Quelques centaines de personnes ont bravé la pluie et défilé dans les rues de la basse-ville aujourd’hui à l’appel de la Coalition pour la justice sociale, à l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs. « Cette année nous voulons profiter de la marche du 1er Mai pour mousser la revendication du salaire minimum à 15 $ de l’heure », a déclaré Caroline Déry, porte-parole de la coalition.

Selon la Coalition pour la justice sociale, la revendication a fait beaucoup de progrès depuis un an : elle a été médiatisée, a fait l’objet de débat et a recueilli de nombreux appuis. « Mais, c’est comme pour tout, explique Caroline Déry, sans mobilisation et sans pression populaire, un gain est peu probable, d’où l’importance de prendre la rue pour revendiquer haut et fort des revenus dignes pour une vie digne ».

La manifestation a débuté à 17 h 30 par un rassemblement d’une heure sur la Place de l’Université du Québec, dans Saint-Roch, où la foule a pu s’égayer au son de la fanfare Tint(A)nar. Après des discours de divers porte-paroles sur l’importance de la revendication du salaire minimum à 15 $ de l’heure, la manifestation s’est mise en branle vers 18 h 30. Des arrêts symboliques ont permis d’aborder la question des conditions de travail dans le commerce de détail et la restauration, les revenus étudiants et divers enjeux de lutte à la pauvreté (réforme de l’aide sociale, conditions de logement).

Pourquoi un salaire minimum à 15 $ de l’heure?

Comme de nombreuses autres organisations, la Coalition pour la justice sociale appuie la revendication d’un salaire minimum à 15 $ de l’heure indexé annuellement. Pourquoi?

« Tout d’abord, le salaire minimum devrait être un outil adéquat de lutte à la pauvreté. Or, à 10,74 $ de l’heure comme c’est le cas actuellement, il ne permet plus de couvrir les besoins de base. Le pouvoir d’achat des salarié-es au bas de l’échelle ne cesse de se détériorer. Une hausse significative permettrait de rattraper le retard accumulé », indique Norman Paradis, également porte-parole de la coalition pour l’occasion.

Caroline Déry précise : « Contrairement à ce que certains pourraient croire, le chiffre de 15 $ n’est pas sorti de nulle part. Selon une étude de 2016 de l’Institut de recherche et d’information socio-économique (IRIS), il faudrait au minimum gagner 15,10 $ de l’heure pour sortir de la précarité et de la pauvreté ».

Un gain pour tout le monde

« La majorité des personnes qui travaillent au salaire minimum sont des femmes (58 %) et la moitié dépendent de leur emploi pour vivre », rappelle Norman Paradis. Selon la porte-parole, ce sont environ un million de personnes qui gagnent moins de 15 $ de l’heure au Québec.

« Gagner le salaire minimum à 15 $ de l’heure aurait un effet bénéfique pour les personnes directement concernées, pour la croissance économique et même pour les travailleuses et les travailleurs syndiqués lorsque vient le temps de négocier leur convention collective », indique Norman Paradis.

Revenus décents pour une vie digne

Les porte-paroles de la coalition tiennent toutefois à préciser qu’augmenter le salaire minimum ne réglera pas tous les problèmes. Pour lutter contre la pauvreté, il faut que tout le monde puisse avoir un revenu décent croit Caroline Déry. « Les groupes communautaires sont solidaires de la revendication du salaire minimum à 15 $ de l’heure, notamment parce que les prestations à l’aide sociale ne peuvent augmenter que si le salaire minimum augmente également », déclare Mme Déry qui précise que les prestations d’aide sociale devraient permettre d’avoir une vie digne.

 


À propos de la Coalition pour la justice sociale

La Coalition pour la justice sociale regroupe 60 organisations syndicales, communautaires, étudiantes et féministes des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. Elle s’oppose aux politiques régressives et au démantèlement des services publics et des programmes sociaux.