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Les grévistes de Renaud-Bray étaient de passage aux Promenades Beauport le 12 février pour faire connaitre leur conflit et mettre de la pression sur l’employeur, le ramener à la table de négociation et arriver à un règlement satisfaisant.
Le ministère du Travail conclut à la présence de briseurs de grève chez Renaud-Bray
QUÉBEC, LE 18 FÉVRIER 2025 – Alors qu’un conflit de travail paralyse deux de ses magasins de Québec, Renaud-Bray a eu recours à au moins sept briseurs depuis qu’une ordonnance provisoire le lui en a formellement interdit l’usage, conclut un rapport d’enquête du ministère du Travail rendu jeudi dernier.
Parmi les briseurs de grève identifiés par les enquêtrices du ministère figure Mathieu Cardinal, vice-président aux opérations du groupe Renaud-Bray, dont le lieu de travail est normalement le siège social de l’entreprise… à Montréal.
« Ce n’est pas la première foisque Renaud-Bray se fait prendre à enfreindre la loi », rappelle la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Mais de constater que de telles violations viennent de si haut au sein de l’entreprise dépasse l’entendement. Si la direction de Renaud-Bray souhaite à ce prix pouvoir servir sa clientèle, qu’elle s’entende avec ses employé-es et qu’elle les paye convenablement. »
Audience sur le fond lundi prochain
Le groupe Renaud-Bray était déjà visé par une ordonnance provisoire lui interdisant de faire appel à des briseurs de grève aux succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale. Rendu par le TAT le 6 décembre, ce jugement avait conclu à la présence d’au moins trois briseurs de grève, les 22 et 23 novembre, à la suite d’une plainte déposée par la CSN.
L’audience sur le fond de l’affaire aura lieu le 24 février prochain, devant le TAT.
« Ça fait plus d’un an qu’on négocie et tout ce que Renaud-Bray cherche à faire, c’est de contourner la loi et de nous maintenir dans le carcan du salaire minimum », déplore la porte-parole du syndicat, Isabelle Nadeau. « Ça fait 18 ans que je travaille chez Renaud-Bray et je gagne toujours 15 cents de plus que le salaire minimum. À un moment donné, on est tannés de se faire niaiser. »
Dans une autre décision, datée du 5 août dernier, le TAT avait déclaré la direction des succursales de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale coupable d’avoir entravé les activités syndicales et manqué à son obligation de négocier de bonne foi.
À propos
La convention collective des 60 employé-es des librairies Renaud-Bray de Laurier Québec et des Galeries de la Capitale est échue depuis le 31 décembre 2023. Depuis le début de la négociation, en novembre 2023, une douzaine de rencontres ont eu lieu, les neuf dernières en présence d’une conciliatrice du ministère du Travail. Réunis en assemblée générale le 13 novembre 2024, les salarié-es ont adopté à 85 % un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, qui fut déclenchée le 6 décembre dernier.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Librairie Renaud-Bray–CSN est affilié à la Fédération du commerce–CSN et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.