Briseurs de grève à la Ville de Saint-Georges
Le syndicat obtient une ordonnance provisoire
Saint-Georges, 16 septembre 2024. – Dans une décision très attendue du tribunal administratif du Travail, le Syndicat des travailleuses et travailleurs municipaux de la Ville de Saint-Georges – CSN a obtenu une ordonnance provisoire concernant l’utilisation de briseurs de grève. Cette ordonnance fait suite à une demande logée le 18 juin, suivi de la nomination d’enquêtrices par le ministère du Travail et d’un rapport remis le 25 juillet.
Le tribunal accueille partiellement la demande d’ordonnance du syndicat et ordonne à la Ville de cesser d’utiliser un cadre embauché après le début de la phase de négociation pour effectuer les fonctions d’un salarié en grève ; de cesser d’utiliser les services de moniteurs-monitrices de camp de jour et de tout salarié qu’elle emploie dans un autre établissement que ceux visés par la grève pour remplir en tout ou en partie les fonctions d’un salarié en grève ; et finalement de cesser d’utiliser les services de sous-traitants pour remplir en tout ou en partie les fonctions d’un salarié en grève. La cause sera entendue sur le fond le 21 octobre prochain.
« Nous sommes satisfaits de cette décision qui nous donne en partie raison sur l’utilisation de briseurs de grève alors que c’est formellement interdit par la loi, » déclare Mario Boissé, président du syndicat, « il n’est pas exclu que nous prenions d’autres recours afin de faire respecter nos droits et ceux de nos membres, nous sommes en train d’évaluer nos options. »
« Ce que cette décision vient confirmer c’est que le service des Loisirs et de la Culture ne peut pas fonctionner normalement sans le travail de nos membres, » ajoute Josée Dubé, vice-présidente de la Fédération des employés et employées de services publics (FEESP-CSN). Selon la syndicaliste, en contournant la loi, la municipalité ne fait que prolonger le conflit. « Il serait beaucoup plus sage et avisé de revenir à la table de négociation avec une offre permettant d’en arriver à une entente satisfaisante pour les deux parties. »
« La loi interdisant l’utilisation de briseurs de grève a été mise en place afin d’équilibrer les rapports de forces entre les parties, » rappelle Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « je trouve ça très ordinaire qu’une municipalité ne la respecte pas alors qu’au contraire les villes devraient être exemplaires en la matière. On dit que tout ce qui traine se salit, j’en appelle à la municipalité à respecter les règles du droit en vigueur et se rendre à l’évidence : tôt ou tard il faudra régler, aussi bien le faire maintenant. »
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses municipaux de la Ville de Saint-Georges – CSN est en grève générale illimitée depuis plus de six mois soit le 2 mars 2024. Le principal point en litige porte sur les salaires.