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Les ZOOMbies sortent des cégeps

Des ZOOMbies ont été aperçus ce matin devant l’édifice Marie-Guyart à Québec.

Les ZOOMbies sortent des cégeps

Cette année, la pandémie a fait naître une catégorie de créatures encore jamais observées au Québec : les ZOOMbies ! Ce matin, en effet, des centaines de profs de cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) sont sorti de leurs écrans et des nombreuses plateformes virtuelles d’enseignement qui les ont transformés en ZOOMbies pour grogner leur désarroi devant les bureaux du ministère de l’Enseignement supérieur (MES) à Montréal et à Québec ainsi que dans des cégeps de toutes les régions de la province. Les ZOOMbies manifestaient en appui aux porte-paroles de la FNEEQ-CSN, qui revendiquaient au même moment des ressources supplémentaires au MES.

Depuis le début de la crise sanitaire, la tâche enseignante est fortement alourdie par l’adaptation importante des cours, tant en présence qu’en modes hybride ou non présentiel, ainsi que par les besoins extraordinaires des étudiantes et des étudiants en termes d’encadrement. Transformés symboliquement en ZOOMbies, les profs lancent un cri du cœur et projettent l’image de ce qui les attend si elles et ils n’obtiennent pas de ressources enseignantes substantielles pour alléger le fardeau vécu cet automne.

À peine quelques semaines après le début de la session, la situation s’avérait déjà alarmante selon un sondage qui a démontré que la détresse psychologique touchait plus de la moitié des enseignantes et des enseignants. Les ressources supplémentaires accordées jusqu’ici par le gouvernement ont eu peu d’impact sur la tâche enseignante puisqu’elles ont été utilisées par les directions d’établissement pour combler d’autres besoins. « Nous espérons obtenir une enveloppe financière importante et dédiée exclusivement à l’allégement de la tâche enseignante durant la pandémie. La capacité à bien encadrer celles et ceux qui suivent nos cours est cruciale pour assurer la persévérance et la réussite éducative de toutes les populations étudiantes : les conditions d’apprentissage et les conditions d’enseignement vont de pair », précise Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

« Toutes les communautés sont actuellement mobilisées pour atténuer les impacts de la crise. Les enseignantes et les enseignants ne font pas exception et se trouvent aux premières loges pour former les citoyennes et les citoyens de demain au bénéfice de toute la société québécoise. Voulons-nous vraiment les abandonner ? Espérons que nous saurons redonner rapidement un visage plus humain à leur profession », conclut Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

Des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaire peinent à se faire payer toutes leurs heures

Transport scolaire

Des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaire peinent à se faire payer toutes leurs heures

Québec, 26 octobre 2020. – Des conductrices et des conducteurs d’autobus scolaire à l’emploi d’Autobus Laval peinent à se faire payer toutes leurs heures. L’écart entre le nombre d’heures travaillées et le nombre d’heures payées varie d’une personne à l’autre et peut atteindre jusqu’à 8 heures par semaine. La situation, inhabituelle, perdure depuis la rentrée.

L’attribution des assignations scolaires se fait tous les mois d’août à partir d’un affichage général. Il est fréquent qu’il y ait un écart entre le nombre d’heures affichées et le nombre d’heures réelles que demandent les trajets. Normalement, après une période d’ajustement, les salaires sont réajustés rétroactivement. Or, cette année, l’affichage général a été bâclé et les assignations ont été estimées au plus bas, entraînant des écarts beaucoup plus importants que d’habitude. De plus, l’employeur invoque la « force majeure », la pandémie ayant entraîné une réception tardive des devis des centres de services scolaires, pour se traîner les pieds et repousser les réajustements de salaire à la mi-novembre au lieu du milieu octobre comme il s’y était d’abord engagé.

« L’employeur se cache derrière l’excuse du ‘’cas de force majeure’’ pour ne pas respecter la convention collective et tarde beaucoup trop pour ajuster le salaire de nos membres en fonction des heures réellement travaillées », s’insurge Raynald Auger président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs d’Autobus Laval (CSN), « la correction aurait dû être faite depuis longtemps, mais ils se trainent les pieds ».

« Sur 160 assignations scolaires, 46 sont affectées », explique le président du syndicat, « c’est-à-dire que nous avons 46 conductrices ou conducteurs qui ne sont pas payés pour toutes les heures travaillées, c’est énorme et, dans certains cas, la différence sur la paie peut aller jusqu’à 164 $ par semaine ».

« Il y a un principe au Québec qui est enchâssé dans la loi et c’est qu’une prestation de travail se traduit par un salaire », ajoute Jean-Pierre Bourgault, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (CSN), « c’est sûr que ça n’est restera pas là et que la fédération va appuyer le syndicat dans toutes les démarches juridiques qu’il a entreprises et entreprendra ».

« Les conductrices et les conducteurs d’autobus scolaire ne gagnent pas de gros salaires, on parle d’environ 20 000 $ par année chez Autobus Laval, c’est indécent de retarder le abusivement le paiement de leurs heures comme ça », s’indigne Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « l’employeur a déjà reçu les sommes des centres de services scolaires. Que fait-il avec l’argent qui appartient aux conductrices et aux conducteurs? Pourquoi est-ce si long de payer aux travailleuses et aux travailleurs ce qui leur est dû? »

La présidente du conseil central conclut en rappelant la sévère pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans le secteur du transport scolaire. « C’est déjà difficile de recruter et de pourvoir tous les postes de conductrices et de conducteurs d’autobus scolaire. La compagnie joue avec le feu en traitant ses employé-es ainsi. »

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs d’Autobus Laval (CSN) représente 180 chauffeurs. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (CSN), qui regroupe 55 000 membres répartis dans 400 syndicats dans les services publics et parapublics, ainsi qu’au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui représente plus de 240 syndicats regroupant 45 000 syndiqué-es. Pour sa part, la CSN compte plus de 300 000 membres syndiqués provenant tant des secteurs privés que publics.

Faire mieux pour affronter la deuxième vague dans les résidences privées pour aîné-es

Faire mieux pour affronter la deuxième vague dans les résidences privées pour aîné-es

Québec, le 20 octobre 2020 — Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et le Syndicat des centres d’hébergement privés de la région de Québec (CSN) réclament que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour retenir le personnel des résidences privées pour aîné-es et des institutions religieuses alors que la deuxième vague s’annonce difficile.

La restriction de la prime accordée par le gouvernement dans ces résidences touche plusieurs préposé-es aux bénéficiaires (PAB) et s’ajoute aux nombreux défis pour attirer et retenir le personnel. Depuis août dernier, le gouvernement a établi un maximum salarial de 21,27 $ de l’heure pour l’application de la prime COVID dans ces résidences. Ce ne sont donc plus tous les PAB qui ont maintenant accès à la prime de 4 $ de l’heure. Dans les derniers mois, de nombreux PAB ont quitté les résidences privées et les institutions religieuses, notamment pour prendre part à la formation abrégée dans le secteur public. Cela ne fait qu’accentuer le manque de personnel criant dans ces résidences pourtant au premier front de la lutte à la pandémie.

Gilles Gagné, président du Syndicat des centres d’hébergement privés de la région de Québec (CSN)

 « Il faut, dès maintenant, régler ce problème. Bien des gens qui travaillent dans les résidences privées pour aîné-es ont quitté dans les derniers mois. Juste dans nos rangs, on dénombre 120 départs, et on se retrouve avec encore moins de monde sur le plancher pour faire face à la deuxième vague. Nous avons déjà des éclosions dans nos résidences, il faut tout faire pour arrêter ça », explique Gilles Gagné, président du Syndicat des centres d’hébergement privés de la région de Québec (CSN).

Quatre établissements représentés par le syndicat régional sont actuellement touchés par des éclosions de COVID, il s’agit de la Résidence Kirouac, du Manoir Sully, du Manoir Manrèse et de la résidence le Marquisat.

À cela s’ajoute le fait que les travailleuses et travailleurs sont mal équipés. De plus en plus d’études indiquent que le virus peut se transmettre par aérosol. Les équipements de protection individuelle disponibles ne protègent pas contre ce mode de transmission. Le syndicat réclame un rehaussement des mesures de protection pour mieux protéger le personnel.

Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN)

« Il y a des limites à déshabiller Paul pour habiller Jean. Les travailleuses et les travailleurs des résidences privés pour aîné-es sont au front au même titre que les travailleuses et les travailleurs du réseau public », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches. « Leur travail auprès de nos ainé-es est absolument essentiel et le gouvernement doit prendre les mesures nécessaires pour le reconnaître à sa juste valeur. Il doit aussi s’assurer que les salarié-es soient protégés et voir à stabiliser le personnel. Un coup de barre s’impose alors que la deuxième vague nous frappe de plein fouet. »

À propos

Le Syndicat des centres d’hébergement privés de la région de Québec (CSN) compte environ 500 membres dans 12 accréditations, il est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux – CSN, qui compte quelque 3 500 travailleuses et travailleurs de centres d’hébergement privés, répartis dans 9 régions du Québec, et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) qui regroupe près de 45 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de 240 syndicats. La CSN compte au total plus de 300 000 travailleuses et travailleurs.

Manifestation pour le maintien des primes d’attraction et de rétention

Secteur public

Manifestation pour le maintien des primes d’attraction et de rétention

Québec, 29 septembre 2020. – Des travailleuses et des travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux ont manifesté, ce midi, devant l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. En effet, des dizaines de milliers de salarié-es du secteur public sont à la veille de perdre leurs primes d’attraction et de rétention, et, ce faisant, de voir leur revenu amputé de milliers de dollars chaque année.

Ces primes, qui étaient intégrées par des lettres d’entente aux conventions collectives, prenaient fin le 30 mars dernier. À la suite de représentations faites par la CSN auprès du Conseil du trésor au mois de mars, le gouvernement avait accepté de les maintenir jusqu’au 30 septembre. Les personnes concernées sont des ouvrières et ouvriers spécialisés, des psychologues, des salarié-es œuvrant auprès de personnes présentant des troubles graves de comportement, notamment des techniciennes et techniciens en éducation spécialisée, ainsi que des salarié-es travaillant dans un CHSLD ou dans un établissement du Grand Nord.

Nicole Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (CSN),

Pour certaines de ces personnes, comme les psychologues, la perte de revenu pourrait s’élever à 7000 $ par année. « La différence de revenu, entre une pratique privée et une pratique dans le réseau, est déjà grande », explique Nicole Cliche, présidente du Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (CSN), « couper les primes aura un impact important sur les revenus et rendra le réseau encore moins attractif. Dans le contexte actuel de pandémie, c’est extrêmement violent et le gouvernement ne nous laisse d’autre choix que de le dénoncer et de manifester sur la place publique. »

Pierre Émond, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN).

Pour d’autres travailleurs, comme les ouvrières et ouvriers visés par la prime, la décision du gouvernement les privera de 10 % de leur revenu, ce qui pourrait signifier jusqu’à 5000 $ de moins par année. « On a déjà de la difficulté à recruter, mais quand on sait que les ouvriers spécialisés du secteur public gagnent déjà jusqu’à 32 % de moins que ceux qui travaillent dans les autres secteurs, on se demande bien qui va encore vouloir occuper ces emplois dans nos réseaux », déclare Pierre Émond, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CHU de Québec (CSN).

La CSN revendique que les primes en question soient reconduites dans les nouvelles conventions collectives et que la prime des ouvrières et ouvriers spécialisés soit élargie à d’autres titres d’emploi, notamment les mécaniciens d’entretien (millwrights), les ébénistes et les soudeurs, qui sont tous des titres d’emploi pour lesquels il y a des problèmes de recrutement. Notons que le problème des primes pour les ouvrières et ouvriers spécialisés touche l’ensemble du secteur public et pas seulement le réseau de la santé et des services sociaux.

« On nous martèle constamment qu’il existe une pénurie dans le réseau de la santé, c’est vrai. Mais travaillons sur des mesures de rétention pour les personnes qui s’y trouvent déjà. Le Conseil du trésor doit bien mesurer les conséquences que pourraient avoir ces économies de bout de chandelle sur le dos du personnel. En appauvrissant les travailleuses et les travailleurs, c’est le message contraire qu’envoie le gouvernement à ces hommes et à ces femmes alors que la pression vient encore d’augmenter d’un cran en raison de la deuxième vague de la pandémie », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Grève de 24 h des RSG affiliées à la CSN

Grève de 24 h des RSG affiliées à la CSN

Les Responsables en services de garde (RSG) en milieu familial affiliées à la CSN sont en grève aujourd’hui, jeudi 24 septembre, à la veille d’une rencontre de médiation. La grève, d’une durée de 24 h, a une portée nationale afin d’augmenter la pression et d’envoyer un message clair au ministre la Famille.

À noter que les RSG affiliées à la CSN sont impliquées dans un processus de médiation, à leur demande, avec le ministère de la Famille. Dans notre région, les services de garde touchés par la grève sont ceux affiliés aux bureaux coordonnateurs des CPE Joli-cœur et Le Kangourou, ainsi que les bureaux coordonnateurs de Beauport et de Sainte-Marie (Petits pommiers).

« Le travail d’une responsable de service de garde en milieu familial est extrêmement exigeant. Elles travaillent plus de 50 heures par semaine pour une paie de 35 heures ce qui est équivalant à 27 000 $ par année, c’est inacceptable », s’indigne Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN). « Ces conditions de travail éhontées se détériorent de jour en jour et amènent les éducatrices à déserter la profession. Seulement sur le territoire de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, à la CSN, ce sont près de 200 femmes qui ont fermé leurs portes au cours des derniers mois, ce qui contribue à allonger les listes d’attente qui étaient déjà passablement volumineuse. C’est à se demander si la stratégie gouvernementale, ce n’est pas justement de tuer le réseau des services de garde en milieu familial. »

Prenez note qu’étant donné la situation sanitaire actuelle, qui se détériore dans la région comme dans bien des endroits du Québec, il n’y aura ni rassemblement ni manifestation de grévistes cette fois.

Les faits à propos des RSG affiliées à la CSN

  • Les RSG travaillent plus de 50 heures par semaine et ne sont payées que pour 35 heures ;
  • 27 000 $, c’est le revenu annuel moyen d’une RSG (une fois les dépenses couvertes) ;
  • Les RSG demandent une rémunération équivalente à une éducatrice en CPE, non formée, au premier échelon ;
  • Le ministère veut appauvrir les RSG avec des offres sous le taux d’inflation (7,67 % en quatre ans) ;
  • Les RSG désertent massivement la profession. Il est estimé que 12 000 places pour les enfants ont disparu depuis le début de la pandémie ;
  • Les RSG sont en négociation depuis mars 2019. Elles ont demandé et obtenu du ministère du Travail la nomination d’un médiateur, en août dernier ;
  • Les 25 et 28 septembre 2020, les RSG poursuivront leurs rencontres de médiation.