Grève des responsables de service de garde (RSG) en milieu familial
Rassemblement régional à
Sainte-Foy
Québec, 27 février 2020. – Dans le cadre du mouvement d’une demi-journée
de grève des responsables de service de garde (RSG) en milieu familial affiliés
à la CSN, les RSG en grève de la région de Québec et Chaudière-Appalaches se
réuniront demain, vendredi, à 8h45 au Centre communautaire Claude Allard (3200,
Avenue d’Amours, Québec). Les services reprendront normalement sur le coup de
12h dans les services de garde concernés.
Dans notre région, les services de garde touchés par la grève sont ceux
affiliés aux bureaux coordonnateurs des CPE Joli-cœur et Le Kangourou ainsi que
les bureaux coordonnateurs de Beauport et de Sainte-Marie (Petits pommiers).
Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) sera sur place
pour accueillir et soutenir les grévistes. Des prises de parole sont prévues.
À propos
Les responsables des services de garde (RSG) en milieu familial de la
CSN sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN) qui
représente plus de 13 000 membres dans les services de garde éducatifs partout
au Québec et est l’organisation la plus représentative pour le secteur des
services de garde éducatifs. Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches
(CSN) regroupe près de 250 syndicats représentant près de 45 000 membres dans
tous les secteurs d’activités.
Les syndicats CSN font le point sur la pénurie et la rétention de la main-d’œuvre
Le réseau de la santé doit redevenir un
employeur de choix
Québec, 29 janvier 2020. – N’eût été
la sévère pénurie de main-d’œuvre, le Centre intégré universitaire de santé et
de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale aurait fait un déficit de
14 M$ en 2019. À la place, l’organisation a atteint l’équilibre budgétaire.
La différence entre les prévisions et le résultat final ? 150 000 heures de travail
qui n’ont finalement pas été payées faute de personnel pour donner les services
à la population.
Tout indique que le même scénario va se reproduire en 2020. Le
portrait n’est guère plus rose dans le Centre hospitalier universitaire (CHU)
de Québec et dans le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de
Chaudière-Appalaches, ont révélé les syndicats CSN du réseau de la santé et des
services sociaux de la région en conférence de presse ce matin.
Des employé-es à bout de souffle
C’est un fait connu et documenté, une
sévère pénurie de main-d’œuvre frappe le système de santé et de services
sociaux. Ce qui est peut-être moins connu, c’est que la pénurie touche un très
large éventail de titres d’emploi. « Étant donné leur importance dans le système
et la sévérité de la pénurie qui les touche, on a beaucoup parlé des préposé-es
aux bénéficiaires dans les dernières années, mais la pénurie touche presque
tous les titres d’emploi à des degrés divers », explique Richard Boissinot,
président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CIUSSS de la
Capitale-Nationale.
« La même situation prévaut du côté des professionnels et techniciens au
CIUSSS, on a en permanence 45 assignations à temps plein en éducation
spécialisée et en travail social qui ne sont pas comblées en plus d’une
quarantaine d’autres dans différents titres d’emplois », explique Nicole
Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et
techniciens de la santé et des services sociaux (SPTSSS).
La pénurie de main-d’œuvre a un impact de plus en plus criant sur les
services à la population. « Le personnel soignant est obligé d’aller au plus
pressé et ne peut plus donner la qualité de soins auquel les gens ont droit,
notamment dans les CHSLD, tandis qu’on voit maintenant des situations
inimaginables, comme la fermeture de la cafétéria de l’hôpital de
Baie-Saint-Paul pendant les fêtes cette année, faute de personnel », illustre
Richard Boissinot. La situation est telle que des bonifications de services,
pourtant décidées et financées, sont des plus difficiles à réaliser. « C’est
triste, mais les maisons des aînés promises par la Coalition Avenir Québec
risquent de connaître le même sort que le deuxième bain dans les CHSLD »,
prévient le syndicaliste.
La pénurie a le dos large
Tout ne s’explique cependant pas par la pénurie de main-d’œuvre. Certains problèmes découlent plutôt de pratiques de gestion désincarnées qui se sont développées au fil des fusions et des réorganisations constatent les syndicats CSN. « Avant, quand tu travaillais dans le réseau de la santé, tu avais un poste qui était lié à un lieu de travail, aujourd’hui les gens ne savent plus d’avance où ils vont travailler quand ils rentrent le matin », explique Pierre Émond, du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN), « les gestionnaires ne gèrent plus des humains, mais des budgets et se contentent trop souvent d’aller au plus simple, de remplir des cases et de boucher des trous. Le résultat c’est qu’on est de plus en plus face à un phénomène de portes tournantes, l’an dernier sur 647 embauches dans notre catégorie, il y a eu 503 départs. »
Auparavant, les employé-es
avaient un sentiment d’appartenance par rapport à leur lieu de travail. Dans le passé, les gestionnaires avaient une
connaissance fine des milieux et arrivaient à gérer de façon humaine les
remplacements et le temps supplémentaire en tenant compte des besoins et des
réalités des gens avec qui ils travaillaient. « Ce n’était pas plus facile,
mais on y arrivait. Aujourd’hui c’est tellement gros et en plus on applique des
politiques mur-à-mur ce qui fait qu’on ne tient plus du tout compte d’enjeux
propres à chaque salarié comme la conciliation travail-famille », explique M. Émond.
Le personnel du réseau de la santé et des services sociaux a l’impression de se faire presser le citron. « Le résultat de la pénurie de la main-d’œuvre et de la dégradation des conditions de travail c’est que les gens tombent malade ou quittent le réseau », explique Sonya Leboeuf du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches (CSN), « dans notre syndicat, sur 1700 membres réguliers environ, il y en a toujours une bonne centaine sur l’assurance-salaire parce que le travail les a rendus malades. Sur 285 embauches dans notre catégorie au CISSS Chaudière-Appalaches l’an dernier, 80 personnes n’ont même pas fini l’année avec nous. »
Des solutions pour
contrer la pénurie
Les syndicats CSN ont des solutions à proposer pour contrer la pénurie de la main-d’œuvre. « Si on veut régler le problème de la pénurie de la main-d’œuvre, il faut être attrayant, le réseau de la santé doit revenir un employeur de choix », dit Nicole Cliche du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale (CSN), « ce n’est pas compliqué : les gens ont besoin d’un bon salaire, de vacances et de stabilité. »
L’expérience récente du syndicat la pousse à croire qu’il faut ramener
la gestion plus près des gens. « Il faut éviter le mur-à-mur et la gestion par
ratio, il faut revenir à la base et gérer à partir de la réalité terrain des
différentes équipes », explique Nicole Cliche, « ce qui importe surtout c’est
d’écouter les salarié-es et de travailler avec les syndicats pour trouver des
solutions conjointes. Ça crève les yeux : les solutions centralisées et la
gestion autoritaire, ça ne fonctionne pas. »
« Il y a des négociations qui s’en viennent, il faut en profiter pour se mettre en mode solution plutôt que de chercher la confrontation comme le fait le gouvernement avec ses offres actuelles. Les employé-es à la base ont des solutions, il est temps de les écouter », croit Ann Gingras, « ce n’est pas qu’une question d’argent, le réseau doit prendre de toute urgence un virage humaniste, il faut laisser de côté la gestion comptable à la petite semaine pour revenir à la base : soigner des gens dans la dignité. » Pour que le système fonctionne, il faut de toute urgence engager plus de personnel pour mettre fin aux situations systématiques de sous-effectif. « Pour être attractif et déjouer la pénurie de main-d’œuvre, on ne peut se permettre de se concentrer que sur un ou deux titres d’emploi, il faut améliorer les conditions de travail de tous les employé-es pour leur permettre de souffler un peu », propose Ann Gingras.
Pour la
syndicaliste, afin de redresser la situation, il faut également revenir à un
modèle plus décentralisé, proche des gens et des employé-es. « Il faut
revaloriser le modèle des CLSC, redonner leur place aux services sociaux et aux
services de santé de proximité, reconnaitre l’expertise des employé-es et
redonner aux gens la fierté de leur système de santé. »
À propos
Les syndicats CSN représentent près de 20 000 personnes œuvrant dans toutes les catégories du réseau de la santé et des services sociaux (sauf la catégorie 1 soit le personnel en soins infirmiers et cardio-respiratoires). Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) compte 250 syndicats représentant plus de 45 000 membres, tant dans le secteur public que privé.
(Québec, le 27 janvier 2020.)
– Le projet de loi no 40 consacre la fin des commissions
scolaires et met fin à une instance démocratique régionale. Les décisions prises
à Québec, au ministère de l’Éducation, n’auront donc plus de contrepoids
régional significatif.
« Le projet de loi no 40
ne fait pas qu’abolir les commissions scolaires ainsi que les conseils des
commissaires, il a des impacts sur plusieurs aspects du système scolaire. Par
exemple, les centres de services n’auront plus à promouvoir et valoriser
l’éducation publique dans notre société. Si la promotion revient aux écoles, on
peut se demander quel genre d’impact ça aura », lance Stéphanie Richer,
présidente du Syndicat des employées et employés du personnel de soutien de la Commission
scolaire de Charlevoix (CSN).
« On peut se demander si la
réforme profitera vraiment à la population étant donné que ce projet ne
contient à peu près pas d’ajouts aux services directs à l’élève et à la loi sur
l’instruction publique, ça ne traite presque exclusivement que de gouvernance »,
dénonce Éric Larouche, vice-président du Syndicat soutien scolaire des
Navigateurs (CSN), « on peut se demander ce qu’il y a réellement là-dedans pour
les élèves et les employés du système scolaire. »
Mise en compétition des écoles entre elles
« Un des problèmes que le projet
de loi va entraîner c’est la mise en compétition des écoles entre elles pour
attirer des élèves, ça va être très difficile pour certaines écoles de villages »,
affirme Manon Truchon, présidente du Syndicat de soutien de la commission
scolaire des Appalaches (CSN). Permettre aux parents de choisir l’école de leur
enfant pourrait avoir des effets pervers. Ce sont les écoles qui se verront
dans l’obligation de promouvoir leur milieu, de publiciser leurs services alors
que présentement c’est aux commissions scolaires que revient cette tâche. « L’école
est un milieu d’éducation avant tout ! Ce n’est pas un endroit où il faudrait
prévoir un conseiller en marketing pour attirer une clientèle », s’insurge la
présidente du syndicat.
Moins de démocratie
Le projet de loi no 40
donne le pouvoir à un nombre restreint de personnes bénévoles qui vont siéger
sur les conseils d’établissement et qui seront les seuls à élire les conseils
d’administration des nouveaux centres de services scolaires. Le taux de
participation aux élections dans les commissions scolaires était faible, nous
en convenons, et la démocratie scolaire se devait d’être améliorée. « Avant de
modifier une structure en raison d’un manque d’intérêt de la population à
participer aux élections des personnes commissaires, il aurait dû y avoir une
analyse approfondie d’un remodelage de votation », pense Isabelle Larouche,
présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire des Découvreurs (CSN),
« par exemple, les élections scolaires auraient pu se faire en même temps que
les élections municipales ou provinciales. »
Un risque pour les emplois en région
Le projet de loi prévoit que le
ministre de l’Éducation peut imposer des regroupements de services avec
d’autres organisations ou entre les différents centres de service scolaires. « Les
possibles fusions de services (taxes, paies, services technologiques) avec
d’autres commissions scolaires ou encore des municipalités ouvriront la porte à
la sous-traitance, à la perte d’emploi et à une perte d’expertise interne »,
pense Mme Larouche.
L’autre inquiétude pourrait venir
d’un regroupement de services avec une autre organisation, comme le secteur privé,
ce qui pourrait faire perdre des emplois ou diminuer les heures de ceux et
celles qui travaillent dans les commissions scolaires actuelles. Ce
remue-ménage insécurise grandement le personnel et risque de rendre la qualité
des services inégale d’une région à l’autre. La grande réforme en santé a
d’ailleurs déstabilisé tout un réseau sans jamais démontrer qu’il y avait des
économies en bout de ligne. « L’économie locale peut-elle aussi en souffrir ?
Qui dit fusion dit probablement adieu aux achats locaux. Présentement, nos
commissions scolaires font affaire avec des fournisseurs locaux pour l’achat de
matériel comme les livres par exemple, est-ce que ça va disparaitre ? C’est un
risque réel si on regarde ce qui s’est passé en santé », s’inquiète Stéphanie
Richer.
Les ingrédients d’une réforme Barrette
Même si la réforme Roberge diffère
de celle sur la santé de l’ancien ministre Gaétan Barrette, comme cette
dernière, elle concentre plusieurs pouvoirs entre les mains du ministre et
éloigne donc les décisions de la région. Que ce soit par le projet de loi no 40
ou d’autres projets de loi et directives, le ministre de l’Éducation aura
notamment le pouvoir de fusionner plus facilement des centres de services
scolaires, même s’ils ne sont pas limitrophes; il prendra les décisions
importantes sur les constructions et les agrandissements d’écoles et il pourra
forcer les achats en commun pour tout le Québec quand il le jugera avantageux. « Plusieurs
ajouts traitent d’ingérence du ministre et du gouvernement sur des réparations,
des modifications et l’aménagement de nos écoles et ça m’inquiète, car ces
processus peuvent donner suite à des ententes de gré à gré ressemblant
grandement à de la collusion », soulève Éric Larouche.
De la poudre aux yeux
« Le projet de loi no 40
ne concerne que les structures et ne s’intéresse pas à l’éducation des élèves »,
dénonce Martine Robichaud, présidente du Syndicat de soutien scolaire Bellimont
(CSN), « il ne contient aucune mesure pour ajouter des services aux élèves en
difficulté ou favoriser la réussite scolaire, rien non plus sur la surcharge de
travail du personnel de soutien. » De plus, le syndicat maintient qu’il n’y a
pas d’économie à réaliser avec la réforme proposée si on considère tous les coûts
engendrés par les changements. « Notre syndicat est en désaccord avec ce projet
de loi puisqu’au lieu de s’attaquer aux services à l’élève, le ministre met
l’emphase sur les structures », explique la présidente du syndicat.
« Cette réforme n’est que de la
poudre aux yeux », maintient Ann Gingras, présidente du Conseil central de
Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « elle ne vise qu’à satisfaire le noyau dur
de la clientèle électorale de la CAQ et centraliser les pouvoirs au bureau du
ministre alors qu’il y a tant de problèmes en éducation auxquels il faudrait
s’attaquer de toute urgence ». Plutôt que de s’intéresser aux structures et à
la bureaucratie, le ministre ferait mieux de s’attaquer au sous-financement
chronique et à l’inégalité qui s’est installée au cœur du système d’éducation
depuis plusieurs années. « L’école publique doit favoriser l’égalité des
chances et le progrès social, nous appelons le ministre à s’atteler à ces
chantiers plutôt qu’à un énième brassage de structures », a conclu Ann Gingras.
Réunis en assemblée
générale, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la
Boulangerie Vincent-Massey (CSN) ont adopté à 81% une nouvelle convention
collective d’une durée de cinq ans.
Fruit de la fusion de
deux conventions collectives, la nouvelle convention prévoit des augmentation
de salaire de 10% à 22% sur 5 ans selon le cas. Les travailleuses et les
travailleurs ont également adopté à 88% des modifications à leur plan d’assurance
collective ainsi qu’un nouveau plan d’assurance dentaire (à 71%).
Selon le président du
syndicat, Patrick Mumba, cette entente est le début d’une nouvelle solidarité
entre les travailleurs et les travailleuses des deux anciennes unités d’accréditation.
Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Boulangerie Vincent-Massey (CSN) regroupe 90 salariés de la boulangerie Canada Bread (Bimbo) située dans le parc industriel Saint-Malo à Québec. Il s’agit d’une usine ancienne qui a été modernisée et agrandie récemment. Elle produit différentes sortes de petits pains (tortilla, sous-marin, hot-dog, hamburger, etc.).
Québec, 25 janvier 2020. – Réunis en assemblée
générale ce matin, les membres du Syndicat des travailleurs d’Acier
Leroux-Québec (CSN) ont rejeté les dernières offres de l’employeur. Un vote de
grève à être exercé au moment jugé opportun, adopté à 95 %, a été tenu dans la foulée.
« Notre objectif n’est pas d’aller en
grève, mais
l’employeur doit comprendre que, dans le contexte actuel, les travailleurs
s’attendaient à plus et mieux. La recette pour éviter un conflit de travail est
simple : il doit bonifier ses offres salariales », a déclaré Serge Beaulieu, président du syndicat. Le
comité de négociation du syndicat annonce qu’il est disponible en tout temps
pour négocier.
« Les employeurs doivent comprendre que
le contexte de pénurie de main-d’œuvre
et la bonne santé économique de la région ont changé la donne pour les
travailleuses et les travailleurs », a déclaré Ann Gingras, présidente du
Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « c’est normal que
les gens veulent améliorer leur sort et obtenir de meilleures augmentations de
salaires ».
« Le conseil central est derrière le
syndicat et nous allons soutenir les travailleuses et les travailleurs dans
leurs démarches pour obtenir satisfaction » a conclu Ann Gingras.