Bientôt trois mois de conflit
Les grévistes du Hilton dénoncent le « deux poids, deux mesures » de leur employeur
Québec, 30 novembre 2021. – Alors que leur conflit entrera bientôt dans son quatrième mois, les grévistes du Hilton-Québec ont manifesté aujourd’hui devant l’hôtel Comfort Inn pour dénoncer le « deux poids, deux mesures » de leur employeur. Les syndiqués préviennent que les manifestations devant les autres propriétés du groupe Invest vont se multiplier si leur conflit perdure.
Rappelons que le groupe Invest, propriétaire du Hilton-Québec et du Comfort Inn, a accepté un règlement dans un de ses hôtels à Laval sur la base même de la plateforme de la négociation coordonnée de l’hôtellerie que portent aussi les syndiqués du Hilton-Québec. Dans le cas du Hilton-Québec, le propriétaire demande plutôt aux syndiqués de renoncer à certains acquis et de faire des concessions dans leurs conditions de travail.
« On ne comprends pas que le groupe Invest ait réglé sur la base de la plateforme de la négociation coordonnée avec les syndiqués du Holiday Inn Laval alors que nos membres, à Québec, sont sur le trottoir depuis bientôt trois mois, » déplore Louise Jobin, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Hilton Québec (CSN). La syndicaliste ne comprend pas qu’Invest, qui vient pourtant de rénover l’hôtel du boulevard René-Lévesque à grand frais, refuse d’accorder aux syndiqués du Hilton-Québec les mêmes conditions que celles offertes à ses travailleuses et travailleurs de Laval.
« Nos revendications sont justes et légitimes, elles tiennent compte du contexte dans lequel on est, » rappelle Louise Jobin, « les syndicats ont fait leurs devoirs et se sont adaptés ». Preuve s’il en est que les revendications de la plateforme de négociation coordonnée sont raisonnables, treize hôtels aux quatre coins du Québec ont déjà conclu des ententes sur cette base (incluant l’hôtel Delta-Québec, voisin du Hilton-Québec).
« Ce qui se passe à Québec est absolument inacceptable, » renchéri Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « s’il y a un hôtel qui n’a pas souffert de la pandémie c’est bien le Hilton-Québec : ils ont du front d’exiger des reculs de la part de leurs syndiqués! » Selon le conseil central, Invest doit comprendre qu’il ne peut pas investir dans le béton et mépriser ses employés. « La relance de l’industrie touristique passe par les professionnels de l’hôtellerie, la vraie richesse de l’industrie touristique ce sont les ressources humaines, pas le béton, » s’exclame Barbara Poirier.
À propos
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Hilton Québec (CSN) participe à la négociation coordonnée de l’hôtellerie avec 23 autres syndicats de la CSN (13 règlements à ce jour). Le syndicat exerce des moyens de pression depuis le 2 septembre et est en grève générale illimitée depuis le 7 septembre 2021.
Les grévistes du Hilton-Québec se battent pour maintenir leurs acquis et obtenir une entente comparable à celles déjà conclues ailleurs dans le cadre de la négociation coordonnée de l’hôtellerie, notamment : des augmentations totalisant environ 8 % pour un contrat de quatre ans ainsi que des mesures pour mieux protéger les travailleuses et les travailleurs en ces temps de crise; le tout pour préparer une relance qui profitera à tout le secteur touristique, incluant ceux et celles qui y travaillent et qui sont les véritables créateurs de richesse dans l’industrie.