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Pour une réforme permanente de l’assurance-emploi


L’équipe actuelle d’Action Chômage de Québec est composée de Sandra Blouin, conseillère en défense des droits, et de Héloïse Varin, coordonnatrice.
Action communautaire

Pour une réforme permanente de l’assurance-emploi

Le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) et son antenne régionale, Action Chômage de Québec, estiment qu’une fenêtre d’opportunité historique s’est ouverte avec la pandémie pour faire des gains sur le front de l’assurance-emploi. Un appel est lancé pour des résolutions d’appui à une réforme permanente de l’assurance-emploi assurant un accès juste, universel et adapté aux nouvelles réalités du monde du travail ayant comme point de départ les mesures temporaires mises en place en septembre dernier par le gouvernement fédéral.

Par Nicolas Lefebvre Legault, conseiller à l’information

Au tout début de la pandémie, le gouvernement fédéral a bien dû se rendre à l’évidence que le programme d’assurance-emploi n’était pas adapté pour faire face à une crise de cette ampleur. « En temps normal, seulement 40 % des chômeurs et des chômeuses sont couverts par l’assurance-emploi, ça ne marche pas », rappelle Héloïse Varin, coordonnatrice d’Action Chômage de Québec, « au printemps dernier, la réelle urgence c’était de réinjecter des milliards de dollars dans l’économie, alors, le gouvernement a créé la Prestation canadienne d’urgence (PCU). »

Depuis septembre, la PCU a été remplacée par un programme d’assurance-emploi assoupli. « Depuis le retour à l’assurance-emploi, avec les mesures temporaires, il y a un précédent qui s’est créé », pense Héloïse Varin, « le gouvernement nomme et corrige plusieurs problèmes qu’il y avait avec l’assurance-emploi, je ne vois pas comment il pourrait justifier de laisser tomber les gens une fois la crise passée. »

Le CNC rappelle qu’avec les mesures temporaires « les décideurs ont pris à bras le corps les fondamentaux du fonctionnement de l’assurance-emploi, là où le bât blessait : l’admissibilité, la période et le taux de prestations, le délai de carence, les rémunérations de fin d’emploi ainsi que les sanctions rattachées aux raisons de fin d’emploi jugées invalides. Pour ne donner qu’un seul exemple, on a établi un critère unique d’admissibilité fixé à 420 heures, tout en accordant (une fois) un crédit d’heures s’ajoutant aux heures de travail réelles, afin de faciliter l’admissibilité aux prestations. »

« L’assurance-emploi n’a pas bougé depuis des années, mais le marché du travail a bougé énormément, ce qui était du travail atypique il y a trente ans est devenu la norme pour bien des gens », explique la coordonnatrice d’Action Chômage de Québec, « de plus, l’accessibilité et la couverture du programme étaient vraiment mauvaises : ce n’est pas normal que seulement 40 % des gens aient accès à l’assurance-emploi et, quand ils y ont droit, une couverture de 55 %, c’est loin d’être assez pour vivre. »

Les mesures temporaires ont réglé plusieurs problèmes du programme d’assurance-emploi et Action Chômage de Québec ne veut pas revenir en arrière. « Ce qui est prioritaire pour nous c’est d’assurer l’accessibilité — si les gens cotisent, ils devraient y avoir droit — et une couverture adéquate avec une prestation plancher et assez de semaines pour couvrir le “’trou noir”’ », explique Héloïse Varin.

« Il faut que l’assurance-emploi redevienne un véritable filet social et sorte d’une logique de compagnie d’assurances », conclut Héloïse Varin, « il faudrait partir du principe que l’on veut donner l’assurance-emploi aux chômeurs plutôt que de partir en se demandant comment on peut la leur refuser. »


Résolution AE-21

Le CNC est en campagne pour « un filet social repensé et durable ». 

Le regroupement demande aux syndicats et organismes d’adopter la « Résolution AE-21 » (pour Assurance-emploi du 21e siècle) et d’en faire parvenir une copie par courriel à cnc@lecnc.com ou par la poste au 3734, avenue du Parc, Montréal, (Québec), H2X 2J1. Pour plus d’infos : www.lecnc.com 

Le texte de la résolution type ce lit comme suit : « Que le gouvernement fédéral utilise les mesures temporaires comme point de départ pour mettre en place une réforme permanente de l’assurance-emploi assurant un accès juste, universel et adapté aux nouvelles réalités du monde du travail. »


Action-Chômage de Québec sur les rails

Un an et demi après la relance officielle de l’organisme, on peut dire qu’Action Chômage de Québec est bel et bien sur les rails.

Les participantes et les participants à l’assemblée générale de l’organisme, qui a eu lieu le 27 octobre dernier, ont appris que la permanence avait répondu à 1855 demandes d’information dans l’année (dont plus de 1000 appels concernant la PCU dans les deux dernières semaines de mars).

Que retient Héloïse Varin de sa première année complète à la barre d’Action Chômage de Québec ? « Ce qui me frappe, c’est le nombre de personnes qui ne se qualifient pas à l’assurance-emploi, c’est le constat le plus aberrant, mais aussi le nombre de refus qui aurait dû être accepté, c’est effarant. On a accompagné 48 personnes en révision administrative et on a gagné 44 dossiers, c’est énorme et ce n’est probablement que la pointe de l’iceberg. »

La meilleure façon de soutenir le travail d’Action Chômage de Québec est encore d’en devenir membre. On peut dorénavant le faire en ligne à http://www.lecnc.com/quebec/soutien/


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe.

C’est réglé

Malgré la situation sanitaire, plusieurs syndicats de la région ont réussi à conclure leurs négociations collectives.

RSG

Un médiateur du ministère du Travail a déposé une recommandation dans le dossier des responsables de service de garde (RSG) en milieu familial affiliées à la CSN. 

L’entente de principe en découlant a été adoptée à 85,55 % lors d’assemblées générales virtuelles en octobre. « Ce taux d’acceptation ne doit pas cacher le grand mécontentement des RSG en milieu familial qui ont été obligées de négocier en temps de pandémie. Le combat pour l’équité se poursuit ! », a déclaré Karine Morisseau, la représentante des RSG affiliées à la CSN.

Autres ententes de principes

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de stationnement de Québec (CSN) ont adopté à 80 % leur entente de principe le 12 septembre tandis que ceux du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Pharmacie de Québec – CSN ont adopté à 91 % la leur le 27 octobre dernier. 

Les membres des syndicats des Industries Rouillard et de Bain Ultra ont quant à eux convenus de prolonger leurs conventions collectives.


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe

Bienvenue à la CSN !

CTAQ

Le Syndicat du personnel de soutien et de bureau de la CTAQ – CSN a été accrédité le 17 novembre dernier pour représenter la trentaine d’employé-es des bureaux de Québec de la Coopérative des techniciens ambulanciers de Québec (CTAQ). Dans les dernières années, ces personnes ont été « représentées » par deux syndicats FTQ différents (le dernier en date étant la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier). Elles ont voulu joindre les rangs de la CSN pour avoir un syndicat qui leur appartient et un syndicat inclusif qui défend les intérêts de tous ses membres avec vigueur.


PH Tech Division Porte

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de PH Tech Division Porte – CSN a été accrédité le 23 novembre dernier pour représenter la trentaine d’employé-es de cette division de l’entreprise de Lévis. Ces travailleurs et travailleuses n’étaient pas syndiqués auparavant.

Le 1er comité exécutif du syndicat.

Le gouvernement doit soutenir le personnel des CPE

Absences forcées par la COVID-19 

Le gouvernement doit soutenir le personnel des CPE

Québec, le 7 décembre 2020 — La deuxième vague de COVID-19 frappe le Québec et les CPE ne sont pas épargnés. Il est primordial que le gouvernement prenne tous les moyens pour minimiser les risques de transmission dans les CPE en s’assurant notamment de financer tous les congés du personnel qui se trouve en isolement préventif.

Des mobilisations sont prévues aujourd’hui, dans toutes les régions du Québec, pour sensibiliser la population à cette question. À Québec, des membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs en CPE de la région de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) ont déployé une bannière ce matin sur le viaduc du chemin des Quatre-Bourgeois, au-dessus de l’autoroute Henri-IV.

« Rappelons que depuis le début de la crise, soit le 16 mars dernier, les travailleuses et les travailleurs en CPE sont au rendez-vous » a déclaré Mélanie Pelletier, présidente du syndicat, « pourquoi sont-elles une fois de plus traitées de façon inéquitable? Elles doivent être reconnues et avoir accès aux congés pour l’isolement préventif, c’est un minimum dans la situation actuelle ».

Pour le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), les travailleuses des CPE doivent pouvoir accéder à des absences payées lorsqu’elles sont en attente du résultat d’un test pour la COVID-19. C’est loin d’être toujours le cas en ce moment. Les travailleuses et les travailleurs du réseau scolaire ont d’ailleurs accès à ces congés payés alors que, dans les CPE, les salarié-es doivent piger dans leur banque personnelle de congés de maladie ou dans leurs journées de vacances. Le gouvernement peut et doit corriger cette injustice.

6 décembre — Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

6 décembre — Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

Il y a maintenant plus de 30 ans que le meurtre de 14 jeunes femmes a été commis à Polytechnique Montréal, le 6 décembre 1989. Cet acte violent de misogynie a secoué notre pays et a amené le Parlement à faire du 6 décembre la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes.

Le 6 décembre, nous nous souvenons de :

  • Geneviève Bergeron
  • Hélène Colgan
  • Nathalie Croteau
  • Barbara Daigneault
  • Anne-Marie Edward
  • Maud Haviernick
  • Maryse Laganière
  • Maryse Leclair
  • Anne-Marie Lemay
  • Sonia Pelletier
  • Michèle Richard
  • Annie St-Arneault
  • Annie Turcotte
  • Barbara Klucznik-Widajewicz

Alors que nous pleurons leur perte et que nous honorons leur mémoire, nous réaffirmons notre engagement à combattre la haine qui a mené à cette tragédie et la misogynie qui existe encore aujourd’hui. La violence fondée sur le sexe a été aggravée par la pandémie de COVID-19. Les services de police, les maisons d’hébergement et les organismes locaux ont signalé une augmentation du nombre d’appels concernant la violence fondée sur le sexe au Canada pendant la pandémie.

La Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes vise à se souvenir des personnes qui ont été victimes de violence fondée sur le sexe et de celles que nous avons perdues; c’est aussi le moment d’agir. Ensemble, nous pouvons aider à prévenir et à contrer la violence fondée sur le sexe en nous souvenant de notre passé et en en tirant des leçons, en écoutant les personnes survivantes et en dénonçant les comportements nuisibles.

Le 6 décembre s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe. Ajoutez votre voix à la conversation du 25 novembre au 10 décembre et utilisez le mot-clic #16Jours pour expliquer en quoi vous faites partie de la solution pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.