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Des travailleuses névralgiques du réseau de la santé en action pour être reconnues

Une équipe de préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) du CHU de Québec.

Préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM)

Des travailleuses névralgiques du réseau de la santé en action pour être reconnues

Québec, le 12 octobre 2021 — Les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM) de la région de la Capitale-Nationale se mobilisent aujourd’hui pour exiger du gouvernement qu’il règle enfin leur plainte de maintien de l’équité salariale. Les PRDM de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) demandent au gouvernement de mettre fin à la discrimination salariale qui perdure et aggrave le manque de personnel pour ce titre d’emploi névralgique.

La FSSS-CSN représente la vaste majorité des PRDM au Québec. Celles-ci se mobilisent aujourd’hui aux côtés du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN) et du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la Capitale-Nationale (CSN).

La reprise des chirurgies, suite à la pandémie, passe inévitablement par les PRDM qui sont responsables de stériliser les équipements pour les interventions chirurgicales et médicales. Sans leur contribution, il est impossible de penser rattraper le retard des chirurgies. Le gouvernement a une occasion en or de reconnaître l’évolution de l’emploi, leur contribution et ainsi travailler à attirer et retenir les PRDM dans le réseau. Il doit régler la plainte de maintien de l’équité salariale de 2010.

« Cette journée d’action est un rappel important au gouvernement : la patience des PRDM a ses limites! Elles se mobilisent pour dire au gouvernement que c’est maintenant qu’il doit agir pour mettre fin à l’hémorragie. Il doit s’assoir avec nous pour régler le maintien de l’équité salariale », explique Frédéric St-Hilaire, agent syndical et PRDM au CHUL.

« Ces travailleuses sont absolument névralgiques dans le réseau de la santé; sans elles, ce n’est pas compliqué, il n’y a pas d’opérations, tout simplement, » conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Il serait temps que le gouvernement comprenne qu’il n’y a pas que des docteurs et des infirmières dans le réseau et qu’il cesse de discriminer allègrement les gens qui exercent des professions moins visibles mais tout aussi importantes. »

Une assemblée générale marquée par les luttes syndicales et des élections

Vie du conseil central

Une assemblée marquée par les luttes syndicales…

L’assemblée générale du conseil central, ce mercredi 6 octobre, a été sans conteste marquée par les luttes syndicales. Tout d’abord par la visite de nombreux syndicats ayant mené des grèves ou subit des lock-out depuis la dernière assemblée (8!), mais aussi par le bilan de la lutte contre le PL 59 avec le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr.

Comme l’a souligné Barbara Poirier dans son mot d’ouverture, ce qui nous attend cette année est une année de congrès, une année de gros travaux mais surtout une année de luttes. On sent dans nos rangs une soif de justice, une envie de se battre. Le conseil central sera au rendez-vous, avec vous, pour mener tous les combats nécessaires.

….et des élections

L’assemblée générale fut également l’occasion de tenir des élections pour combler plusieurs postes vacants au comité exécutif, au conseil syndical et au comité de vérification. Les nouveaux élus sont, de gauche à droite, Barbara Poirier, présidente du conseil central, Pierre Émond, 1er vice-président du conseil central, Marc-André Gagnon, Représentant à la vie régionale de la région de Côte du Sud-Levis-Lotbinière, David Gagnon, Représentant à la vie régionale de la région de Beauce Les Etchemins, et Alain Juneau, au comité de surveillance.
  

Autres enjeux

L’assemblée générale fut également l’occasion de faire le point sur les finances de l’organisation et de recevoir une présentation sur le 3e lien.

« C’est à notre tour »

Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN)

Mot d’ouverture à l’assemblée générale du 6 octobre

« Bonjour,

Bienvenue à l’assemblée générale du conseil central, bienvenue chez vous.

C’est aujourd’hui la 6e assemblée générale du mandat 2019-2022. Pour la deuxième fois, nous sommes en mode hybride, une partie des délégués sont ici dans la salle au Concorde, l’autre partie sont chez eux ou dans leur bureau, et assistent sur Zoom.

On a un ordre du jour costaud aujourd’hui. On aura la présentation des états financiers, une présentation sur le 3e lien, des élections, on fera le point sur la lutte contre PL 59 mais surtout, surtout, on va recevoir plusieurs syndicats en question de privilège. Des groupes qui ont mené des luttes courageuses, des groupes qui ont fait des gains majeurs qui ouvriront la porte à d’autres syndicats et aussi des groupes qui sont encore en lutte au moment où l’on se parle.

Avant de commencer, permettez-moi de dire deux mots sur la conjoncture.

Impossible de parler de conjoncture sans encore parler de pandémie. Ça a un impact sur notre travail syndical, ça nous force à nous adapter et trouver de nouvelles façons de faire. Ça a un impact important sur le travail de nos membres. Ça alourdit les tâches, ça use, ça provoque de l’épuisement et bien des remises en question. Ça impacte le travail mais aussi la vie personnelle. Tragiquement, pour trop de femmes, les impacts auront été mortels.

La pandémie aura été et est encore aujourd’hui un révélateur de crises latentes, de crises qui étaient déjà là, notamment dans le secteur public mais pas exclusivement.

Par exemple, la pénurie de main-d’œuvre. Ça fait un bout de temps qu’on en parle, rappelez-vous, on a fait un forum là-dessus et la CSN aussi. On a dénoncé sur toutes les tribunes la pénurie, notamment dans le réseau de la santé et des services sociaux. Maintenant c’est sur toutes les lèvres, tant dans le secteur public que privé, tout le monde ne parle que de ça. Mais mine de rien, on peut transformer ça en formidable opportunité! Ça fait vraiment longtemps que les travailleuses et les travailleurs n’ont pas eu le gros bout du bâton. Il faut, comme mouvement syndical, que l’on voie comment on peut tirer notre épingle du jeu et profiter de ça pour faire des gains. Ce ne sera pas facile, ça va prendre des luttes, mais ça vaut le coût d’essayer. Le momentum est là.

Toutefois, la pandémie, c’est aussi la démocratie confinée. C’est un gouvernement très autoritaire et paternaliste qui gouverne par décret. Un gouvernement qui ose même nous dire pour qui voter.

Parlant de voter, nous sommes dans une année électorale. Triplement électorale même. On a eu les élections fédérales, en ce moment même nous sommes dans les élections municipales et on se dirige tranquillement vers des élections provinciales. C’est juste dans un an mais déjà les partis commencent à se préparer et à huiler leur machine. D’ailleurs, le ministre Legault disait hier soir vouloir faire un troisième mandat alors qu’il n’a même pas été élu pour le deuxième.

Ce serait peut-être le temps de se demander : « c’est quand qu’on déconfine la démocratie, c’est quand qu’on revient à la normale démocratique, c’est quand qu’on arrête ça, le gouvernement par décret? » Par définition, l’état d’urgence c’est une situation temporaire. Mais là ça commence à être pas mal permanent l’état d’urgence sanitaire.

Ce qui nous amène au PL 59. Une réforme majeure du régime de santé et sécurité au travail comme il n’y en avait pas eu depuis 40 ans. Non mais on va se l’dire : quel rendez-vous manqué! Au lieu de s’attaquer aux problèmes et aux faiblesses du régime qu’on avait, le ministre a décidé de tout « scraper » et d’empirer la situation pour tout le monde. Malgré tous nos efforts, la loi a été adoptée. Ah, il y a eu des amendements, c’est sûr, mais l’ensemble de l’œuvre est un désastre et comporte beaucoup de reculs. Ça démontre à quel point il faut être vigilant avec ce gouvernement-là qui gouverne pour les boss.

Finalement, la publication du rapport du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, est venue nous rappeler que nous sommes toujours en pleine crise climatique. Les jeunes ont pris à bras- le-corps cette mobilisation-là. Encore le 24 septembre dernier, ils étaient des milliers dans les rues. Nous aussi, de façon bien transparente, il va falloir qu’on s’y mette, et un peu plus sérieusement. Parce que sinon, ce qui nous attend c’est soit une catastrophe environnementale, soit une transition qui se fait par-dessus nos têtes, malgré nous et bien souvent contre nous, à coup de PPP comme dans le cas du tramway.

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Un mot sur le conseil central pour terminer. Tout d’abord, je ne peux pas passer sous silence le départ de la présidente. Après plus de 30 ans au conseil central, dont 22 ans à la présidence, Ann Gingras a décidé de relever de nouveaux défis. C’est pour ça que je suis devant vous et qu’il y a des élections aujourd’hui. Nous ne lui ferons pas d’hommage aujourd’hui, c’est encore trop frais et le contexte s’y prête mal, mais je voulais quand même prendre le temps de la saluer et de souligner toutes ses années d’implication.

Ceci dit, il n’y a pas qu’au conseil central qu’il y a des changements : ça se passe à la grandeur du mouvement. Prenez juste la CSN : des six membres actuels de l’exécutif, il n’y a que Caroline Senneville, la présidente, qui était là avant le dernier congrès. C’est fou quand on y pense non? Il y a eu des changements dans plusieurs conseils centraux et aussi dans quelques fédérations où des dirigeants ont annoncé qu’ils ne se représenteraient pas. Il y a clairement un changement de garde dans tout le chaînon.

Dans notre belle région, on sent une soif de justice, une envie de se battre. Je dis souvent : Québec-Chaudière-Appalaches gronde d’une sourde colère! On aura rarement vu autant de conflits en même temps. C’est pas mêlant, il y a eu plus de grèves à l’été 2021 que durant les deux mandats précédents!

Malgré la pandémie, on s’est déployé. On a pris nos responsabilités dans les conflits, on a pris nos responsabilités dans les luttes sociales. Nous n’avons ménagé aucun effort et nous avons été de toutes les luttes avec efficacité. Je ne peux passer sous silence le dévouement de l’excellente équipe du conseil central. Je tiens à les nommer. À la mob. : Audrey, Gino, Annie, Vincent, Marc et notre coordonnateur Pierre. Au secrétariat : Billy-Sam. Aux comm. : Nicolas. Aux finances : Karine; et les élus, Louis à la trésorerie et François au secrétariat général. Le conseil central est fort. Fort du collectif. Et c’est magnifique!

Le fait qu’il y avait plusieurs syndicats en conflit en même temps a certes été un très gros défi mais cela a aussi permis que se développe la solidarité entre syndicats, tant du public que du privé. Il y a eu de nombreuses visites de lignes de piquetage, des activités de visibilité, des manifs conjointes…

On sent aussi un développement de la mobilisation au conseil central : vous êtes de plus en plus nombreux à répondre présent quand on vous sollicite, souvent à la dernière minute, pour une manifestation ou une activité régionale. C’est beau à voir et c’est bon de vous voir.

Alors, ce qui s’en vient pour nous? C’est bien sûr une année de congrès, une année de gros travaux mais surtout une année de luttes. Le changement ne peut se produire qu’en prenant des risques, qu’en contestant, qu’en se mobilisant et en refusant l’inacceptable. Il est fini le temps où il fallait presque s’excuser de demander de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires.

Camarades, c’est le temps de passer la gratte. C’est le temps que les travailleuses et les travailleurs récoltent des gains et soient, enfin, reconnus à leur juste valeur.

Camarades, c’est à notre tour.

Solidarité! »

Une première journée de grève dans les CPE de Québec–Chaudière-Appalaches

Une première journée de grève dans les CPE de Québec–Chaudière-Appalaches

Québec, le 24 septembre 2021. – Sans convention collective depuis plus de 18 mois, les travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance (CPE) syndiqués à la CSN ont profité de la journée du 100e anniversaire de la centrale syndicale vendredi pour accentuer la pression sur le gouvernement en exerçant une première journée de grève et en manifestant à Québec devant le ministère de la Famille. D’autres manifestations semblables ont eu lieu au même moment dans toutes les régions du Québec.  

« Le manque de main-d’œuvre est criant dans les CPE de la région et, malheureusement, les offres déposées par le gouvernement à ce jour sont nettement insuffisantes pour renverser cette tendance et assurer la pérennité du réseau », déplore Mélanie Pelletier, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

Les 11 000 travailleuses et les travailleurs des CPE affiliés à la CSN piaffent d’impatience alors que les négociations stagnent depuis plusieurs mois et que la situation continue de s’empirer sur le terrain. Pendant ce temps, non seulement le gouvernement n’offre aucune solution concrète pour résoudre les problèmes de surcharge de travail et les difficultés de recrutement et de rétention du personnel, mais il fait des demandes de reculs qui ne feront qu’aggraver la situation.

« Nos membres dans la région ont voté en faveur de la grève à 97 %. Ça démontre bien à quel point ils sont au bout du rouleau, explique Mélanie Pelletier. Le gouvernement Legault doit arriver avec des offres raisonnables plutôt que d’essayer de presser le citron encore plus et de risquer de pousser vers la sortie les travailleuses et les travailleurs qui tiennent le réseau à bout de bras. » 

« Aujourd’hui, partout à travers la province, on dit : C’est assez! » s’exclame Barbara Poirier, présidente par intérim du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Je lance un avertissement au Gouvernement de François Legault, qui préfère investir dans du béton plutôt que dans ce magnifique réseau qui fait la fierté du Québec : Ne sous estimez pas le pouvoir de la colère des femmes »

Des demandes raisonnables

Les travailleuses et travailleurs revendiquent notamment une augmentation salariale équitable pour tous les titres d’emploi. Une technicienne en service de garde scolaire, par exemple, gagnait 29,05 $ l’heure au maximum de l’échelle salariale (avant la négociation du secteur public) contre 25,15 $ pour une éducatrice en CPE alors qu’elles ont la même formation collégiale. 

Les représentants syndicaux demandent également des moyens pour donner de meilleurs services aux enfants, dont ceux à besoins particuliers, ainsi que le respect en tout temps des ratios pour la sécurité des tout-petits. Elles veulent aussi du temps pour la préparation du dossier de l’enfant et pour la gestion de la cuisine.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de la région de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN compte environ 1 500 membres travaillant dans 59 CPE. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui représente la très grande majorité des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance avec près de 11 000 membres, partout au Québec. Il est également affilié au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui regroupe plus de 250 syndicats représentant 45 000 travailleuses et travailleurs, tant dans le secteur public que privé.

Grève au distributeur alimentaire Colabor

Les travailleuses et les travailleurs de Colabor sont en grève depuis le 19 septembre à midi et le seront pendant une semaine (7 jours)

Grève au distributeur alimentaire Colabor

Québec, 20 septembre 2021. – Les travailleuses et les travailleurs de l’entrepôt de Lévis du distributeur alimentaire Colabor sont en grève cette semaine pour la première fois de leur histoire. Les syndiqué-es exigent le respect et un salaire compétitif. Des services essentiels pour une partie des clients sont maintenus.

« Il n’y a jamais eu de grève ici à Colabor, nous avons toujours répondu présents depuis le début de la pandémie mais notre patience a atteint ses limites, » explique André Boisvert, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Colabor Lévis (CSN). « Nous exigeons le respect de la part de notre employeur et la juste reconnaissance de la valeur de notre travail. »

La question du salaire est au cœur du litige qui oppose le syndicat à l’employeur. « Actuellement, nos salaires sont équivalents au salaire d’embauche chez les compétiteurs, » précise le président du syndicat, « l’employeur ne s’aide vraiment pas et ne nous aide vraiment pas en période de pénurie de main-d’œuvre. »

Un travail essentiel

« Les travailleuses et les travailleurs de Colabor font un travail qui est essentiel : en plus de la distribution pour la vente au détail et pour différents services alimentaires (cafétérias, restaurants, hôtels, etc.), ils approvisionnent une foule d’institutions de première ligne comme des centres de détention, des hôpitaux, des écoles, des CPE et des résidences pour personnes âgées, » révèle Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Ce travail doit être reconnu à sa juste valeur; il faut respecter les gens qui l’effectuent, et ça, ça passe par un meilleur salaire et de bonnes conditions de travail. »

D’ailleurs, en raison d’une lettre d’entente actuellement débattue au Tribunal administratif du Travail (une décision est attendue vendredi), des services essentiels sont maintenus par les grévistes auprès de certains clients. « C’est sûr qu’on va continuer de fournir le même service impeccable auquel ils sont habitués pour les clients gouvernementaux et le réseau de la santé, » assure André Boisvert.

Encore temps de régler

Pour l’instant, le syndicat a un mandat de grève de sept jours et le travail devrait reprendre normalement dimanche prochain; il ne s’agit donc pas d’une grève générale illimitée. « La grève cette semaine c’est un avertissement, on veut montrer qu’on est sérieux, » dit le président du syndicat. « C’est encore possible d’éviter un long conflit, nous sommes disponibles en tout temps pour négocier si l’employeur est prêt à bouger. »

« Le conseil central et la CSN suivent le dossier de prêt, » conclu Barbara Poirier, « le syndicat peut compter sur notre appui et notre solidarité pour la suite des choses. On est prêts à faire ce qu’il faut pour que ces travailleuses et travailleurs aient une bonne convention collective et un salaire à la hauteur de la qualité et de l’importance de leur travail. »

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Colabor Lévis (CSN) représente plus de 150 personnes, tant des camionneurs que des employés de l’entrepôt. Il est affilié à la Fédération du commerce (CSN), au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et, bien sûr, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).