(Québec, le 28 juillet 2017) – Les paramédics enfilent aujourd’hui un uniforme complémentaire afin de souligner qu’ils sont toujours en négociation pour renouveler leur convention collective échue depuis mars 2015. Ils porteront ce t-shirt à la place de leur uniforme conventionnel.
Cette action s’adresse aux principaux responsables du blocage des négociations : les entreprises ambulancières ainsi que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette.
« En se retirant des négociations pour en remettre toute la responsabilité aux seuls employeurs, le ministre Barrette a installé une grande confusion, explique la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), Ann Gingras. Le gouvernement est l’unique bailleur de fonds des services préhospitaliers. Il doit s’assurer que les services comme les conditions de travail sont les mêmes sur tout le territoire. Pour nous, il n’est évidemment pas question d’accepter que naissent des disparités entre les régions, mais comme le secteur est composé d’entreprises aux intérêts fort divergents, ces considérations semblent malheureusement secondaires. »
Dans la région de Québec, comme dans Charlevoix, c’est une coalition qui parle au nom des employeurs.
« Nos employeurs hésitent maintenant à s’avancer plus dans les détails des négociations, car ils attendent de voir ce qui sera conclu aux autres tables de négociation, explique le président de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH-CSN), Frédéric Maheux. Toutefois, certains enjeux ne pourront être discutés ailleurs qu’avec eux directement. Pensons à ce qui a trait à la charge de travail. Nous comprenons que ces décisions seront prises en définitive par les centres intégrés de santé et de services sociaux, mais peut-on minimalement avoir l’assurance que nos employeurs veulent trouver des solutions à ces problèmes ? »
Dans la région de Chaudière-Appalaches et sur la Côte-du-sud, c’est la Corporation des services ambulanciers du Québec (CSAQ) qui parle au nom des employeurs.
« On a beau être sans convention depuis mars 2015, on attend toujours un dépôt sérieux de la CSAQ permettant de relancer les négociations, explique le président du Syndicat des paramédics de Chaudière-Appalaches, Marc-Antoine Bilodeau. Jusqu’à maintenant, tout ce qu’ils nous ont présenté, c’est une liste de conditions de travail qu’ils veulent remettre en cause afin de préserver les profits réalisés par les entreprises. Ils veulent abolir des acquis que nous avons obtenus dans le passé en nous expliquant que ces changements sont inévitables à cause des compressions que leur a imposées le gouvernement. Par contre, en ce qui nous concerne, il n’est pas question que les travailleuses et les travailleurs fassent les frais des chicanes entre les employeurs et le gouvernement. »
Enjeux
Les syndicats du secteur préhospitalier ont ciblé quelques priorités sur lesquelles ils entendent bien faire du chemin dans ces négociations, soit les salaires, la retraite ainsi que la charge de travail et les horaires de travail. En ce qui a trait à la rémunération, les propositions patronales sont en deçà de ce qui a été négocié dans le secteur public. Pour ce qui est de la retraite, les travaux se déroulent avec le gouvernement, seul sujet de négociation qu’il a conservé, mais ils sont peu avancés. Quant à la charge de travail et à l’abolition des horaires de faction 7/14 là où le volume d’appels est important, la CSN mène campagne afin de multiplier les appuis. Cette revendication aurait pour effet non seulement d’améliorer le quotidien des paramédics, tenus à la disponibilité durant 168 heures consécutives, mais également les services à la population, car ces horaires de travail entraînent des délais de plusieurs minutes qui peuvent faire la différence lors d’interventions très urgentes. « En adoptant un horaire à l’heure, on pourrait améliorer de beaucoup la rapidité et l’efficacité du service, ce serait un gain pour la population de la région et ça permettrait de sauver des vies », dit Emmanuel Deschênes, le président du Syndicat des paramédics de Charlevoix.
Quelque 3 600 paramédics, répartitrices, répartiteurs et employé-es de soutien du préhospitalier sont membres de syndicats affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux. La FSSS–CSN compte 110 000 membres dans les services sociaux et de santé ainsi que les services de garde. Elle est une des huit fédérations professionnelles composant la Confédération des syndicats nationaux, réunissant au total 300 000 travailleuses et travailleurs. Dans la région de Québec–Chaudière-Appalaches, tous les syndicats CSN, représentant 45 000 membres, sont réunis au sein du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).