Dans les dernières semaines, les travailleuses et les travailleurs de l’usine de SICO, à Beauport, ont dressé des piquets plus souvent qu’à leur tour dans le but de ramener la partie patronale à la table de négociation. Grève de 24 h, puis de 48 h, 72 h et ainsi de suite. Au moment d’écrire ces lignes, le syndicat en était à sa 6e grève consécutive. Le Réflexe a rencontré Sylvain Carbonneau, président du Syndicat des employé-es de SICO Inc. (CSN) pour en savoir plus.
Par Nicolas Lefebvre Legault, conseiller à l’information
EDIT: Depuis la rédaction de cet article, les travailleuses et les travailleurs de SICO se sont mis en grève générale illimitée.
La négociation pour le renouvellement de la convention collective, qui est échue depuis le 31 octobre 2017, piétine depuis le début de l’année. Le principal point d’achoppement des négociations porte sur les questions monétaires. « Les travailleuses et les travailleurs ont fait d’importantes concessions dans le passé, maintenant que l’entreprise va bien et est solidement sur les rails, nous voulons les fruits de notre labeur », explique Sylvain Carbonneau.
« Il faut se rappeler que la dernière négociation, il y a trois ans, s’est terminée par une menace de fermeture », explique Sylvain Carbonneau, « cette année, on a abordé les négociations différemment, on avait une série de demandes et on a réussi à aller chercher pas mal tout ce qu’on avait perdu la dernière fois dans le normatif, c’est au monétaire que ça s’est gâché. »
Concrètement, après un gel de salaire de trois ans, l’employeur proposait 1 % par année d’augmentation sur trois ans. « Peut-être qu’il pensait que ça nous contenterait, mais comme il y a une perte anticipée de 2 % de prévue sur le plan des retraites, ce n’était pas assez », explique le président du syndicat. L’offre finale, bonifiée deux fois, est de 1,5 % par année sur trois ans, ce qui a été rejeté par les membres en assemblée générale, le 2 février dernier.
L’objectif syndical demeure d’obtenir une convention collective avec des augmentations de salaire négociées, pas imposées. « La dernière fois, la menace de fermeture avait fait peur au monde et on a eu trois ans de morosité », explique le syndicaliste, « on pensait qu’on aurait une convention négociée et les gens sont ben enragés de ça, ils ne lâcheront pas, on est ben motivés. »
Le Réflexe a pu constater que le moral est bon sur les lignes de piquetage. Les travailleuses et les travailleurs de SICO sont déterminés à obtenir un règlement satisfaisant et se sont dotés, en assemblée générale le vendredi 9 mars, d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Solidarité !
Extrait du numéro de mai 2018 du journal Le Réflexe