand nombre de membres d’y participer. Aussi, nos membres sont mieux informés, et ce, en temps réel, car nous avons augmenté la fréquence de nos Infos-membres. Cette recette fonctionne bien pour nous. »

Nicolas Lescauwier termine en mentionnant que le côté social et humain reste primordial pour la mobilisation. C’est pourquoi son syndicat organise des activités sociales comme des 5 à 7. « Même si le télétravail fait grandement partie de nos vies, il faut continuer d’être présent pour nos membres. C’est important. »


Alain Samson

Alain Samson est monteur d’acier au chantier Davie, à Lévis, et s’implique au Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), où il est délégué syndical, et au conseil central où il est délégué pour la région administrative de Chaudière-Appalaches.

Natif de Rivière-au-Renard, en Gaspésie, Alain Samson a beaucoup roulé sa bosse avant d’atterrir à Lévis. À 18 ans, il a quitté sa région natale pour Montréal avant de s’établir quelques années à Calgary, faire un passage dans l’armée, et aboutir à Longueuil pour apprendre le métier de soudeur-monteur.

« Je me suis retrouvé au chantier par un concours de circonstances », explique Alain Samson, « j’étais au chômage et des amis m’ont dit que la Davie embauchait, j’ai pris une chance et j’ai appliqué, ils m’ont pris et depuis je suis là. » C’était en septembre 2014. « J’ai pris une chambre jusqu’à ce que j’ai ma permanence, c’est par la suite que j’ai déménagé officiellement à Lévis. »

Dès son entrée en poste, Alain Samson constate qu’il y a un syndicat bien en scelle au chantier. « J’étais curieux, j’ai voulu voir ce que c’était », nous raconte-t-il, « je me suis présenté comme délégué, mais je n’ai pas été élu, je n’étais pas connu. » C’est à sa deuxième tentative, en octobre 2019, qu’Alain Samson est élu délégué syndical, d’abord comme agent de griefs puis, depuis 2021, comme représentant en prévention.

« Je voulais dynamiser la vie syndicale et amener un vent de renouveau sans tout changer parce que c’est impossible », explique le militant, « le chantier c’est un monde à part et le syndicat aussi, mais c’est une belle expérience. Ce qui m’a donné la piqure c’est que, tout de suite en rentrant au syndicat, ça parlait de négo et ça, ça m’a accroché. »

C’est le goût de s’impliquer qui a amené Alain Samson au conseil central. « Avec la négo, ce qui m’a le plus intéressé c’est la mob, crinquer le monde et les amener au combat », poursuit-il, « j’ai pensé qu’au conseil central, avec l’aide des conseillers à la mob, on pourrait amener ça ailleurs et aider d’autres gens à se mobiliser. C’est un peu ça qu’on a fait avec la STL par exemple [les militantes et militants de la Davie ont participé à presque toutes les activités de mobilisation du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN)]. »

Pour Alain Samson, les travailleurs et les travailleuses ne devraient pas hésiter à s’impliquer dans leur syndicat et à la CSN. « Si quelqu’un veut s’impliquer, il va trouver une place pour lui et des gens qui veulent militer avec lui, c’est sûr, il n’y a pas à hésiter ! »


Extrait du numéro de février 2023 du journal Le Réflexe