Ça ne devait être qu’une formalité… Les négociations entre le chantier Davie et la garde côtière devaient débuter incessamment, au lendemain de la visite de Justin Trudeau à Québec, pour un contrat de réfection de quatre brise-glaces. Depuis, rien ne bouge.

Les travailleuses et les travailleurs de la Davie ont visité les bureaux du ministre Duclos.

Pire, nous apprenions sur les ondes de Radio-Canada que non seulement la garde côtière a le pied sur le frein, mais qu’en plus elle avait écarté la conversion du plus gros des quatre brise-glaces envisagé. Comme si ce n’était pas suffisant, on apprenait également que le gouvernement avait un « plan secret » pour faire construire six brise-glaces supplémentaires, on ne sait quand et on ne sait où. Selon TVA, la Garde côtière canadienne aurait même des fonds de plus de 7 milliards pour renouveler sa flotte de navires. Devant cette situation, il n’est guère surprenant de voir les syndicats et les fournisseurs du chantier Davie multiplier les interventions.

« Nous savons que le gouvernement a en main tout ce qu’il faut pour aller de l’avant », s’indigne Ann Gingras, « ce qui semble manquer c’est une réelle volonté politique ». « Le Canada a des besoins, la garde côtière a l’argent, le chantier Davie a l’expertise, qu’attend Justin Trudeau ? », se questionne Ann Gingras. « C’est inconcevable que d’un côté le gouvernement reconnaisse un besoin important et urgent de construction de brise-glaces », affirme Régent Guay, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), « et que de l’autre, on refuse encore la solution juste et évidente : donner les contrats au chantier Davie et sauver les emplois de nos membres. »

Corriger l’injustice

Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN)

Rappelons que le chantier Davie est victime d’une injustice historique. Alors qu’il représente à lui seul 50 % de la capacité de construction navale du Canada, il a complètement été écarté des contrats de la Stratégie nationale en matière de construction navale par le gouvernement Harper. « On ne demande pas la charité, seulement notre juste part des contrats fédéraux, on ne lâchera pas le morceau tant que l’injustice ne sera pas corrigée, le gouvernement Trudeau a une responsabilité envers le Québec », conclut Ann Gingras.

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Extrait du numéro de mai 2018 du journal Le Réflexe