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Covid et condition féminine

Impact de la pandémie sur les femmes au travail 

L’état d’urgence sanitaire déclaré en mars 2020 au Québec a jeté un puissant éclairage sur la valeur et l’extrême importance d’emplois principalement occupés par des femmes.  

Par Barbara Poirier, vice-présidente 

Tous les secteurs qui sont en première ligne face au virus sont majoritairement constitués de travailleuses. Secteur de la santé, de l’éducation à la petite enfance, de l’enseignement, le soutien scolaire, le service à la clientèle dans les commerces, l’entretien ménager, etc. Ces secteurs largement féminisés se sont révélés absolument essentiels, nul ne peut plus en douter, comme nul n’aurait jamais dû en douter d’ailleurs ! 

Mais cependant, par-delà les éloges, les remerciements en points de presse et les arcs-en-ciel, ces femmes peuvent-elles espérer une reconnaissance équitable de leurs contributions à la société ? Car bien que leur apport se soit révélé indispensable, elles n’en demeurent pas moins celles dont les salaires et les conditions de travail restent peu avantageux. Parmi les métiers largement féminins à la fois essentiels et peu reconnus, pensons à l’éducation à la petite enfance. En renfort dès le début de la pandémie pour s’occuper des enfants du personnel des services essentiels, elles ont joué un rôle de première importance.  

Véritables travailleuses de l’ombre, toutes ces femmes offrent sans relâche des services cruciaux, vitaux. Elles étaient, sont et seront encore au front pour prendre soin du Québec. 

Depuis toujours, les femmes sont dans le care (Le care désigne un ensemble d’activités « qui consistent à apporter une réponse concrète aux besoins des autres). Majoritaires à soigner, nourrir, laver et éduquer. Ces corps d’emploi à prédominance féminine dont les fonctions exigeantes et les compétences pourtant extrêmement complexes font l’objet d’une faible valorisation. Et pourtant… sans les « anges gardiens », terme condescendant et réducteur pour remercier toutes ces femmes au front, que serait devenu le Québec ?   

N’oublions pas que les femmes représentent 80 % des employé-es du réseau de la santé et des services sociaux. Elles comptent également pour 98 % des éducatrices des services de garde et derrière les caisses d’épicerie et dans les services d’entretien et de nettoyage, elles représentent respectivement 86 % et 58 % du personnel.  

Bien qu’il soit impossible de prévoir la progression de la crise actuelle ni sa durée, notre société devra toutefois poser des actions concrètes afin de reconnaître la contribution essentielle des femmes et ainsi construire une société plus équitable et égalitaire. Rappelons-nous qu’encore à ce jour, les femmes gagnent 79 % du salaire hebdomadaire des hommes et que selon les données du Forum économique mondial, il faudra attendre encore 170 ans avant que les femmes gagnent autant que les hommes. Vous avez envie d’attendre jusque-là ? Moi, pas !  

Il est plus que temps.  


La MMF reportée 

La Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF) a décidé de reporter le grand rassemblement prévu dans la région de Lanaudière le 17 octobre prochain. 

Même si l’évènement organisé tous les cinq ans est reporté, la CQMMF entend encourager des actions de sensibilisation et d’éducation populaire et poursuivre ses démarches de revendications politiques. Pour en savoir plus : http://www.cqmmf.org/ 

La Marche mondiale des femmes 2020 a pour thème « Résistons pour vivre. Marchons pour transformer ! »  

Les cinq revendications de la MMF 2020  

  • La pauvreté et l’autonomie économique des femmes  
  • Les violences faites aux femmes 
  • La justice climatique 
  • Les femmes migrantes, immigrantes et racisées 
  • Les femmes autochtones 

À venir

Sondage sur les bonnes pratiques de la conciliation Travail-famille-études

Le comité des femmes du conseil central est à finaliser un questionnaire qui vous sera acheminé afin de recenser les expériences porteuses en conciliation famille-travail-études pour en faire une diffusion large. Si vous avez des projets novateurs pouvant faire rayonner votre syndicat ou en faire bénéficier d’autres, n’hésitez pas à nous interpeller ! Les bons coups, ça se diffuse et ça se partage !


Augmentation de la violence 

Depuis le début de la pandémie, des mesures de confinement et du télétravail, les femmes ont connu une nette augmentation de la violence conjugale. 

Si le télétravail est habituellement une mesure choisie et ardemment souhaitée par plusieurs pour favoriser la conciliation travail-famille-études, il s’est imposé subitement en réponse aux mesures de confinement. Avec la présence continue des enfants à la maison, les parents, et tout particulièrement les mères, ont vu le temps dont elles disposaient normalement pour travailler s’effriter et ont dû faire preuve de beaucoup de créativité pour assumer leurs obligations professionnelles.  

Manque d’espace ou d’équipement informatique, apprentissage accéléré des nouvelles méthodes de travail, interruptions constantes des enfants, accompagnement dans les travaux scolaires entre deux réunions Zoom ou Skype, autant de facteurs qui ont fait croître la charge mentale des mères. Cependant, plusieurs estiment que cet aménagement du travail est là pour rester et que la crise aura été une occasion de prouver son efficacité. Possible. Peut-être qu’une fois levées, les contraintes de confinement et le retour des enfants à l’école ou à la garderie, les conditions seraient réunies pour que le télétravail, bien planifié et certainement mieux encadré, facilite la conciliation travail-famille-études.  

Malheureusement, le confinement ou le télétravail a fait ressortir un aspect beaucoup plus noir et dévastateur : la violence conjugale. En effet, le confinement a clairement contribué à l’augmentation des tensions au sein des couples et de la violence à l’égard des femmes.   

Dans un contexte d’isolement social, la violence s’est amplifiée dans les ménages où elle était déjà présente. Désormais enfermées avec leur agresseur, les femmes sont devenues soudainement à la merci des coups, sans échappatoire possible. Par ailleurs, en étant confinées dans leurs résidences, il leur était encore plus difficile de demander de l’aide, se retrouvant isolées, loin de leur famille, des amis, des collègues. Une personne qui quitte la maison tous les matins pour aller travailler à l’extérieur diminue, par son absence du lieu toxique, son exposition au risque de violence de la part de la personne avec qui elle partage sa vie. On le sait : sortir de la maison est en soi, au quotidien, un certain geste de liberté.


Si vous êtes victime de violence conjugale, vous pouvez appeler la ligne d’urgence de SOS violence conjugale au 1 800 363-9010 ; 

Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à appeler la Ligne québécoise de prévention du suicide au 1 866 277-3553 ou encore un centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) au 1 866 532-2822. 


Extrait du numéro de septembre 2020 du journal Le Réflexe.

Agir au travail contre la violence conjugale

Employeur, syndicat ou collègue, vous pouvez faire la différence dans la vie des victimes. 

Par le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale 

Une femme victime de violence conjugale n’est pas à l’abri du harcèlement de son conjoint sur son lieu de travail. Messages textes et appels incessants, multiples courriels, intrusions sur le lieu de travail, communications avec les collègues de la victime. Ces actes de violence ont des impacts importants sur l’organisation tout entière, sur les femmes qui en sont victimes, mais aussi sur leurs collègues de travail. Dans certains cas, c’est la sécurité des femmes qui peut être en jeu. 

Une travailleuse sur trois a déclaré avoir été victime de violence conjugale selon une enquête du Congrès du travail du Canada. Plus de la moitié ont indiqué que cette violence se poursuivait au travail. Pouvoir conserver leur emploi est primordial pour les femmes victimes de violence conjugale. Sans revenu assuré, il leur est plus difficile de quitter leur conjoint violent. 

En tant qu’organisation syndicale, vous pouvez faire la différence auprès des victimes, en les écoutant, en les référant vers des ressources appropriées comme les maisons d’aide et d’hébergement et en faisant en sorte que leurs conditions de travail soient adaptées à leur situation. 

Vous pouvez également jouer un rôle clé auprès des employeurs, notamment en les sensibilisant à la problématique de la violence conjugale et en les encourageant à mettre en place des mesures de soutien aux victimes. 

Des mesures sont possibles pour rendre le milieu de travail sécuritaire et aidant pour une femme victime de violence conjugale. Vous pouvez faire la différence dans leur vie !


La violence conjugale c’est quoi ?

La violence conjugale s’exerce dans une relation amoureuse actuelle ou passée. 

Elle renvoie à une foule de comportements exercés par l’agresseur pour contrôler et dominer sa victime et s’assurer qu’elle ne le quittera pas. La violence conjugale peut être physique, mais aussi psychologique, verbale, économique et sexuelle. 

Des signes qui peuvent vous alerter pour reconnaître une victime : 

  • Elle reçoit de nombreux appels ou messages textes personnels ; 
  • Son conjoint passe souvent la voir au bureau, il l’attend à la sortie ou dans le stationnement ; 
  • Elle arrive plus souvent en retard ou doit s’absenter ; 
  • Elle s’isole du reste de l’équipe et se replie sur elle-même ; 
  • Elle décline systématiquement les invitations aux activités ; 
  • Son rendement professionnel diminue du fait de difficultés à se concentrer ; 
  • Elle n’arrive plus à accomplir toutes ses tâches et à tenir les délais ; 
  • Elle est toujours sur ses gardes et semble anxieuse.

Que pouvez-vous faire pour aider les victimes ?

Mobilisez les employeurs

  • Responsabilisez les employeurs quant à leur obligation d’assurer un milieu de travail sain et sécuritaire ; 
  • Appuyez les efforts de l’employeur pour créer un environnement de travail où les femmes victimes de violence conjugale se sentent écoutées et soutenues ; 
  • Négociez de nouvelles clauses dans les conventions collectives concernant la violence conjugale : congés payés pour les victimes, sécurité de l’emploi, protection contre des mesures disciplinaires, etc. ; 
  • Soutenez la création d’un poste « d’intervenante auprès des femmes », déjà développé par certains syndicats. 

Accompagnez les femmes victimes de violence conjugale 

  • Soyez proactifs, surveillez les signes qui peuvent indiquer qu’une employée est victime de violence conjugale ; 
  • Assurez-vous que les employées qui se dévoilent soient référées à des ressources adéquates comme une maison d’aide et d’hébergement ou SOS violence conjugale ; 
  • Aidez l’employée à obtenir une affectation de travail temporaire, des aménagements de poste, des congés payés. 

Sensibilisez les employé-es à la problématique

  • Organisez des activités de sensibilisation et d’information sur la problématique de la violence conjugale à l’intention des employeurs, des employé-es et de vos membres en partenariat avec le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale; 
  • Créez des alliances avec des maisons d’aide et d’hébergement membres du regroupement : invitez une intervenante à une activité syndicale, commanditez une activité de la maison ou appuyez un projet conjoint;
  • Faites connaître à vos membres les services offerts par les maisons d’aide et d’hébergement du regroupement. Diffusez largement leurs outils et campagnes de sensibilisation sur votre site Web ou dans votre bulletin.

Vous souhaitez en faire plus?

Menez un sondage auprès des employé-es pour documenter la problématique. Exercez des pressions sur les différents paliers de gouvernements pour modifier les lois afin de prévoir des congés payés pour toutes les victimes de violence conjugale et assurer la sécurité d’emploi de tous les travailleurs et toutes les travailleuses. 

Pour en savoir plus, consultez notre site Web : maisons-femmes.qc.ca


Extrait du numéro de septembre 2020 du journal Le Réflexe

Notre mémoire

Joseph Giguère (1940-2020)

C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Joseph Giguère, président du Conseil central des syndicats nationaux de Québec (CSN) dans les années 1970. Le conseil central offre ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches. 

Par Nicolas Lefebvre Legault, conseiller à l’information

Une vie d’implications. À gauche, il y a quelque mois lors d’un évènement organisé par le Centre Saint-Pierre (capture d’écran d’une vidéo) et, à droite, en mars 1975, lors d’une rencontre du Front commun des syndicats CSN de Quebec Poultry (archives CSN).

Engagement syndical 

Natif de Saint-Sylvestre, en Beauce, Joseph Giguère songe d’abord à la prêtrise et poursuit des études en théologie à l’Université Saint-Paul à Ottawa. Jeune homme, il s’engage dans la Jeunesse ouvrière catholique (JOC). 

Embauché à la Quebec Poultry, dans Limoilou, il participe à une campagne de maraudage pour remplacer un syndicat américain par un syndicat CSN, dans l’abattoir de volailles. Son appartement est la cible d’un attentat à la bombe, le 3 avril 1974, le soir de la première réunion du nouveau syndicat. 

C’est à titre de président du Syndicat des employés de Quebec Poultry (CSN) que Joseph Giguère commence à s’impliquer au Conseil central des syndicats nationaux de Québec (CSN) dont il est élu 1er vice-président, en 1975, puis président, en 1976. 

Président du conseil central 

La période est particulièrement tumultueuse au plan syndical avec un nombre record de grèves dures. Entre octobre 1974 et septembre 1975, dix-huit syndicats affiliés au conseil central, surtout issus du secteur privé, font la grève. En 1976, les conflits se multiplient au Trust General, à l’usine de SICO, chez Lafleur, à l’Agence provinciale, chez Standard Paper Box pour nommer les plus marquants.  

Joseph Giguère était un syndicaliste combatif et rassembleur comme en témoigne le comité de solidarité réunissant tous les syndicats en lutte qu’il avait mis sur pied afin d’augmenter le rapport de force des uns et des autres. C’est d’ailleurs sous sa présidence que le conseil central adopte officiellement, en 1976, la philosophie du syndicalisme de combat. 

Avant l’adoption de la loi anti-briseur de grève, en 1977, Joseph Giguère n’hésite pas à mobiliser largement en appui aux grèves en cours. Ainsi, les participantes et les participants au congrès de 1976 du Conseil central des syndicats nationaux de Québec (CSN) défient coup sur coup trois injonctions limitant le nombre de personnes sur les piquets de grève dans autant de conflits de travail en cours. 

La présidence de Joseph Giguère a également été marquée par l’organisation de nouveaux secteurs, comme l’hôtellerie, et une plus grande ouverture du mouvement syndical sur la société civile et les luttes sociales. Féminisme, écologie, groupes populaires, solidarité internationale, il était solidaire de tous les combats. En 1980, il quitte la présidence du conseil central. 

Coopérant 

Chrétien engagé et socialiste convaincu, Joseph Giguère a poursuivi son engagement comme coopérant. De 1982 à 1987, il a été coopérant international avec SUCO auprès des syndicats de mineurs du Pérou. À son retour au Québec, il devient conseiller à MCE Conseils et accompagne le développement de coopératives de travail. Il préside le Regroupement des coopérateurs et coopératrices du travail (RQCCT) de 1996 à 2008. Il participe à la fondation de Fondaction et siège au conseil d’administration plus de dix ans. 

En 1992, Joseph Giguère devient le premier directeur laïque du Centre Saint-Pierre, un important centre d’éducation populaire de Montréal mis sur pied par les Oblats. Il occupe cette fonction jusqu’en 2002. 

Un AVC le laissera aphasique en septembre 2010. Avec l’aide de sa conjointe, Marie-Claire Nadeau, il entreprend sa réadaptation et poursuit pendant plusieurs années son implication au sein de l’Association des personnes aphasiques. 

Atteint d’un cancer généralisé fulgurant, Joseph Giguère est décédé chez lui, accompagné de ses proches, le 23 juin 2020 à l’âge de 79 ans.


Extrait du numéro de septembre 2020 du Réflexe, le journal du conseil central.

C’est réglé

Quelques brèves sur les dernières ententes signées dans la région


Nouvelle convention chez Mecart 

Le 28 juillet, les travailleurs et les travailleuses ont mené une grève éclair.

La détermination et la mobilisation des travailleurs de MECART Inc., à Saint-Augustin-de-Desmaures, ont eu raison de la fermeture de la partie patronale cet été. En effet, les membres du syndicat ont entériné à l’unanimité l’entente de principe que leur présentait leur comité de négociation, le 6 août dernier. 

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. La reprise des pourparlers en juillet n’a pas été de tout repos. « On avait trois jours de négociation de prévus, mais à la première journée, la partie patronale est arrivée à la table avec une offre globale clairement pas acceptable », raconte Denis Légaré, président du Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN). 

Denis Légaré, président du Syndicat des travailleurs de Mécart (CSN)

La négociation avant la pandémie n’avait pas permis d’avancer. « En quatre séances de négociation, on n’avait pas réglé grand-chose, seulement quelques points de concordances avec la loi », se rappelle Denis Légaré, « le 13 mars, on avait tenu une assemblée et on avait adopté à l’unanimité un mandat de moyens de pression excluant la grève ». Toutefois, la Covid est venue bouleverser les plans, forçant l’arrêt des négociations et la suspension du plan de mobilisation. 

La partie patronale comptait peut-être sur une démobilisation des membres en plein été, mais il n’en fut rien. La plupart des travailleurs se sont fait un devoir de participer à leur assemblée syndicale le 23 juillet. « Une dizaine de membres qui étaient en vacances et deux autres en CSST, dont moi-même, sont venus pareil », se félicite le président du syndicat. L’offre globale de la partie patronale est rejetée, à l’unanimité, et un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève est adopté à 92,5 % dans la foulée. 

Une semaine plus tard, le 28 juillet, les travailleurs décident d’appliquer leur mandat de grève. Personne ne revient au travail après la pause d’après-midi. Cette grève éclair a eu des effets. « La vraie négociation a commencé lorsqu’on a eu des moyens de pression », explique Denis Légaré, « c’est l’arrivée de Patrice Genois, le président de Mecart Inc., à la table de négociation qui a accéléré les choses ». Les travailleurs n’ont pas eu besoin de mener d’autres moyens de pression par la suite puisqu’une entente fut rapidement conclue. 

« On a réussi à avancer sur toutes nos priorités, on voulait un règlement qui toucherait un peu tout le monde, qui en amènerait un peu plus à tout le monde et c’est mission accomplie », explique le président. Selon son analyse, le syndicat a su profiter de son rapport de force au bon moment : « la Covid a amené de nouveaux contrats à l’entreprise et elle avait intérêt à régler rapidement comme en fait foi un reportage publié dans Le Soleil sur Mecart quelques jours après notre assemblée ». 

La nouvelle convention collective, d’une durée de trois ans, prévoit des augmentations de salaire de 3 % la première année, 2,5 % la deuxième et 2,5 % la troisième avec une rétroactivité au 1er janvier 2020. La participation de l’employeur au régime de retraite est également bonifiée d’un montant forfaitaire équivalent à 0,5 % par année versé le 1er janvier 2021. Les syndiqué-es obtiennent également un congé mobile de plus. Les libérations syndicales ont finalement été bonifiées et un ajustement permettra de faciliter la participation des officiers aux instances de la CSN.


Papier Clermont

Les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier Clermont inc. ont adopté à 76,67 % l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 16 juin dernier après une dizaine de rencontres de négociations.  

La nouvelle convention collective contient plusieurs améliorations. Mentionnons l’introduction d’un horaire plus stable pour la moitié des travailleurs et des travailleuses sur les équipes de réservistes, l’amélioration des conditions de travail et de formation dans les équipes de la centrale thermique, un rattrapage salarial pour l’entretien (avec une augmentation de salaire rétroactive à 2018), la bonification de 1 % de la part employeur dans le régime de retraite, une majoration et amélioration des assurances collectives ainsi qu’une plus grande souplesse dans l’utilisation des heures de libération syndicale.  

Crise sanitaire oblige, le syndicat n’a pas pu tenir de rencontre en personne, comme à l’habitude. « Nous avons tenu une assemblée générale virtuelle, en deux séances, et nous n’avons eu que des bons commentaires », explique Claude Rouleau, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont inc., « il y a eu une très bonne participation des membres du syndicat ».


Extrait du numéro de septembre 2020 du Réflexe, le journal du conseil central.

Manifestation pour le maintien des primes

Une manifestation pour le maintien des primes dans le secteur public a eu lieu ce matin devant le Conseil du trésor, à Québec.

Négociation du secteur public

En pleine pénurie de personnel, appauvrir les travailleuses et les travailleurs serait catastrophique, prévient la CSN

Québec, 9 septembre 2020 – « Nous ne laisserons pas ce gouvernement plumer les services publics », ont clamé des travailleuses et des travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux ainsi que de l’éducation membres de la CSN lors d’une action d’éclat qui s’est déroulée à Québec ce matin. Des sacs de plumes ont été soufflés tout d’abord à l’intérieur des bureaux du Conseil du trésor, puis devant l’édifice, afin d’illustrer le plumage en règle que le gouvernement s’apprête à faire subir à des dizaines de milliers de personnes œuvrant dans les services publics en mettant fin, le 30 septembre prochain, à plusieurs primes d’attraction et de rétention.

Ces primes, qui étaient intégrées aux conventions collectives, prenaient fin le 30 mars dernier. À la suite de représentations faites par la CSN auprès du Conseil du trésor au mois de mars, le gouvernement avait accepté de les maintenir jusqu’au 30 septembre. Maintenant, il semble bien décidé à les abolir à la fin du mois. « En pleine pandémie et avec toutes les difficultés qu’on a à attirer et à retenir le personnel dans les services publics, ça n’a aucun sens d’appauvrir des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs », lance Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.   

Celles et ceux qui se verront privés d’une partie de leur revenu sont des ouvriers spécialisés, des psychologues, des salarié-es œuvrant auprès de personnes présentant des troubles graves de comportement ainsi que des salarié-es travaillant dans un CHSLD ou dans un établissement du Grand Nord. Pour certaines de ces personnes, comme les psychologues, la perte de revenu pourrait s’élever à 7000 $ par année. Pour d’autres travailleurs, comme les ouvriers visés par la prime, la décision du gouvernement les privera de 10 % de leur revenu, ce qui pourrait signifier jusqu’à 5000 $ de moins par année. « Quand on sait que les ouvriers spécialisés du secteur public gagnent déjà jusqu’à 32 % de moins que ceux qui travaillent dans les autres secteurs, on se demande bien qui va encore vouloir occuper ces emplois dans nos réseaux », ajoute Caroline Senneville.

La CSN revendique que les primes en question soient reconduites dans les nouvelles conventions collectives et que la prime des ouvriers spécialisés soit élargie à d’autres titres d’emploi, notamment les mécaniciens d’entretien (millwrights), les ébénistes et les soudeurs, qui sont tous des titres d’emploi pour lesquels la CSN a identifié des problèmes de recrutement.

« Le Conseil du trésor doit bien mesurer les conséquences que pourraient avoir ces économies de bout de chandelle sur le dos du personnel. En appauvrissant les travailleuses et les travailleurs, c’est un bien mauvais message que le gouvernement envoie dans les réseaux et, ultimement, ce sont les services à la population qui perdront des plumes », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).