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Olymel : l’employeur négocie sur la place publique

Les travailleuses et les travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction sont en grève générale illimitée depuis le 28 avril 2021

Sans négocier avec le syndicat, Olymel négocie sur la place publique

Depuis le déclenchement de la grève générale illimitée le 28 avril dernier, alors que des dates de négociation étaient déjà prévues aux agendas des deux parties, Olymel a décidé d’ignorer le syndicat et de diffuser des informations trompeuses liées à la négociation sur la place publique.

« Au lieu de négocier sur la place publique et de diffuser des informations trompeuses, l’employeur devrait revenir à la table de négociation en présence du conciliateur qu’il a lui-même demandé afin d’en arriver à une entente négociée, et ce, dans les plus brefs délais. Dans les médias, Olymel a déclaré qu’il y avait urgence, au même moment où il refuse de négocier avec diligence avec notre syndicat, de dénoncer Martin Maurice, président du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ). Aujourd’hui même, dans le cadre de notre première rencontre de conciliation, l’employeur nous a dit qu’il n’avait aucune intention de revenir sur notre dépôt monétaire alors qu’il s’était engagé à un retour global sur l’ensemble de nos demandes la semaine dernière. Pire encore, à l’issue du rendez-vous d’aujourd’hui, l’employeur ne s’est pas rendu disponible avant le 18 mai pour la prochaine rencontre, malgré deux autres dates proposées par le conciliateur ».

« Depuis le début de cette pandémie, la haute direction de Vallée-Jonction est demeurée enfermée à double tour dans leurs bureaux alors que plusieurs travailleuses et travailleurs qui rentraient à l’usine tombaient malades. Le travail est toujours aussi difficile dans un abattoir et la pandémie ajoute du stress à tout le monde, de renchérir monsieur Maurice. Olymel sait très bien que nous faisons face à un sérieux problème de rétention de la main-d’œuvre : depuis 2015, plus de 1800 personnes ont été engagées à Vallée-Jonction et près de 1700 salarié-es ont quitté leur emploi. L’employeur devra comprendre que pour retenir son monde, il doit bonifier les conditions de travail. En 15 ans, nos taux horaires ont simplement augmenté d’un peu plus d’un dollar, ce qui nous a appauvris chaque année durant cette période. Finalement, dans toutes nos négociations avec Olymel, qui se déroulent rarement sans qu’il y ait un conflit, nous sentons cette culture de mépris, ce manque de respect à notre égard. Voilà pourquoi nous en sommes encore rendus au stade de la confrontation avec eux ».

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce-CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme, et au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

CPE : Le personnel syndiqué accentue la pression

Pénurie de main-d’œuvre dans les CPE

Le personnel syndiqué accentue la pression

Québec, 5 mai 2021 — Aux prises avec un problème aggravé de pénurie de main-d’œuvre, les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance, affiliés à la CSN, se dotent de mandats forts, partout au Québec, pour accentuer les moyens de pression sur le gouvernement Legault.

C’est à 95 % que les membres outrées et très mobilisées du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN ont adopté un mandat de moyen de pression excluant la grève lors d’une assemblée générale spéciale tenue la semaine dernière.

« Ce gouvernement promet de créer de nouvelles places mais sait très bien que cet objectif est inatteignable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée en CPE, exacerbée depuis un an par la pandémie. Une seule solution permettra de retenir ou d’attirer des ressources : de meilleures conditions de travail », explique logiquement Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

Or, au détriment des familles québécoises, les demandes patronales qui viennent d’être déposées à la table de négociation nationale s’inscrivent en parfaite contradiction avec la volonté de mettre un terme à la pénurie. « Les demandes formulées visent à presser le citron davantage et ainsi détériorer les conditions de travail de celles et ceux qui éduquent nos tout-petits. Cette stratégie contreproductive risquerait de décourager d’éventuelles recrues et de pousser vers la sortie les personnes épuisées et sous-payées qui tiennent le réseau à bout de bras à tous les jours », ajoute Mélanie Pelletier, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Ainsi, au cours des prochaines semaines, les parents seront informés de l’escalade des moyens de pression et seront appelés à appuyer les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance dans leurs démarches pour bonifier et assurer la pérennité du réseau des CPE.

Des demandes légitimes pour stopper la pénurie

Les travailleuses et les travailleurs des centres de la petite enfance demandent, entre autres, une augmentation salariale équitable comparativement à une formation du même niveau dans le réseau de l’éducation. Aussi, elles souhaitent plus de moyens pour donner de meilleurs services aux enfants, dont du temps pour mieux planifier, pour remplir le dossier de l’enfant et pour soutenir les enfants à besoins particuliers. Il faut également faire respecter le ratio éducatrices/enfants en tout temps.

« Avec le transfert prochain de 6 milliards de dollars du gouvernement fédéral, le gouvernement Legault a plus que jamais les moyens de mieux répondre aux besoins des familles québécoises qui nécessitent plus de places en CPE et de meilleurs services grâce au personnel qualifié. Ça n’a aucun sens de devoir attendre des années en espérant une place en CPE. On doit rapidement consolider le réseau de la petite enfance qui, en plus, a été durement secoué par la pandémie », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de la région de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN compte environ 1 500 membres travaillant dans 59 CPE. Il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) qui est l’organisation syndicale la plus représentative du secteur des services de garde avec, notamment, près de 11 000 travailleuses et travailleurs dans les CPE, partout au Québec.

Il est également affilié au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui regroupe plus de 250 syndicats représentant 45 000 travailleuses et travailleurs, tant dans le secteur public que privé.

Manifestation des agents de services correctionnels

Devant l’établissement de détention de Québec.

REPRISE DES NÉGOCIATIONS

Les agents correctionnels du Québec exigent davantage de reconnaissance 

Les agents de services correctionnels ont manifesté devant les établissements de détention de Québec et de Laval mardi matin pour exprimer leur frustration envers le gouvernement au moment où les représentants patronaux et syndicaux reprenaient les négociations en vue du renouvellement de la convention collective.

« Ça fait un an que le gouvernement reste campé sur ses positions et qu’il ne démontre aucune volonté de faire avancer les négociations, s’insurge Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). Il est temps de lui faire comprendre qu’il doit faire des offres sérieuses et reconnaître le travail des agentes et agents de la paix qui maintiennent le réseau correctionnel du Québec à bout de bras. »

Après avoir observé le refus du gouvernement de négocier de bonne foi lors de la négociation soi-disant accélérée du printemps 2020 et de la tentative avortée de reprise de la négociation « normale » l’automne dernier, le syndicat a été insulté de voir que les offres patronales étaient restées essentiellement inchangées le 31 mars dernier.

« Le gouvernement et le Conseil du trésor sont complètement déconnectés de la réalité, déplore M. Lavoie. On est aux prises avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre depuis plusieurs années, mais l’employeur continue de jouer à l’autruche et ne propose absolument rien pour améliorer la situation. »

« En public, le gouvernement dit vouloir régler au plus vite, mais arrivé aux tables de négociation, il se traîne les pieds, affirme la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Les agentes et agents des services correctionnels mettent leur santé et leur sécurité à risque chaque jour au service du gouvernement et de la société québécoise. Il est impératif que ces sacrifices soient enfin reconnus. Et cela passe par une convention collective et des conditions dignes du travail périlleux que le personnel des services correctionnels du Québec effectue au quotidien. » 

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Premier mai : sortons de la crise ensemble, en santé et en sécurité

La manifestation était organisée par une coalition d’organisations communautaires, syndicales et étudiantes

Manifestation régionale du Premier mai

Sortons de la crise ensemble, en santé et en sécurité

Québec, 1er mai 2021. – « La crise que nous traversons n’est pas seulement sanitaire, elle est également sociale, économique et environnementale. La Journée internationale des travailleuses et des travailleurs doit être l’occasion de revendiquer des mesures pour que l’on puisse sortir de la crise ensemble, en santé et en sécurité, » ont déclaré les porte-paroles d’une coalition d’organisations communautaires, syndicales et étudiantes qui organisait cette année la manifestation régionale du 1er mai.

Les manifestant-es, réunis à compter de 13 h à la Gare du Palais, ont entrepris à 13 h 30 une marche dans le quartier Saint-Roch qui les a mené devant plusieurs lieux symboliques propres à revendiquer l’amélioration de notre filet de sécurité sociale. Plus spécifiquement, la manifestation revendiquait une réforme de l’assurance-emploi, des modifications majeures au projet de loi 59 (SST), actuellement piloté par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, et un rehaussement d’urgence des prestations d’aide sociale.

Pour une réforme de l’assurance-chômage

Des militant-es d’Action Chômage de Québec.

S’il y a une chose que la crise sanitaire a illustrée de façon éclatante, c’est que le régime d’assurance-emploi était dysfonctionnel. Tellement que le gouvernement fédéral a choisi de créer un programme de toutes pièces afin de permettre aux travailleuses et aux travailleurs ayant perdu leur emploi à cause de la pandémie d’obtenir une aide. « Normalement, seulement 40 % des travailleurs et des travailleuses ont droit à des prestations d’assurance-chômage en cas de perte d’emploi, » rappelle Héloïse Varin, coordonnatrice d’Action Chômage de Québec; « et quand ils et elles arrivent à se qualifier, la couverture est, le plus souvent, bien insuffisante. » La coalition revendique donc que les changements temporaires apportés à l’assurance-chômage deviennent permanents afin que toutes les travailleuses et tous les travailleurs soient protégés adéquatement en cas de perte d’emploi.

Contre les reculs en santé et sécurité au travail

Ann Gingras. Photo : CSN

L’Assemblée nationale étudie actuellement le projet de loi 59 qui vise à « moderniser » le régime québécois de santé et sécurité au travail. Déposé en octobre dernier par Jean Boulet, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, le projet a été critiqué de toutes parts par les syndicats, les groupes communautaires et les spécialistes du domaine. « Au lieu de s’inspirer de ce qui fonctionne bien et de l’étendre à tous les secteurs de l’économie, le projet de loi 59 impose des reculs inacceptables en matière de prévention qui dépendra dorénavant du bon vouloir des employeurs, » dénonce Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « De plus, alors que les travailleuses et travailleurs victimes d’un accident de travail doivent déjà affronter un mur de contestations de la part des employeurs et de la CNESST, le projet de loi viendrait réduire davantage l’accessibilité. » Le ministre a même osé chiffrer les économies qu’il entend faire sur le dos des personnes accidentées ou malades du travail : 4,3 milliards de dollars de façon cumulative. « Ce projet de loi constitue un recul historique pour l’ensemble des travailleurs et des travailleuses du Québec et ne ressemble en rien à une ‘’ modernisation ‘’, » dit Ann Gingras. « Le ministre doit refaire ses devoirs en mettant les travailleuses et les travailleurs au centre de ses préoccupations. Il est grand temps de se donner les outils et les moyens nécessaires pour vraiment rendre l’ensemble des milieux de travail sains et sécuritaires! »

Pour un rehaussement d’urgence des prestations d’aide sociale

Des militantes de l’ADDS. Photo : Serge Roy

Malgré une crise sanitaire sans précédent, le gouvernement du Québec a fait le strict minimum pour les personnes en situation de pauvreté. « Au Québec, une personne sur dix n’arrive pas à couvrir ses besoins essentiels, » rappelle Roxane Blanchet, militante salariée à l’Association de Défense des Droits Sociaux (ADDS) de la Rive-Sud. Cette situation, en plus d’être intolérable sur le plan humain, ne présente pas d’économie réelle pour l’État, au contraire… « En maintenant des dizaines de milliers de Québécois et de Québécoises sous le seuil de pauvreté, ce sont nos services de santé et de sécurité sociale qui débordent et qui n’arrivent plus à répondre aux demandes d’aide des personnes de plus en plus vulnérables, » dit-elle. Pour les travailleurs et travailleuses qui se retrouvent à l’aide sociale, la situation devient plus souvent qu’autrement un piège dans lequel on s’enfonce plutôt qu’un tremplin pour rebondir vers le marché du travail. Alors que la prestation de base à l’aide sociale couvre à peine 42 % des besoins essentiels, la coalition revendique un rehaussement d’urgence des prestations d’aide sociale.

Éviter le pire

Les crises qui suivront la crise de la COVID-19 seront d’ordre économique et environnemental selon la coalition. Elles ne pourront pas être réglées par un vaccin et bouleverseront davantage nos conditions de vie. « En période de crise, ce sont les personnes les plus vulnérables qui sont touchées de plein fouet. C’est maintenant qu’il faut rebâtir notre filet social afin d’empêcher quiconque de basculer dans la pauvreté! » ont conclu les trois porte-paroles.

À propos

La manifestation régionale du 1er mai est organisée par une coalition de groupes dont Action Chômage de Québec, l’ADDS Rive-Sud, la CEVÈS, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), le ROC 03 et le RÉPAC 03-12.

Baie-Saint-Paul | Réaction syndicale au rapport d’enquête

L’Hôtel de ville de Baie-Saint-Paul (source: Google Street View)

Baie-Saint-Paul

Réaction syndicale au rapport d’enquête

Baie-Saint-Paul, 29 avril 2021. – « Il n’est pas dans nos habitudes de plaider sur la place publique mais nous nous devons de réagir à certaines affirmations récentes de la partie patronale dans le cas d’une enquête sur des accusations de harcèlement psychologique à la Ville de Baie-Saint-Paul, » a déclaré Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Face à un climat de travail très préoccupant, et ce, depuis fort longtemps, le Syndicat des employé-es de la Ville de Baie-Saint-Paul (CSN) a dénoncé la situation lors d’une rencontre du comité des relations de travail le 20 janvier dernier. Un grief fût déposé par la suite, le 22 janvier, concernant du harcèlement psychologique. C’est en réaction à cette action que la municipalité a choisi de mener une enquête. La partie syndicale n’a pas été consultée, ni sur le processus, ni sur le choix de l’enquêteur.

« Il n’y a pas eu de consultation, c’est une action unilatérale, ce n’est pas un processus consensuel, » précise Ann Gingras. Selon elle, il s’agit d’un travail bâclé. « La liste des témoins a été épurée, plusieurs personnes n’ont pas été interrogées, c’est une enquête peu crédible, » révèle la présidente du conseil central. « Quand tu ne cherches pas la vérité, tu ne la trouve pas et c’est manifestement ce qui est arrivé. »  De plus, les pistes de solution amenées reposent sur un programme déjà existant à la municipalité.

Le Syndicat des employé-es de la Ville de Baie-Saint-Paul (CSN) se désole de voir que des salariés sont montrés du doigt pour avoir dénoncé la situation dans les médias. « Il faut les comprendre. Ça a été un processus long et extrêmement éprouvant. L’employeur nous a informé le 29 janvier qu’il nommait un enquêteur, ensuite nous n’avons eu aucune nouvelle et le mauvais climat de travail était dur à supporter, » explique le président du syndicat, Gaétan Boivin. « Il y avait beaucoup de détresse psychologique; j’ai vu du monde complètement défaits et la Ville ne faisait rien pour les rassurer. C’est parce qu’ils ne voyaient pas de volonté de bouger du côté de la Ville que les gens sont sortis. Nous aurions grandement souhaité le dialogue nous aussi M. le Maire. »

Une version du rapport d’enquête, dont les conclusions ont été caviardées, a été transmise à la partie syndicale plus d’un mois après sa réception par la municipalité. Les conclusions du rapport qui sont restreintes aux travaux publics sont très choquantes.

Selon le syndicat, l’action unilatérale de la Ville de Baie-Saint-Paul ne le dégage pas de ses obligations syndicales. « On va poursuivre notre travail de notre côté, pour nous ça ne règle pas le dossier, il y a des griefs qui ont été déposés qui vont au-delà des travaux publics. Le processus suivra son cours, » rappelle Gaétan Boivin. « Ce sera à un arbitre de grief de déterminer s’il y a eu harcèlement psychologique ou pas. Ce que les gens veulent c’est être respectés, est-ce trop demander? »

La partie syndicale n’émettra pas d’autres commentaires.