Portraits de syndicalistes

Le Réflexe poursuit la série de portraits visant à vous présenter et à vous faire connaître des syndicalistes de notre région. Après les membres du comité exécutif, nous poursuivons avec vos délégué-es du conseil syndical.

Éric Marinoff 

Éric Marinoff, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’usine de Papier Clermont, le 2e plus vieux syndicat affilié au conseil central, est dans son milieu de travail depuis maintenant 17 ans. Il a vu évoluer son environnement professionnel et a décidé d’agir pour le bien de ses collègues dès le début de sa carrière.

Son implication dans le syndicat a débuté alors qu’un poste était libre pour représenter les mécaniciens réservistes. Sur un total de 73 mécaniciens, près de 15 étaient des réservistes. Se sentant concerné par cette situation, Éric a décidé de représenter ces travailleurs et a rapidement été amené à siéger dans divers comités. C’est ainsi qu’il a pu apprendre les rouages ainsi que le rôle essentiel du syndicat.

Cependant, c’est un événement tragique survenu il y a environ 8 ans qui a marqué un tournant dans son engagement. À la suite d’un grave accident survenu dans l’usine, Éric a pris la responsabilité du poste de Vice-président à la santé et sécurité. Cette expérience l’a profondément marqué, renforçant ainsi sa détermination à veiller au bien-être de ses collègues et camarades.

Depuis un an et demi, Éric assume le rôle de président du syndicat avec fougue et combativité. Pour lui, rester passif face à l’injustice n’est pas une option.

« Pour moi, voir une situation qui n’a pas de bon sens, et avoir les moyens d’agir, ce serait impensable de rester sur le côté à ne rien faire. Je dois agir et je dois me lancer dans le débat pour faire évoluer les choses. »

Sa volonté de faire bouger les choses et de défendre les droits des travailleurs est une véritable force motrice au sein de l’usine.

En plus de son engagement local, Éric a récemment étendu son influence en rejoignant le conseil syndical du conseil central. Cette nouvelle responsabilité lui offre l’opportunité de tisser des liens solides avec d’autres syndicats de la région, renforçant ainsi la solidarité entre les travailleuses et les travailleurs. « Chez nous, on est une communauté, le monde se parle et être avec le conseil central et président de mon syndicat me permet de faire énormément de rencontres. Les gens viennent me voir et on travaille ensemble pour améliorer les conditions de tous. C’est vraiment valorisant. »

Malgré sa combativité, Éric reste un homme humble et accessible, toujours prêt à écouter les préoccupations de ses collègues et à travailler avec eux pour trouver des solutions. Son portrait est celui d’un leader syndical dévoué, prêt à affronter tous les défis pour le bien-être des travailleuses et des travailleurs de l’usine de papier Clermont, mais aussi de sa région.

« Il était primordial que notre région soit représentée au conseil syndical. La région de Charlevoix a beaucoup à apporter au mouvement, mais l’inverse est aussi vrai. C’était inconcevable pour moi de rester isolé sans m’impliquer. C’est en étant solidaire et ensemble que nous allons accomplir les plus grandes choses. »


Moe Thibodeau 

Moe Thibodeau est animatrice à la vie étudiante depuis une dizaine d’années au Cégep de Sainte-Foy et présidente de son syndicat depuis le 17 janvier 2022. C’est une camarade au parlé franc et à l’humour grinçant.

« Je suis devenue présidente quelques minutes après avoir dit que je ne voulais pas m’impliquer, que je considérais que je n’avais pas l’espace mental pour le faire, » raconte Moe. Pardon ? « On était en pleine pandémie, c’était une AGA en zoom, l’exécutif était vide, on m’a dit que c’était un rôle qui ne me prendrait pas beaucoup de temps, » se souvient-elle.

Pourquoi être restée ? « Le constat que je fais, c’est qu’il y a une lutte à mener et je pense que je ne le fais pas trop mal, » explique la présidente du Syndicat du personnel de soutien du Cégep Sainte-Foy, « si je peux apporter quelque chose quelque part, je le fais, je suis comme ça. » Avec le temps, Moe a découvert qu’elle aimait profondément sa militance syndicale. « J’adore ça, j’en mange ! J’aime ça être utile, et je pense que je le suis à certains égards. »

Moe a commencé à s’impliquer au conseil central en 2022 comme déléguée de la région de Québec Metro. « Le conseil central c’est ce qui donne sens à ce que je fais localement, » explique-t-elle, « le 2e front [les luttes sociopolitiques] c’est ma locomotive personnelle, ce qui me donne le gaz pour me réaliser et qui me permet de passer au travers des aspects plus administratifs de l’application de la convention collective. Les membres me permettent de faire les deux, ça me nourrit, ça se balance. »

Pour Moe, s’impliquer au conseil central est « enrichissant, stimulant, important… mais on ressort toujours d’ici avec plus d’ouvrage ! » Aux personnes qui hésiteraient à s’impliquer syndicalement, Moe n’a qu’un message : « ce que je dis aux gens c’est que c’est certain que tu as quelque chose à apporter. Tout le monde a quelque chose à apporter, on part de là pis on travaille ensemble. » 


Extrait du numéro de mai 2024 du journal Le Réflexe