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Rien ne va plus à la Coopérative funéraire des Deux Rives

Le syndicat demande des primes… et de nouveaux collègues pour ses membres

Québec, 8 février 2021. – Surmenage, manque de reconnaissance, mauvaise gestion de l’organisation et de ses effectifs, pénurie de main-d’œuvre, démissions, rien ne va plus à la Coopérative funéraire des Deux Rives. Tellement, que le syndicat a décidé de mettre en œuvre un plan d’action.

Dégradation

Catherine Caron, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coopérative funéraire des Deux Rives (CSN).

« La situation s’est dégradée au travail depuis quelques années avec une accélération soudaine à cause de la pandémie, » explique Catherine Caron, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coopérative funéraire des Deux Rives. La pandémie a frappé l’organisation de plein fouet à un moment de faiblesse, entraînant de nombreuses démissions et des départs en maladie.

« On manque de gens dans tous les départements et ça ne fait qu’empirer, » explique la présidente, « à titre d’exemple, alors que nous avions douze brancardiers au début de la pandémie, il n’y en a plus que huit aujourd’hui, et encore, il y a eu une nouvelle embauche ». Le manque d’effectif crée une surcharge de travail et occasionne beaucoup de surtemps. « Globalement, nos membres sont exténués, ce n’est pas tenable, » confie Catherine Caron.

Les relations de travail sont difficiles, l’employeur n’est pas à l’écoute des travailleuses et des travailleurs et ne retiens aucune suggestion du syndicat pour atténuer plusieurs problématiques.

« Prime COVID»

Irritant supplémentaire, la coopérative a choisi de mettre fin, le 20 juin, à une « prime COVID » de 2 $ de l’heure ainsi qu’à une prime à l’acte qui était rétroactive au 13 mars. « Là, on est en pleine deuxième vague, on doit composer avec une grande surcharge de travail, mais il n’y a plus de prime, » dénonce Catherine Caron, « les membres le prennent comme un manque de respect, ils ont l’impression de se faire presser le citron. » Pour la syndicaliste, cette attitude va clairement à l’encontre de l’esprit coopératif qui devrait animer l’entreprise funéraire.

« Dans l’immédiat, on demande une « prime COVID » pour les brancardiers et les thanatologues, » poursuit Catherine Caron, « mais, c’est clair que ce que ça va prendre c’est l’embauche de nouveaux collègues pour combler tous les besoins de l’organisation, on ne pourra pas continuer longtemps comme ça, à effectif réduit. »

Le syndicat avertit les administrateurs de la coopérative que, faute d’un changement d’attitude de la direction, un plan d’action sera enclenché pour faire bouger les choses. « On demande le respect, tout simplement, et on va s’organiser pour l’avoir, » conclut Catherine Caron.

Info COVID-19 – Nouvelles mesures de l’assurance-emploi

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Info COVID-19

Nouvelles mesures de l’assurance-emploi en date du 29 janvier 2021

Vous avez perdu votre emploi sans en être responsable ?

Vous n’avez pas travaillé ni reçu de salaire pour une période consécutive de 7 jours ?

Vous avez le nombre requis d’heures assurables pour présenter une demande de prestations régulières (420 heures) ou de prestations spéciales* (600 heures) ?

Si vous répondez OUI à ces 3 affirmations, vous êtes admissible pour présenter une demande d’assurance-emploi.

Il vous faudra demander un relevé d’emploi à votre employeur.

Voici le lien pour accéder au formulaire : https://srv270.hrdc-drhc.gc.ca/ aw?GoCTemplateCulture=fr-CA


Pour la période du 20 août 2020 au 11 septembre 2021, le taux de chômage passe à 13,1 % pour l’ensemble des régions du Québec. Pour toutes demandes reçues entre le 27 septembre et le 25 octobre 2020, il n’y aura aucun délai de carence.

Les personnes qui présentent des demandes pour des prestations régulières entre le 31 janvier et le 25 septembre 2021 n’auront pas  de  délai  carence et pourront donc recevoir un versement dès leur première semaine de chômage.

À noter qu’il en est de même pour les prestations spéciales, et ce, depuis le 27 septembre dernier jusqu’au 25 septembre 2021.

Crédit unique d’heures assurables

Un prestataire qui demande de l’assurance-emploi se verra accorder un crédit unique d’heures assurables de 300 heures pour les demandes de prestations régulières et de 480 heures assurables pour les demandes de prestations spéciales en raisons des nombreuses fermetures imposées dues à la pandémie.

Concrètement, les demandeurs d’assurance-emploi n’ont à justifier que 120 heures d’emploi assurable.

Il faut donc un minimum de 420 heures pour une demande de prestations régulières et 600 heures pour une demande de prestations spéciales au cours des 52 dernières semaines. Les  montants  reçus  des  paies de vacances et des indemnités de départ ne retarderont pas le moment où les prestataires pourront recevoir vos prestations d’assurance-emploi.

Ce à quoi vous aurez droit

Une prestation hebdomadaire imposable entre 500 $ et 595 $ par semaine    pour une période de 26 à 45 semaines selon votre nombre d’heures assurables.

À  noter que votre rémunération sera basée sur vos 14 meilleures semaines de revenus des 52 dernières semaines.

Il est très important de remplir votre déclaration d’assurance-emploi toutes les deux semaines afin de recevoir l’ensemble des semaines de rémunération auxquelles vous avez droit.

*Prestations spéciales : de maladie, de compassion ou pour proches aidants

Le ministre Boulet doit refaire ses devoirs selon le conseil central

Projet de loi 59 sur la réforme des lois en santé-sécurité au travail

Le ministre Boulet doit refaire ses devoirs selon le conseil central

Québec, 4 février 2021. – Réunis en assemblée générale hier, les représentants des syndicats affiliés au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) étaient unanimes : le ministre Boulet doit refaire ses devoirs et modifier en profondeur le projet de loi 59. Les délégué-es ont adopté une série de résolutions concernant la réforme du régime québécois de santé-sécurité au travail ainsi qu’un plan d’action pour se faire entendre.

« Le projet de loi 59 réformant les lois en matière de santé-sécurité au travail nous fera reculer de 40 ans », dénonce Ann Gingras, présidente du conseil central. Selon la syndicaliste, le projet de loi 59 sabote ce qui fonctionne bien dans les milieux travail et prive les travailleuses et les travailleurs des outils nécessaires en prévention. « C’est une réforme sans-cœur pour les personnes accidentées ou malades du travail », ajoute Ann Gingras, « ça a été pensé pour économiser de l’argent sur leur dos et baisser les cotisations des employeurs. »

Pour la présidente du conseil central, le projet de loi est inacceptable dans sa forme actuelle. « À notre avis, il faut minimalement scinder les volets réparation et prévention, qui concernent de toute façon deux lois différentes, et les traiter séparément », dit Ann Gingras. « Le niveau de complexité de ses deux lois dans un même projet de loi fait en sorte que plusieurs articles risquent d’être escamotés et ce sont les personnes accidentées qui paieront pour en bout de ligne. »

En matière de prévention, les syndicats affiliés au conseil central croient que les acquis actuels doivent être considérés comme un point de départ et être étendus à tous les secteurs du monde du travail. « Il ne fallait pas faire table rase, il y a actuellement des mécanismes qui ont fait leurs preuves dans les milieux industriels et qui ont permis de réduire significativement les accidents et les maladies, il faudrait les étendre à tous les milieux de travail au lieu de saupoudrer comme semble vouloir faire le ministre », croit Ann Gingras. « De plus, le fait de vouloir évacuer l’expertise de la santé publique des milieux de travail pour donner la place aux médecins d’employeurs constitue une gifle au visage pour les travailleuses et les travailleurs. »

En matière de réparation, il faut améliorer l’accessibilité du régime pour qu’il puisse remplir adéquatement son rôle. « Il faut s’attaquer à la surutilisation des médecins dans le processus de la réparation des lésions professionnelles ainsi qu’à la judiciarisation du régime », explique Ann Gingras. Une façon efficace de le faire serait notamment de revoir le mode de financement du régime, actuellement basé sur l’imputation. « Dans l’état actuel des choses, tout pousse à la contestation afin d’éviter une hausse des cotisations.

Il faut changer cette façon de faire. Cela entraîne un stress inutile et nuisible que l’on impose à des personnes qui, rappelons-le, sont blessées ou malades », explique-t-elle. Au contraire, la réforme du ministre amènerait le régime à s’enliser davantage dans une judiciarisation.

Les membres du conseil central, qui sont outrés par les reculs prévus dans la réforme du ministre Jean Boulet, se sont dotés d’un plan d’action pour se faire entendre. « C’est un sujet trop important, qui touche trop les travailleuses et les travailleurs dans leur quotidien, pour que nous restions silencieux. Il est certain que nous nous ferons entendre haut et fort dans les semaines à venir », conclut Ann Gingras.

À propos

Fondé en 1918, le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière‑Appalaches. Il représente 250 syndicats et plus de 45 000 membres tant dans le secteur public que privé.

Lancement du Flexibus : Le syndicat des chauffeurs dénonce le manque de transparence de la direction du RTC

Lancement du Flexibus

Le syndicat des chauffeurs dénonce le manque de transparence de la direction du RTC

Québec, 3 février 2021. – Le Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain inc. (CSN), qui représente les chauffeurs du RTC, dénonce le manque de transparence de la direction du RTC dans le dossier du nouveau système de transport à la demande (Flexibus).

« Ça fait des mois qu’on interpelle la direction sur ce dossier et jusqu’à la semaine dernière nous n’avions jamais eu de retour, » explique Hélène Fortin, présidente du syndicat. Ce n’est que le 25 janvier que la direction a finalement présenté au syndicat son projet. « Entre ce dont on nous avait parlé il y a deux ans, qui consistait essentiellement en un service pour amener les usagers aux arrêts de bus les plus près, et ce qui a été présenté en conférence de presse, il y a une marge, le moins que l’on puisse dire c’est que cela manque de transparence, » dénonce Hélène Fortin.

Selon les informations disponibles, le nouveau service serait opéré par des fournisseurs et non par les employé-es du RTC. « Nous avons des clauses encadrant et limitant la sous-traitance dans notre convention collective, » rappelle Hélène Fortin, « on aurait aimé en entendre parler avant que ça ne soit annoncé dans les médias ».

Le syndicat examine actuellement ses recours dans ce dossier et a mandaté le Service juridique de la CSN de faire les analyses pertinentes.

Mot de la présidente

La mobilisation est de mise face au projet de loi 59

En 1979, lors de la mise sur pied des lois en santé-sécurité au travail, la commission parlementaire s’était déroulée pendant onze jours pour entendre les citoyennes, les citoyens et les groupes, et ce, uniquement sur la LSST. Quelques années plus tard, ce fut au tour de la LATMP dont les audiences s’étaient déroulées pendant dix jours. 

Cette fois-ci, ce sont trois minces jours et demi qui furent consacrés à l’étude des deux lois; soit la LSST et la LATMP. De plus, 10 minutes seulement furent accordées à chaque participant afin de présenter leurs points de vue. Sans surprise, le patronat de ce monde continue à dénoncer le coût de notre régime et exige que le ministre en fasse plus. Toujours des savants calculs comptables, mais jamais le coût humain n’est pris en compte à la suite d’une blessure ou d’une maladie professionnelle et encore moins le coût sociétal.

Le ministre Jean Boulet a le culot de prétendre que sa réforme est basée sur la science alors que bon nombre de médecins spécialistes en médecine du travail et de la santé sont venus dénoncés et dire le contraire. Le PL-59 semble autant inspiré de la science que les solutions à la pandémie mises de l’avant par l’ancien président Trump.  

Le ministre du Travail se dit d’accord avec plusieurs critiques adressées lors de la commission. Cela se traduirait-il par des amendements substantiels ? J’en doute. Pour que ce projet de loi indigeste soit refait du début à la fin, nous allons devoir prendre le chemin de la mobilisation pour faire entendre notre voix, la voix des travailleuses et travailleurs du Québec. 

Déjà, nous avons vu que la question de la santé-sécurité au travail est la priorité dégagée par les délégué-es lors du congrès de la CSN. Nous devons prendre la balle au bond. Ce que ce ministre tente de faire est absolument honteux. Il se permet, en plus de se vanter que ce projet de loi permettrait de faire des économies de 4,3 milliards de dollars de façon cumulative sur 10 ans, de baisser, encore, les cotisations des employeurs dans certains secteurs.

Alors que les lois devaient, au départ, protéger les travailleuses et travailleurs du Québec en assainissant les milieux de travail, 40 ans plus tard, elles sont plutôt criblées de nombreuses failles en raison des multiples contestations des employeurs et de l’application restrictive des lois par la CNESST. Nos protections se retrouvent judiciarisées à outrance. À cela, le ministre est muet. Il confirme même des pouvoirs supplémentaires à la CNESST, au BEM et aux médecins des employeurs.

Nous vous invitons à participer en grand nombre à la prochaine assemblée qui aura lieu le 3 février prochain. Lors de cette journée, l’avant-midi sera consacré à un panel sur les conséquences de cette réforme. Vous avez également à votre disposition du matériel d’information que vous pouvez partager avec vos membres. Des informations supplémentaires vous seront données lors de cette assemblée.

Tous ensemble, nous pouvons faire la différence et nous devons la faire afin de protéger les travailleuses et les travailleurs et obliger véritablement les employeurs à faire une réelle prévention dans les milieux de travail. Leur santé et leur sécurité au quotidien en dépendent !


Extrait de l’édition spéciale sur le projet de loi 59 de février 2021 du journal Le Réflexe