« Les travailleuses et les travailleurs de la Davie encore laissés de côté »
Québec, 27 février 2018. – Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et le Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN) sont amèrement déçus du discours du budget fédéral. « Une fois de plus, les travailleuses et les travailleurs de la Davie sont laissés de côté par le gouvernement fédéral, c’est inacceptable », dénonce Ann Gingras, présidente du conseil central.
Un mois après l’annonce très médiatisée de Justin Trudeau du début des négociations entre la garde côtière et le chantier Davie pour la réfection de quatre brise-glaces, le syndicat de la production du chantier et le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) s’attendaient à une annonce substantielle dans le budget déposé aujourd’hui. « Les signaux qu’on avait c’est que le gouvernement Trudeau voulait profiter du budget pour faire une annonce », explique Ann Gingras, « mais encore une fois, il n’y a rien du tout dans le budget ». Les « solutions » proposées par le gouvernement fédéral jusqu’à maintenant ne sont que de la poudre aux yeux. « Ce qu’on nous promet depuis un mois ce sont des petits contrats qui ne permettront à peine de maintenir le chantier ouvert avec un effectif réduit », affirme Régent Guay, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), « c’est bien sur une bonne chose, mais ça ne permet pas aux travailleuses et aux travailleurs d’envisager l’avenir avec sérénité. »
Les emplois de plus de 800 personnes sont toujours en jeu au chantier Davie, sans parler des centaines d’emplois menacés chez les fournisseurs de la Davie. Les contrats de réfection des brise-glaces de la garde côtière ne sont qu’une mesure temporaire permettant de préserver une minorité d’emplois. « Ça fait des mois que nous disons que ça prend une solution permanente pour le chantier Davie, afin d’éviter la dispersion de l’expertise acquise », poursuit Ann Gingras, « à un moment donné, il faut se rendre à l’évidence : pour garantir les emplois, ce que ça prend, ce sont des contrats de construction de navires ».
L’injustice continue
Rappelons qu’alors que le chantier Davie représente à lui seul 50 % de la capacité de construction navale du Canada, il a complètement été écarté des contrats de la Stratégie nationale en matière de construction navale par le gouvernement Harper. Jusqu’à maintenant, le gouvernement Trudeau semble peu enclin à corriger la situation. Pour la syndicaliste, la seule façon de corriger l’injustice historique à l’égard du chantier naval de Lévis est de modifier la Stratégie nationale en matière de construction navale pour inclure un troisième chantier, soit la Davie. « Malheureusement, jusqu’à maintenant le gouvernement Trudeau ne fait que reconduire la situation inéquitable et inacceptable héritée des conservateurs », dénonce Ann Gingras. « On ne demande pas la charité, seulement notre juste part des contrats fédéraux, elle est là la vraie solution aux problèmes de la Davie », conclut Ann Gingras.