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Négociations du secteur public : le conseil central interpelle Geneviève Guilbault et Éric Caire

Négociations du secteur public

Le conseil central interpelle Geneviève Guilbault et Éric Caire

Québec, 4 décembre 2020. – Des militantes et des militants du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) ont visité, tôt ce matin, les bureaux de la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, et du leader adjoint du gouvernement, Éric Caire. De grands panneaux portant le message « Urgence d’agir : services publics à rebâtir » ont été installés devant leurs bureaux de comtés respectifs.

« Nous avons voulu rappeler à Madame Geneviève Guilbault, vice-première ministre et à Monsieur Éric Caire, vice-président du Conseil du trésor, que les travailleuses et travailleurs du secteur public sont sans convention collective depuis le 31 mars dernier », explique Ann Gingras, présidente du conseil central, « nous avons donc décidé de leur faire parvenir notre message par le biais de panneaux d’affichage d’autant plus que nous n’avons même pas eu de réponse à une demande de rencontre de la part du député de La Peltrie. »

L’organisation syndicale, qui représente plus de 21 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux veut ainsi rappeler aux élu-es siégeant au gouvernement qu’ils ont des décisions à prendre concernant les services publics. « Nos services publics sont en train de s’écrouler. On parle ici de femmes et d’hommes qui se dévouent à la population tous les jours. Il faut de toute urgence les relever et, pour ça, ça prend une reconnaissance et un règlement satisfaisant aux tables de négociation du secteur public », conclut Ann Gingras.

Négociations du secteur public : les syndicats sonnent l’alarme

Négociations du secteur public : les syndicats sonnent l’alarme

Québec doit déposer des offres acceptables

Montréal, le 25 novembre 2020. – Les organisations syndicales (CSN, CSQ, FIQ, APTS, FTQ, FAE, SFPQ, SPGQ) représentant plus de 500 000 travailleuses et travailleurs du secteur public unissent aujourd’hui leurs voix pour dénoncer fermement l’attitude du gouvernement. Ce dernier n’a toujours pas présenté d’offres susceptibles de faire avancer les négociations dans le but de renouveler les conventions collectives échues le 31 mars 2020.

Les travailleuses – représentant plus de 75 % du personnel des services publics – et les travailleurs en ont assez des « mercis » de 13 heures lors des points de presse. Le personnel profite de deux actions de visibilité à grand déploiement – l’une au pied du pont Jacques-Cartier à Montréal et l’autre sur la colline Parlementaire à Québec – pour sonner l’alarme. Il réclame ainsi des offres concrètes pour résorber la crise qui sévit dans les services publics depuis bien avant la pandémie.

En point de presse, les leaders syndicaux (Jacques Létourneau, CSN; Sonia Ethier, CSQ; Nancy Bédard, FIQ; Andrée Poirier, APTS; Daniel Boyer, FTQ; Sylvain Mallette, FAE; Christian Daigle, SFPQ; Line Lamarre, SPGQ) ont mis en garde le gouvernement quant aux dangers d’une rupture de service dans les réseaux publics et aux conséquences catastrophiques qu’aurait un retour à l’austérité pour toute la population du Québec.

« Dans les faits, nous sommes déjà en bris de service dans les réseaux avec notamment des interventions chirurgicales et des suivis qui sont reportés ou carrément annulés. Il n’y a plus de temps à perdre, le gouvernement doit reconnaître l’apport essentiel des travailleuses et travailleurs des services publics en déposant des offres qui permettent d’attirer et de retenir le personnel. Il doit, sans attendre, bonifier la rémunération et améliorer les conditions de travail », déclarent les leaders syndicaux.

« Nos organisations ont présenté des solutions aux différentes tables de négociations. Elles répondent très précisément aux besoins des services publics et permettent de valoriser et de reconnaître le travail du personnel. Ce n’est pas seulement les travailleuses et travailleurs qui souffrent des années d’austérité des gouvernements précédents, c’est toute la population du Québec qui en paie le prix », ajoutent les leaders syndicaux.

« Le personnel est écœuré des conditions d’exercice d’emploi épuisantes, de la pénurie de main-d’œuvre, de la non-reconnaissance du travail accompli et des sacrifices que toutes et tous font chaque jour. La capacité à offrir des soins et des services de qualité est intimement liée aux conditions de travail et de rémunération. Il n’y a plus de temps à perdre, Québec doit déposer des offres valables afin de mettre derrière nous cette négociation et de se concentrer sur la lutte contre la pandémie », concluent les leaders syndicaux.

Manifestation devant les bureaux du CPNSSS : « on mérite mieux que des grenailles »

Négociation des professionnel-les et des techniciennes et techniciens de la santé

Manifestation devant les bureaux du CPNSSS; les manifestantes et les manifestants réclament plus de ressources

(Québec, 24 novembre 2020) Des professionnel-les, des techniciennes et des techniciens du CIUSSS de la Capitale-Nationale ont manifesté sur l’heure du midi, le 24 novembre, devant les bureaux des représentantes et des représentants du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) à Québec. C’est en scandant « On mérite mieux que des grenailles » que les participants ont voulu interpeller directement leur employeur sur l’urgence d’ajouter des ressources, surtout financières, pour corriger les nombreux problèmes du réseau de la santé et, du même coup, améliorer les services à la population qui a des besoins grandissants.

Poursuivant les mêmes objectifs, le syndicat des membres de la catégorie 4 du CHU Ste-Justine a inondé d’une centaine d’enveloppes vides les bureaux montréalais du CPNSSS afin de signifier leur mécontentement face au manque de moyens offerts, dans le cadre de la négociation. Un dernier colis contenant des photos de travailleuses et de travailleurs qui subissent les conséquences de la crise dans le réseau a été envoyé aujourd’hui à titre de rappel que ces choix affectent de vraies personnes.

« Le gouvernement ne peut pas à la fois admettre que le réseau est affaibli et, en retour, ne rien faire, s’indigne Danny Roy, responsable des négociations du secteur public à la Fédération des professionnèles (CSN). Nous avons devant nous des employeurs qui reconnaissent plusieurs des problèmes vécus par le personnel, mais qui ne mettent pas sur la table les ressources suffisantes pour qu’on puisse les régler. Quand les membres prennent leur pause du dîner pour venir manifester directement devant les bureaux de la partie patronale, c’est qu’il est temps que les choses bougent. »

Nicole Cliche, présidente du syndicat, a tenu à rappeler les conditions déplorables que vivent au quotidien ses collègues. « Cela fait des années qu’on répète qu’on voit nos conditions de travail et de pratique se détériorer et qu’à force de toujours couper dans le réseau, le personnel ne sera plus en mesure de donner les services à la hauteur de leur capacité. La surcharge de travail, les heures supplémentaires qu’on ne déclare pas pour terminer un dossier, les équipes qui sont réduites, les difficultés à prendre des congés ou à concilier travail-famille-vie personnelle et le manque de support psychologique sont tous des conséquences liées à un important manque de ressources. Pour appuyer ceux et celles qui soutiennent la population, il faut investir davantage et il faut arrêter d’uniquement les remercier », explique Mme Cliche.

Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), était également présente pour afficher son soutien à cette action. « Dans toutes les régions, les travailleuses et les travailleurs du secteur public font entendre leurs insatisfactions par rapport à la façon dont se déroulent les discussions aux tables de négociation. Les membres de la CSN accentuent les moyens de pression pour tenter de montrer qu’on ne peut plus continuer comme ça. Il faut que M. Legault et ses ministres répondent à leurs besoins et cessent de les laisser s’épuiser au travail. »

Les négociations entre la FP-CSN et le CPNSSS durent depuis plus d’un an et les avancées faites depuis le début du processus n’ont toujours pas permis d’en arriver à une entente. Le principal obstacle réside dans les moyens proposés par la partie patronale, qui ne permettent pas d’instaurer de solutions pérennes.

Soutien scolaire en action dans les Appalaches

Ajout de journées pédagogique sans consultation

Le personnel de soutien ne décolère pas

Thetford, 13 novembre 2020. – Les employé-es du soutien scolaire, et notamment les éducatrices et les éducateurs des services de garde, ne décolèrent pas depuis l’annonce, la semaine dernière, de l’ajout de trois journées pédagogiques supplémentaires. Ce matin, des membres du Syndicat du soutien scolaire des Appalaches (CSN) ont exprimé leur mécontentement face à la lenteur des négociations et au mépris du gouvernement.

« Le personnel de soutien scolaire est mobilisé et souhaite améliorer ses conditions de travail… c’est le message que nous souhaitons envoyer au gouvernement », a déclaré Manon Truchon, présidente du Syndicat du soutien scolaire des Appalaches (CSN), « nous sommes sur la ligne de front depuis le début de la pandémie. Nous sommes en pénurie de personnel dans plusieurs corps d’emploi parce que les conditions de travail ne sont pas attirantes (surcharge de travail, postes temporaires avec mises à pied en juin, heures de travail coupées, etc.). »

Le personnel de soutien scolaire était présent lors du confinement pour offrir des services de qualité (notamment en service de garde, en éducation spécialisée, en services informatiques, en personnel administratif et ouvrier). Le personnel a été résilient et s’est adapté à toutes les nouvelles consignes qui s’ajoutent à la surcharge de travail déjà présente. « Nous ne voyons aucun respect envers notre travail dans l’attitude du gouvernement », s’indigne Manon Truchon, « au contraire : il ajoute l’insulte à l’injure en ne tenant pas compte de nous, personnel de soutien, lors de sa prise de décision comme le montre par exemple la décision d’ajouter 3 journées pédagogiques où les services de garde seront offerts gratuitement aux parents ! Nous invitons les gens du ministère à venir gérer les bulles dans les services de garde. Les éducatrices sont au boulot depuis le 16 mars et sont épuisées, où est le respect dans cette façon de faire ? »

« Le personnel de soutien est essentiel en milieu scolaire, il est temps que le gouvernement réagisse ! L’école, jamais sans nous ! » a conclu la présidente.

Dans plusieurs établissements du Centre de services scolaires des Appalaches, des affiches, des tracts, des autocollants ont été apposés par les employé-es de soutien pour manifester leur incompréhension et leur colère face à la situation actuelle.

Fermeture d’un programme au Cégep de Thetford : le Syndicat des enseignantes et des enseignants dénonce la décision et l’approche de la direction

Façade du Cégep de Thetford, Hugo Royer (wikicommons)

Fermeture d’un programme au Cégep de Thetford 

Le Syndicat des enseignantes et des enseignants dénonce la décision et l’approche de la direction

6 novembre 2020 – Le 29 octobre dernier, la direction du Cégep de Thetford a annoncé la fermeture du programme de Technologie de l’électronique industrielle. L’annonce a pris par surprise le personnel enseignant, qui se démène depuis des décennies afin que ce dernier réponde adéquatement aux besoins des entreprises de la région. Pour le Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Thetford, cette décision est inacceptable et s’appuie sur des arguments nébuleux.

« Le département a de la difficulté à encaisser le coup et avec raison ! L’équipe se dévoue corps et âme depuis plus d’une décennie à l’actualisation de leur programme dans un contexte de recrutement difficile, sans parler de l’actuelle pandémie, qui complexifie et alourdit leur tâche. Nous nous opposons donc à la démarche imposée par la direction », mentionne Pascal Binet, président du syndicat.

« Couper dans les programmes, même quand ceux-ci ont de petites cohortes, c’est mettre en péril la viabilité du cégep puisque ce dernier devient ainsi moins attrayant. La direction ne devrait pas oublier, particulièrement en cette période de décroissance démographique dans la région, que le financement est en bonne partie lié au nombre d’étudiantes et d’étudiants que l’établissement accueille », ajoute Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

La proposition de la direction sera soumise aux membres du conseil d’administration à la fin du mois de novembre. Si elle est entérinée sans une réelle analyse des impacts et sans véritable consultation des instances officielles, elle pourrait avoir des conséquences sérieuses à court et moyen terme sur la disponibilité d’une main-d’œuvre spécialisée dans la région.

« Ce n’est pas la première fois que les enseignantes et enseignants ont dû dénoncer des décisions de la direction qui menacent la pérennité de l’établissement et les services dispensés. Elle oublie que le Cégep de Thetford est le seul établissement d’enseignement supérieur à s’assurer que les entreprises de la région puissent compter sur des travailleuses et des travailleurs qualifiés. Il s’avère irresponsable d’abandonner une offre de formation dans le secteur technique lorsqu’on sait qu’elle agit comme un catalyseur du développement économique », affirme Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

D’ici la réunion du conseil d’administration, le syndicat entreprendra les démarches nécessaires pour démontrer l’importance du programme, et appuiera les enseignantes et les enseignants ainsi que les étudiantes et les étudiants affectés par la décision.