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Les membres du syndicat d’Olymel Vallée-Jonction déclenchent la grève générale illimitée

Les membres du syndicat d’Olymel Vallée-Jonction déclenchent la grève générale illimitée

Excédés par le manque de respect à leur égard de la part de leur employeur, les membres du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) ont déclenché la grève générale illimitée hier matin, à 9 h.

« Ce n’est pas nouveau, tout ceci est connu du public, les relations avec notre employeur sont tendues depuis très longtemps. Les travailleuses et les travailleurs de Vallée-Jonction sont demeurés au front tout au long de la pandémie actuelle et ont maintenu la production, parfois même au péril de leur santé. Alors que nous avions déposé nos demandes salariales le 19 avril dernier, l’employeur s’était engagé à nous revenir cette semaine avec un dépôt global, incluant les clauses normatives et celles à incidences financières. Non seulement il a demandé la conciliation avant même que nous ayons eu un retour sur notre dépôt du 19 avril dernier, mais il refuse maintenant de nous rencontrer aux dates qui étaient prévues et, surtout, de respecter sa parole de nous revenir globalement sur nos demandes tel que promis », de déplorer Martin Maurice, président du STOVJ.

Depuis 2015, plus de 1800 personnes ont été engagées chez Olymel Vallée-Jonction et près de 1700 salarié-es ont quitté leur emploi.

« Malgré l’important engagement des salarié-es en ces temps de pandémie, l’employeur ne démontre pas la moindre reconnaissance envers eux. Fidèles à leurs habitudes, les représentants d’Olymel ont déposé des demandes normatives imprécises, ce qui fut reçu comme une gifle en plein visage pour le syndicat. Or, l’employeur sait très bien qu’il fait face à un important problème de rétention de la main-d’œuvre dans ses usines ; pour le syndicat, il faut améliorer les conditions générales d’emploi pour corriger ce problème récurrent. Dans un sondage réalisé auprès des membres, plusieurs salarié-es ont déjà signifié leur désir de quitter l’usine si la négociation actuelle n’améliore pas substantiellement leurs conditions de travail. Nous souhaitons vivement que le message du syndicat se rende au siège social de l’entreprise afin que la haute direction en prenne acte », de conclure Alexandre Boileau-Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN.

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce-CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme, et au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Mot de la présidente | Innovation et résilience sont de mise

Mot de la présidente

Innovation et résilience sont de mise

Après plus d’un an en pandémie, je n’ai vraiment pas le goût de parler COVID et tout le reste. Je suis convaincue que vous n’avez pas plus envie d’en entendre parler. Parlons-nous plutôt d’innovation et de résilience.

Malgré les consignes sanitaires, nous avons tous et toutes fait preuve d’innovation dans le cadre de la vie syndicale. Rejoindre les membres, se partager l’information, se mobiliser, s’indigner… autrement. Alors que le gouvernement Legault croyait pouvoir nous glisser sous le nez, tout doucement, une réforme indigeste au niveau de la santé-sécurité au travail, les nombreuses actions à travers le Québec ont démontré le contraire.

D’ailleurs, nous vous invitons à nous rejoindre en grand nombre, le mercredi 28 avril dès 9 h 30 devant le Centre des congrès de Québec. Nous nous rendrons devant l’Assemblée nationale pour rejoindre les membres de la FTQ et de la CSQ. Sur le coup de 10 h, une minute de silence sera observée à la mémoire de ceux et celles qui ont perdu la vie en essayant de la gagner. Ensuite, nous ferons entendre haut et fort notre colère envers le ministre Boulet et son projet de loi 59. Les attaques sont majeures, notre riposte doit être à la hauteur. Le ministre Boulet se plait à répéter ad nauseam que les syndicats sont en accord avec le projet de loi. À nous de le démasquer en étant nombreux et nombreuses mercredi. 

Les membres des exécutifs des syndicats locaux ont surtout fait preuve de résilience et d’innovation. Les luttes sont nombreuses. Des conventions collectives ont été renouvelées et plusieurs sont en préparatif en vue du renouvellement. Du côté des travailleuses et des travailleurs du secteur public, près de 50 assemblées se déroulent actuellement jusqu’au 10 mai afin de se doter d’un mandat de grève. Alors que les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2020 et que la négociation est en cours depuis maintenant plus de deux ans, le tout piétine. Malgré les bons mots du premier ministre lors de ses points de presse, cela ne se traduit pas concrètement à la table de négociation. Les politiques d’austérité ont grandement fragilisé, au fil du temps, nos services publics. La pandémie en rajoute. Ce sont les femmes et les hommes qui y œuvrent au quotidien qui tiennent les réseaux à bout de bras. À nous d’appuyer solidairement cette lutte pour le respect et la reconnaissance!

Nous vous convions également à la marche du 1er mai samedi. Apportez vos bannières de syndicat, ce sera un moment propice pour se faire voir et entendre. D’ailleurs, le président de la CSN, Jacques Létourneau, sera des nôtres. Il s’agit d’un rendez-vous à compter de 13 h à la Gare du Palais.

En terminant, alors que le conseil central a souligné ses 100 ans il y a déjà trois ans, ce sera cette année au tour de la CSN. Le coup d’envoi pour le centenaire de notre centrale se fera ici-même, dans notre région, avec le syndicat le plus vieux à la CSN : le Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain inc. (CSN) qui affiche l’âge vénérable de près de 115 ans. L’histoire se poursuit malgré le contexte et c’est tout à votre honneur.

Je vous souhaite, à tous et toutes, un bon 1er mai tout à fait solidaire!


Extrait du journal de mai 2021 du journal Le Réflexion

Mot de la vice-présidente | Traitement 2 vitesses!

Mot de la vice-présidente | Traitement 2 vitesses!

Saviez-vous que les cadres des réseaux de la santé, des services sociaux et de l’éducation ont droit à une augmentation de salaire pouvant aller jusqu’à 6 %, et ce, à chaque année sans même la demander? Ces augmentations, prévues dans les divers décrets des cadres du secteur public, leurs sont autorisées par leur supérieur immédiat.

Par Barbara Poirier, vice-présidente

En comparaison, les augmentations des travailleuses et des travailleurs du secteur public doivent être négociées lors du renouvellement de leurs conventions collectives. Les dernières « offres » du Conseil du Trésor sont de l’ordre de 5 %… sur 3 ans! Convenons-en, c’est insultant.

Comment peut-on expliquer cela à ceux et celles qui ont tenu les réseaux à bout de bras dans la dernière année? Qu’est-ce que ces cadres ont fait DE PLUS que les « simples employé-es » pour mériter une telle reconnaissance salariale? La question est parfaitement légitime, particulièrement en cette année de pandémie, alors que les réseaux étaient gérés non par les cadres mais par des arrêtés ministériels.

C’est profondément frustrant de devoir se battre pour une reconnaissance salariale juste et amplement méritée; devoir sortir tambours, pancartes, trompettes et envisager sérieusement avoir recours au moyen ultime, la grève, afin d’améliorer nos conditions de travail et assurer la survie des services publics qui s’écroulent sous nos yeux.

Alors que des milliers de travailleuses et de travailleurs tiennent encore les réseaux à bout de bras, pourquoi le gouvernement les force-t-il à quémander? Les cadres, eux, ne quémandent jamais. Ils reçoivent simplement, au bon vouloir de leur supérieur immédiat, un 4 à 6 % d’augmentation, chaque année. C’est tellement grossier.

La démonstration de la valeur de l’apport des travailleuses et travailleurs des services publics n’est plus à faire. La dernière année, plus particulièrement, l’a amplement démontrée.

Leur engagement, leur dévouement et leurs sacrifices valent certainement autant, sinon plus, que ce qui est attribué aux gestionnaires. Parce que soyons honnêtes : 4 à 6 % de 150 000 $ par année (6 000 à 9 000 $) pour chacun des cadres, c’est pas mal plus généreux que 5 % du salaire d’une travailleuse ou d’un travailleur sur 3 ans…

Lorsque ces travailleuses et ces travailleurs seront dehors, pancartes à la main, épuisés d’une longue année de pandémie mais néanmoins unis pour revendiquer de meilleures conditions de travail : j’espère que la population se souviendra de ces gestionnaires assis dans leurs bureaux qui n’ont jamais eu besoin de quémander. J’espère qu’en retour de politesse, plutôt qu’un arc-en-ciel défraîchi, nous encouragerons ces « anges-gardiens » qui ont été là à chaque instant, pour nous, dans toutes les sphères des services publics.


Extrait du numéro de mai 2021 du journal Le Réflexe

Brèves de combat | Actualité sociale et syndicale

Budget du Québec

« Enlevez vos lunettes roses ! »

Au petit matin du jour du dépôt du budget, des militant-es du conseil central se sont mobilisés pour envoyer un message clair au premier ministre et à son ministre des finances. De nombreuses pancartes portant le message « MM. Girard et Legault, enlevez vos lunettes roses, ça prend des ressources pour les services publics » ont été plantées sur le terrain devant le Parlement de Québec.

« Ça fait des années que les services publics sont en crise et que les travailleuses et les travailleurs sont aux prises avec une dégradation de leurs conditions de travail et une surcharge due, entre autres, à la pénurie de main-d’œuvre, » a expliqué Ann Gingras, la présidente du conseil central. « Si nous voulons réellement être attrayant au niveau des services publics, que le gouvernement Legault bonifie les conditions de travail et salariales. Les personnes auront ainsi le goût de faire carrière dans ce domaine et d’y rester. C’est ça le message que l’on voulait porter le matin du budget. »

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Le 31 mars a marqué la deuxième année sans convention collective des cinq Syndicats unis d’Héma-Québec, dont deux basés à Québec. Les syndiqués ont profité de l’occasion pour déclencher une opération de visibilité avec des autocollants et des affiches sur les lieux de travail. Les Syndicats unis d’Héma-Québec déplorent que la partie patronale ait mis beaucoup de temps à s’asseoir à la table de négociation. Il aura fallu un rappel à l’ordre du Tribunal administratif du travail, en octobre dernier, pour que les représentants d’Héma-Québec acceptent de s’asseoir avec les syndicats après plus d’un an sans convention collective.


Manifestation contre le PL 59

Une première manifestation contre le PL 59 (réforme du régime québécois de santé et sécurité du travail) a été organisée dans la région par le conseil central, le 23 mars dernier. 

Une centaine de militant-es, tant du secteur public que privé, se sont rassemblés devant le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale avant de prendre une petite marche de santé jusqu’aux bureaux du premier ministre sur la colline Parlementaire.

Bien que la pandémie freine quelque peu nos élans de mobilisation, d’autres actions sont à prévoir puisque les amendements proposés par le ministre sont loin de rendre son projet de loi acceptable. Le PL 59 sera d’ailleurs l’un des thèmes de la manifestation du 1er mai cette année. À suivre.

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Lancement des négociations coordonnées dans l’hôtellerie

La 10e ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie a été lancée officiellement le 14 avril sous le thème « La relance, ça passe par nous ». 26 syndicats CSN de l’hôtellerie, représentant 2 500 membres dans les régions de la Capitale-Nationale, de la Montérégie, de l’Estrie et du Grand Montréal, ont adhéré à une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leurs employeurs respectifs au cours des prochains mois. Trois syndicats de la région ont adhéré à cette 10e ronde de négociation coordonnée : les camarades du Delta, du Hilton et du Manoir du Lac-Delage.


On sonne l’alarme

Les syndicats CSN du secteur public ont été particulièrement visibles dans les dernières semaines alors que le 31 mars marquait le premier anniversaire de l’échéance de leurs conventions collectives. Ils ont multiplié les actions de mobilisation aux quatre coins de la région. Voici quelques photos souvenirs.


Flashback

Il y a 20 ans, le Sommet des Amériques

Il y a vingt ans, Québec était le théâtre des plus grandes manifestations de son histoire alors que la ville était l’hôte en simultané du Sommet des Amériques et du Sommet des peuples. 

Du 20 au 22 avril 2001, deux agendas s’opposaient : d’un côté les 34 chefs d’État des Amériques (tous sauf Castro) qui tentaient de faire avancer les négociations sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA) et de l’autre, une vaste coalition dite « altermondialiste » réunissant tous les mouvements sociaux et quelques 50 000 personnes dans les rues. 

La fin de semaine fut l’occasion de magnifiques démonstrations de solidarité mais aussi, il faut bien le dire, d’une sauvage répression à l’aveugle. La ZLÉA ne verra jamais le jour, une victoire des altermondialistes, mais tout le monde se souvient des nuages de gaz du Sommet des Amériques. Selon les bilans officiels, la police a tiré quelques 5 000 grenades lacrymogènes et plus de 900 balles de plastique en moins de 48 heures. Le conseil central était évidemment de la partie, comme en témoigne cette photo prise devant le fameux «mur de la honte ».


Mobilisation contre la violence conjugale

L’explosion de féminicides depuis le début de l’année a choqué très largement et amené bien des gens à vouloir se mobiliser contre ce fléau. Ainsi, plusieurs membres de l’équipe du conseil central et du comité des femmes étaient présent-es lors d’un rassemblement organisé par les groupes de femmes devant l’Assemblée nationale le 2 avril. Notre message est simple : « la sécurité des femmes et des enfants c’est notre affaire à tous : il faut s’unir pour mettre fin à la violence conjugale ». Solidarité!


Un 8 mars militant

L’édition 2021 de la Journée internationale des femmes fut un succès de mobilisation à Québec. Malgré la pandémie, des centaines de féministes ont pris la rue ce 8 mars, à Québec, sous le thème « écoutons les femmes ». À quelques jours du dépôt du budget, elles revendiquaient une relance économique, sociale et féministe. 

Le comité de la condition féminine de la CSN a, pour sa part, opté pour des activités virtuelles très réussies également. Une soirée avec Manal Drissi a eu lieu le 8 mars et une autre avec Annick Charette, plaignante dans le procès de Gilbert Rozon et secrétaire générale-trésorière de la Fédération nationale des communications et de la culture (CSN), a eu lieu le 15 mars. Ces activités ont permis à des militantes de la condition féminine de partout au Québec de se rencontrer et d’échanger.

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Campagne des chargé-es de cours de l’Université Laval

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (CSN) a lancé une campagne de visibilité sur les médias sociaux. Rappelons que, dans la dernière année, les membres du SCCCUL-CSN ont perdu environ 10 % de leurs charges de cours et que la masse salariale totale des chargé-es de cours a baissé de 2,5 M$, et cela, malgré des hausses de salaires.


Extrait du numéro de mai 2021 du journal Le Réflexe

CPE : Une négo sur fond de crise

Visuel de la ronde de négociations  2021 dans les CPE.
Centre de la petite enfance

Une négo sur fond de crise

La ronde de négociation qui s’amorce dans les Centres de la petite enfance (CPE) pourrait bien s’avérer déterminante pour l’avenir du réseau. En effet, la pénurie de main-d’œuvre fait des ravages au point où il n’est plus exagéré de dire que le réseau est en crise. Nous avons rencontré Mélanie Pelletier, la nouvelle présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des CPE de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) pour en savoir plus.

Pénurie de travailleuses

Mélanie Pelletier est formelle, la pandémie est venue exacerber une pénurie de main-d’œuvre déjà présente dans les CPE, ça ne l’a pas créé. « Ça fait plusieurs années qu’on le sait qu’on s’en va vers une crise parce que l’on voit qu’il y a une baisse d’inscription dans les techniques en éducation à l’enfance, on a même un comité de rétention de la main-d’œuvre depuis 3 ans pour trouver des solutions à la baisse d’étudiantes, » explique-t-elle.

La pénurie de main-d’œuvre est telle que le ministère de la Famille a profité de la pandémie pour changer les ratios d’éducatrices dans les installations. Auparavant, il devait y avoir deux éducatrices formées pour une non-formée dans les CPE, or, le ratio a été inversé l’an dernier. « Sauf que là on vient de nous dire que le retour à la normale serait plus long que prévu, ça va se faire sur 2 ou 3 ans, » explique Mélanie Pelletier, « en plus, le ministère est à revoir à la baisse les critères pour être considérée ‘’formée’’ parce que même une sur trois c’est difficile à maintenir. » Ce genre de solution amène souvent un surcroît de travail pour les travailleuses les plus expérimentées qui se retrouvent à devoir former les nouvelles (en plus d’être fondamentalement dévalorisant).

La pénurie de personnel exerce une grande pression sur les travailleuses en poste. « Il y a beaucoup de pression pour allonger les horaires, pour forcer les travailleuses à donner une cinquième journée, de la pression aussi pour faire revenir sur le plancher les travailleuses qui sont rendues dans les bureaux à faire de l’administration, » raconte Mélanie Pelletier. « Plusieurs employeurs ont informé les employées que l’on se dirigeait vers des bris de services, il n’y en a pas eu encore dans la région mais c’est une menace récurrente. »

« Cette année on a beaucoup de travailleuses qui n’ont pas pu prendre tous les congés auxquels elles avaient droit, » explique Mélanie Pelletier, « dans la plupart des CPE, les congés ont été monnayés cette année parce que les gens n’ont pas pu les prendre. » Cette  situation est récurrente mais cette année est pire. « On a eu beaucoup d’appels à cause de ça, ce ne sont plus juste les congés personnels qui sont refusés mais aussi les vacances. On a plusieurs membres qui n’ont pas pu prendre toutes leurs vacances cette année. » 

« Ça fait longtemps que les gens sont tannés mais là on est rendus à un point tournant, » raconte Mélanie Pelletier, « il va falloir qu’il se passe de quoi, les listes de rappel sont vides partout, il y a même des postes qui sont affichés et qui ne sont pas comblés alors qu’avant, tu pouvais être occasionnelle 2 ou 3 ans avant d’avoir un poste. »

Revaloriser la profession

Pour les syndicats, la négociation qui s’amorce devrait être l’occasion de revaloriser la profession afin de retenir les employées en place et attirer de nouvelles travailleuses pour ainsi contrer la pénurie de main-d’œuvre. Au niveau national, où se négocient les clauses monétaires, la CSN mise surtout sur les salaires pour attirer de nouvelles travailleuses. « Actuellement, la technique d’éducation à l’enfance est l’une des moins bien payée, » révèle Mélanie Pelletier, « on demande d’obtenir au moins l’équivalent du salaire que commande une technique en loisir, c’est notre point de comparaison. »

Au niveau régional, on mise sur des clauses normatives pour augmenter la reconnaissance des travailleuses en place. « On travaille sur la reconnaissance des travailleuses qui sont là, sur leur autonomie pédagogique, sur les équipes, » explique Mélanie Pelletier, « c’est vraiment des enjeux de valorisation du personnel dans une optique de rétention. » 

Prochaines étapes

Il est encore trop tôt dans le processus de négociation pour voir où celle-ci se dirige. Ainsi, au moment d’écrire ces lignes, la partie patronale n’avait pas encore déposé ses demandes. Les deux parties font face au même problème de pénurie de main-d’œuvre mais elles ne l’abordent pas nécessairement du même angle. « Les prochaines dates de négociation seront cruciales, c’est là que l’on va voir si l’on doit aller en assemblée générale avant l’été et envisager des moyens de pression », conclut Mélanie Pelletier.


Extrait du numéro de mai 2021 du journal Le Réflexe