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La CSN en congrès virtuel

Scène du 65e Congrès de la CSN. On comprendra que les règles sanitaires actuelles ne permettent pas la tenue d’une intance de cette envergure. Photo: Archives CSN

La CSN en congrès virtuel

Pandémie oblige, le 66e Congrès de la CSN aura lieu en mode virtuel du 18 au 21 janvier prochain. Ainsi en ont décidé les instances de la confédération puisqu’il était impossible de respecter les mesures sanitaires avec un congrès régulier. Il s’agit bien évidemment d’une première pour la CSN qui fêtera en 2021 son 100e anniversaire.

Par Nicolas Lefebvre Legault, conseiller à l’information

Des défis particuliers 

La tenue d’une instance démocratique de cette envergure en mode virtuel, le congrès rassemble normalement jusqu’à 2 000 personnes, pose une série de défis particuliers. Les sujets à discuter seront amenés par des « mises au jeu » qui prendront la forme de vidéos et les débats se feront en ateliers (il y en a 13 de prévus). 

Afin de permettre les meilleurs échanges et éviter d’épuiser les participantes et participants, les sessions seront beaucoup plus courtes que d’habitude (il est hors de question de passer 8 h par jour devant un écran pendant une semaine). Autre nouveauté, il y aura une « assemblée des candidates et candidats » pour leur permettre de s’adresser aux congressistes et de répondre à leurs questions.

La CSN a fait appel à une firme québécoise, Fanslab, pour adapter une plateforme sécuritaire répondant spécifiquement à nos besoins. La plateforme « Fanslab-Reflex » aura été testée au préalable lors d’un conseil confédéral. Le vote électronique sera quant à lui administré par Simple Sondage.

Enjeux fondamentaux 

Étant donné les circonstances, le congrès se concentrera sur quelques enjeux fondamentaux comme les états financiers, le budget, le Fonds de défense professionnelle, les élections ainsi que sur une feuille de route portant sur les orientations pour le reste du mandat. D’ailleurs, seules les délégations des organisations affiliées et les salarié-es y participeront.

Exceptionnellement, il n’y aura pas de frais d’inscription pour les délégations à ce congrès virtuel. Une aide financière pour les petits syndicats, pour ceux qui sont nouvellement organisés ainsi que pour ceux qui sont toujours en activité malgré une fermeture demeure disponible.

La date limite pour inscrire sa délégation est fixée au 10 janvier. Il est possible de le faire dès maintenant, sur la section du site Web de la CSN consacrée au congrès. On y trouve d’ailleurs déjà une foule d’informations qui sont appelées à s’enrichir au fil des semaines.

Une session d’accueil est prévue le 14 janvier pour les personnes qui assistent à un congrès de la CSN pour la première fois. On y apprendra qu’est-ce que la CSN, sa structure, son fonctionnement, le rôle du congrès, le rôle et les responsabilités des délégué-es et des salarié-es, et bien plus. Dans les circonstances, ça vaut vraiment la peine d’y participer.


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe

Les paramédics veulent avoir accès aux garages des hôpitaux

Frédéric Maheux, président de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH–CSN),

Les paramédics veulent avoir accès aux garages des hôpitaux

L’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH-CSN) s’est mise en action cet automne pour récupérer l’accès aux garages des centres hospitaliers pour les ambulances. À la suite de la menace d’enclencher un plan d’action, le syndicat a obtenu un siège sur un comité conjoint. Il s’agit d’une première pour les travailleurs et les travailleuses.

Le problème

Les garages des centres hospitaliers, qui sont normalement utilisés par les ambulances, ont été réquisitionnés au début de la pandémie par les gestionnaires d’hôpitaux pour effectuer le triage des patients. Les ambulanciers ont dû s’adapter et sortir leurs patients directement à l’extérieur, en empruntant des accès laborieux avant d’entrer dans l’hôpital. Mais, avec l’accalmie de cet été, la majorité des centres hospitaliers ont recommencé leur pratique habituelle, soit le triage des patients à l’intérieur des établissements de santé, sans toutefois redonner l’accès des garages aux paramédics. 

« La plupart des hôpitaux n’utilisent même plus le garage pour le triage, mais s’en servent comme entrepôt », dénonçait Frédéric Maheux, président de l’ATPH-CSN, « pendant ce temps, nos membres doivent sortir avec leurs patients sous la pluie ou la neige, et le terrain ou le stationnement à franchir n’est pas toujours adapté, ce qui augmente le risque de chute avec la civière alors que nous devons manœuvrer sur des terrains accidentés. »

L’ATPH-CSN déplore n’avoir reçu aucune communication ni du CHU de Québec ni du CIUSSS de la Capitale-Nationale depuis le début de la pandémie pour inciter le syndicat à participer à l’élaboration d’un plan qui serait efficace et sécuritaire pour les paramédics et leurs patients. « Les paramédics ont toujours collaboré avec les hôpitaux, mais force est de constater que cette collaboration est à sens unique », explique Jonathan Beaupré, vice-président à l’information et à la mobilisation de l’ATPH–CSN, « notre employeur a interpellé plusieurs fois les dirigeants du CHU et du CIUSSS dans les derniers mois afin qu’il y ait des changements et que les paramédics puissent avoir accès au garage, mais rien ne bouge. »

Avancée

Excédés par la situation, les membres de l’ATPH-CSN, réunis en assemblée générale, ont adopté à 97 % à Québec et à 100 % dans Portneuf un mandat de plan d’action. « On a donné aux hôpitaux jusqu’au 30 novembre pour corriger la situation après quoi nous allions déclencher un plan d’action pour assurer la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs du préhospitalier et de leurs usagers », raconte Jonathan Beaupré. 

C’est à la toute dernière minute, moins de 24 h avant le déclenchement du plan d’action, qu’une avancée est survenue. « On a eu une offre de collaboration de la CTAQ, notre employeur, avec le CIUSSS, pour participer à un comité pour améliorer l’accès aux garages de façon sécuritaire », raconte Frédéric Maheux, « pour nous c’est un gain parce que c’est la première fois qu’un représentant des paramédics va pouvoir expliquer la situation sur le terrain aux dirigeants du réseau ». Le syndicat exige toutefois des résultats concrets rapidement et surveille la situation de près.

Les paramédics veulent pouvoir offrir un service de qualité à leurs utilisateurs ainsi qu’être considérés comme des partenaires par les hôpitaux de la région de Québec. « Être partenaires, ce n’est pas juste dans un sens, il faut que les hôpitaux comprennent que leurs décisions ont un gros impact sur nos membres et leurs usagers », conclut Jonathan Beaupré.


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe

Fermeture d’un programme au Cégep de Thetford

Fermeture d’un programme au Cégep de Thetford

Le syndicat tend la main à la direction pour trouver des solutions

Fin octobre, la direction du Cégep de Thetford a annoncé unilatéralement la fermeture du programme de Technologie de l’électronique industrielle prenant ainsi la communauté collégiale par surprise. À la suite de représentations du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Thetford, muni d’un mandat fort de ses membres et appuyé par plusieurs syndicats, dont ceux de la région, la direction a accepté la main tendue du syndicat pour analyser la situation du programme et envisager les avenues possibles avec les acteurs concernés. 

« La communauté enseignante s’est mobilisée rapidement, malgré le contexte d’enseignement en mode COVID-19. La direction a décidé de surseoir à sa recommandation de fermeture et entame une analyse conjointe avec les enseignantes, enseignants et les partenaires impliqués dans le programme. On souhaite qu’ensemble on trouve des solutions, car c’est comme ça qu’on a toujours travaillé au Cégep de Thetford », explique Pascal Binet, président du syndicat.

Les syndicats sont en général opposés aux coupures et fermetures de programmes parce que ça affaiblit les institutions. « Couper dans les programmes, même quand ceux-ci ont de petites cohortes, c’est mettre en péril la viabilité du cégep puisque ce dernier devient ainsi moins attrayant. Il ne faut pas oublier, particulièrement en cette période de décroissance démographique dans la région, que le financement est, en bonne partie, lié au nombre d’étudiantes et d’étudiants que l’établissement accueille », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

« N’oublions pas que le Cégep de Thetford est le seul établissement d’enseignement supérieur à s’assurer que les entreprises de la région puissent compter sur des travailleuses et des travailleurs qualifiés. Il serait irresponsable d’abandonner une offre de formation dans le secteur technique lorsqu’on sait qu’elle agit comme un catalyseur du développement économique », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe

Secteur public: on sonne l’alarme

Secteur public: on sonne l’alarme

Une fois n’est pas coutume, une coalition d’organisations syndicales représentant plus de 500 000 travailleuses et travailleurs du secteur public s’est réunie le 25 novembre dernier pour « sonner l’alarme ». 

Les travailleuses – représentant plus de 75 % du personnel des services publics – et les travailleurs en ont assez des « mercis » de 13 heures lors des points de presse. Il est temps que Québec dépose des offres acceptables aux tables de négociation.

Un retard qui s’aggrave 

Le rapport annuel de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) est venu ajouter de l’eau au moulin quelques jours plus tard. En effet, l’enquête menée par l’ISQ souligne que la rémunération globale des employé-es de l’État (ce qui inclut le salaire, le régime de retraite et les avantages sociaux) affiche un retard alarmant de 9,2 % par rapport à l’ensemble des salarié-es québécois; un retard qui s’est amplifié, puisqu’il était de 6,2 % l’année dernière. Du point de vue strictement salarial, le retard est encore plus manifeste, alors que les employé-es de l’État gagnent 16,5 % de moins que les autres salarié-es du Québec.

« C’est tout simplement indécent. Nos services publics étaient déjà en crise avant la pandémie et ils sont actuellement portés à bout de bras par des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs. En ce moment, l’élastique est tendu au maximum et les problèmes de surcharge de travail et de pénurie de main-d’œuvre continuent de fragiliser les services à la population », a déclaré Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

En négociation depuis plus d’un an, la CSN estime que l’heure est venue pour le gouvernement Legault de prendre acte de la situation et d’agir en conséquence. Actuellement, les augmentations salariales proposées par le gouvernement sont de 1,75 % en 2020 et en 2021 puis de 1,5 % en 2022.

« C’est une proposition tout simplement déconnectée de la réalité, car comme le démontre le rapport de l’ISQ, les salaires des syndiqué-es ne faisant pas partie du secteur public ont augmenté en moyenne de 2,6 % en 2020. L’offre sur la table ne ferait qu’accentuer l’écart entre les travailleuses et les travailleurs des services publics par rapport aux autres salarié-es du Québec. Le gouvernement ne peut plus ignorer ce que nous lui soulignons depuis plus d’un an, soit l’urgence d’agir et de soutenir nos services publics en donnant un sérieux coup de barre en matière de rémunération », explique la vice-présidente de la CSN.

La CSN a déposé cet automne une contre-proposition qui revendique une augmentation de 2 $ l’heure pour l’année 2020 et le plus avantageux entre 0,75 $ l’heure ou 2,2 % pour les deux années subséquentes. « Actuellement, les salaires d’un bon nombre de travailleuses et de travailleurs des services publics ne leur permettent pas de vivre décemment. Notre revendication en montants fixes vient directement répondre à cet enjeu, puisque ses impacts sont plus importants pour celles et ceux qui gagnent le moins. Notre demande répond aux besoins réels du personnel des réseaux », conclut Caroline Senneville.


Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe

La CSN a son mot à dire sur la relance

http://csn.qc.ca/relance/

La CSN a son mot à dire sur la relance

La relance économique est sur toutes les lèvres. Toute crise amène des opportunités, pourtant nous attendons toujours de la part du gouvernement un véritable plan de relance économique. La CSN entend donner de la voix pour revendiquer un plan tenant compte des besoins des travailleuses et des travailleurs.

C’est sur le thème « notre relance à nous » qu’a été lancée en novembre la plus récente campagne confédérale. Le but de l’opération est de faire connaître les analyses et les propositions de la CSN pour une relance économique profitable pour tous et toutes. Les propositions de la confédération s’articulent autour de trois axes : renforcer les services publics, revoir la stratégie budgétaire du gouvernement et favoriser une relance verte et juste.

Services publics

On l’a dit et on l’a répété : les services publics étaient en crise bien avant la pandémie. Il n’en demeure pas moins que la COVID-19 aura été un puissant révélateur pour bon nombre de gens. Il est maintenant clair que l’on a étiré l’élastique au maximum et que nos services publics ne sont globalement pas en mesure de répondre adéquatement à une situation de crise.

Il faut cesser de voir les services publics comme une simple dépense, mais plutôt comme un investissement qui joue gros non seulement dans le bien-être de la population, mais aussi dans la compétitivité du Québec. Sans oublier que les services publics sont un levier de relance économique.

Il y a urgence de réinvestir pour répondre adéquatement aux besoins de la population. Cela implique nécessairement d’embaucher massivement pour venir à bout de la pénurie de main-d’œuvre qui touche l’ensemble des services publics, tous titres d’emploi confondus. Pour surmonter le problème, il faudra améliorer sérieusement les conditions de travail du personnel et réduire leur charge de travail pour stopper l’hémorragie. Ça peut et ça doit se régler aux tables de négociation.

Stratégie budgétaire

La CSN conteste la stratégie budgétaire toujours en vogue à Québec qui repose depuis 25 ans sur l’équilibre budgétaire et le remboursement de la dette. Les objectifs qui avaient présidé à l’élaboration de cette stratégie ont largement été atteints depuis et ne justifient pas d’y rester attaché.

Poursuivre dans la même voie prive le Québec d’environ 3 G$, envoyés automatiquement au Fonds des générations, et force un retour à l’équilibre budgétaire dès 2025. Il s’agit ni plus ni moins d’une politique d’austérité permanente qui mine nos finances publiques depuis trop longtemps. Plutôt que de reprendre le chemin des coupures et des compressions, pour la CSN le Québec ferait mieux de réinvestir ces sommes dans les services publics et favoriser ainsi la relance économique.

Relance verte et juste

Pour la CSN, la cause est entendue : le gouvernement a un rôle primordial à jouer pour soutenir la relance économique. Encore faut-il savoir de quelle relance on parle. La CSN croit que l’État québécois doit soutenir les secteurs durement affectés par la crise, élargir l’accès aux programmes de formation de la main-d’œuvre et imposer des mesures visant la décarbonisation de notre économie.

Pour en savoir plus sur la campagne confédérale et les propositions de la CSN : http://csn.qc.ca/relance/

« Ça fait plusieurs mois que l’on demande au gouvernement de mettre en place un véritable dialogue social pour discuter de la relance économique du Québec. Au cours des prochaines semaines, la CSN ne se gênera pas pour mettre de l’avant ses solutions pour sortir de la crise. On ne se gênera pas pour mettre de l’avant notre relance à nous. » 

Jacques Létourneau, président de la CSN

Extrait du numéro de décembre 2020 du journal Le Réflexe