Quelques brèves sur les dernières ententes signées dans la région
Nouvelle convention chez Mecart
La détermination et la mobilisation des travailleurs de MECART Inc., à Saint-Augustin-de-Desmaures, ont eu raison de la fermeture de la partie patronale cet été. En effet, les membres du syndicat ont entériné à l’unanimité l’entente de principe que leur présentait leur comité de négociation, le 6 août dernier.
Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. La reprise des pourparlers en juillet n’a pas été de tout repos. « On avait trois jours de négociation de prévus, mais à la première journée, la partie patronale est arrivée à la table avec une offre globale clairement pas acceptable », raconte Denis Légaré, président du Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN).
La négociation avant la pandémie n’avait pas permis d’avancer. « En quatre séances de négociation, on n’avait pas réglé grand-chose, seulement quelques points de concordances avec la loi », se rappelle Denis Légaré, « le 13 mars, on avait tenu une assemblée et on avait adopté à l’unanimité un mandat de moyens de pression excluant la grève ». Toutefois, la Covid est venue bouleverser les plans, forçant l’arrêt des négociations et la suspension du plan de mobilisation.
La partie patronale comptait peut-être sur une démobilisation des membres en plein été, mais il n’en fut rien. La plupart des travailleurs se sont fait un devoir de participer à leur assemblée syndicale le 23 juillet. « Une dizaine de membres qui étaient en vacances et deux autres en CSST, dont moi-même, sont venus pareil », se félicite le président du syndicat. L’offre globale de la partie patronale est rejetée, à l’unanimité, et un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève est adopté à 92,5 % dans la foulée.
Une semaine plus tard, le 28 juillet, les travailleurs décident d’appliquer leur mandat de grève. Personne ne revient au travail après la pause d’après-midi. Cette grève éclair a eu des effets. « La vraie négociation a commencé lorsqu’on a eu des moyens de pression », explique Denis Légaré, « c’est l’arrivée de Patrice Genois, le président de Mecart Inc., à la table de négociation qui a accéléré les choses ». Les travailleurs n’ont pas eu besoin de mener d’autres moyens de pression par la suite puisqu’une entente fut rapidement conclue.
« On a réussi à avancer sur toutes nos priorités, on voulait un règlement qui toucherait un peu tout le monde, qui en amènerait un peu plus à tout le monde et c’est mission accomplie », explique le président. Selon son analyse, le syndicat a su profiter de son rapport de force au bon moment : « la Covid a amené de nouveaux contrats à l’entreprise et elle avait intérêt à régler rapidement comme en fait foi un reportage publié dans Le Soleil sur Mecart quelques jours après notre assemblée ».
La nouvelle convention collective, d’une durée de trois ans, prévoit des augmentations de salaire de 3 % la première année, 2,5 % la deuxième et 2,5 % la troisième avec une rétroactivité au 1er janvier 2020. La participation de l’employeur au régime de retraite est également bonifiée d’un montant forfaitaire équivalent à 0,5 % par année versé le 1er janvier 2021. Les syndiqué-es obtiennent également un congé mobile de plus. Les libérations syndicales ont finalement été bonifiées et un ajustement permettra de faciliter la participation des officiers aux instances de la CSN.
Papier Clermont
Les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier Clermont inc. ont adopté à 76,67 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 16 juin dernier après une dizaine de rencontres de négociations.
La nouvelle convention collective contient plusieurs améliorations. Mentionnons l’introduction d’un horaire plus stable pour la moitié des travailleurs et des travailleuses sur les équipes de réservistes, l’amélioration des conditions de travail et de formation dans les équipes de la centrale thermique, un rattrapage salarial pour l’entretien (avec une augmentation de salaire rétroactive à 2018), la bonification de 1 % de la part employeur dans le régime de retraite, une majoration et amélioration des assurances collectives ainsi qu’une plus grande souplesse dans l’utilisation des heures de libération syndicale.
Crise sanitaire oblige, le syndicat n’a pas pu tenir de rencontre en personne, comme à l’habitude. « Nous avons tenu une assemblée générale virtuelle, en deux séances, et nous n’avons eu que des bons commentaires », explique Claude Rouleau, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont inc., « il y a eu une très bonne participation des membres du syndicat ».
Extrait du numéro de septembre 2020 du Réflexe, le journal du conseil central.