Québec, 15 avril 2020. – Le Conseil central de
Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) dénonce vertement l’entente intervenue entre
Québec et les médecins spécialistes rendue publique aujourd’hui. « Avec cette
entente, le gouvernement ajoute l’insulte à l’injure pour nos membres du réseau
de la santé et des services sociaux », a déclaré Ann Gingras, présidente
du conseil central, « c’est proprement scandaleux ».
Selon les détails qui ont filtré dans les médias, les
médecins spécialistes pourront être payés jusqu’à 2 500 $ par jour avec
une prime de 20 % à partir de 20 h le soir, pour prêter main-forte
aux infirmières et aux préposé-es aux bénéficiaires dans les CHSLD. « Ça n’a pas
de bon sens ! Savez-vous combien est payée une personne préposée aux
bénéficiaires dans le réseau public ? Maximum 168 $ par jour en incluant
la prime de 8 % lorsqu’elle a atteint le sommet de l’échelle salariale »,
rappelle Ann Gingras, « c’est très insultant pour le personnel qui se dévoue
dans les CHSLD, au risque de leur propre santé, depuis le début de la crise ».
Le fait que le gouvernement ait pris la peine de
négocier une lettre d’entente avec la Fédération des médecins spécialistes du
Québec est également très révélateur. En effet, les trop maigres primes
annoncées pour les syndiqué-es du réseau de la santé et des services sociaux
n’ont pas été négociées, elles ont été imposées sans discussion.
« Peut-être que si on payait mieux les gens et qu’on
avait annoncé des primes plus réalistes, comme le demandait la CSN, on aurait
moins de problèmes de recrutement pour les préposé-es aux bénéficiaires ? »,
conclut Ann Gingras, « le gouvernement n’a aucun problème à procéder par arrêté
ministériel pour modifier arbitrairement nos conventions collectives et
conscrire les travailleuses et les travailleurs du secteur public, mais quand
il s’agit des médecins, il négocie, c’est tellement deux poids deux mesures que
ça en est grotesque ».
Nous publions, aujourd’hui, une lettre ouverte que nous a fait parvenir Gilles Papillon, ancien président du Syndicat national des travailleurs des pâtes et papier de Donnacona (CSN), concernant les mises à pied massives à la Ville de Donnacona. Solidarité !
J’appris avec stupeur la décision de la Ville de
Donnacona de mettre à pied 60 % de ses employé-es en utilisant comme prétexte
de maintenir les finances de la Ville à un déficit 0 durant cette crise
mondiale de la COVID-19. Les élu-es de la Ville de Donnacona se pensent-ils sur
une autre planète? Au lieu de faire leur part durant cette crise, ils font tout
le contraire. Dans cette période de crise, nous nous devons tous d’être
solidaire, citoyenne, citoyen, entreprises, gouvernements et également municipalités.
Quelle honte pour Donnacona! Pourtant, il n’y a pas si
longtemps en 1990, toute la population de Donnacona s’est solidarisée pour
sauver l’usine de papier de Donnacona. Le comité « on veut vivre à
Donnacona » réunissait sous la même bannière, travailleurs, milieu des
affaires, monde politique; tous se sont impliqués pour la survie de l’usine.
Donnacona fut un exemple de solidarité québécoise et nous étions tous fiers de
faire partie de cette lutte et de cette ville. Aujourd’hui, nous vivons une
crise mondiale. Honte aux élus de la
Ville de Donnacona, au lieu de faire leur part, ils mettent à pied 60 % de
leurs employés.
Les gouvernements du Québec et du Canada ont mis en
place des programmes d’aide d’urgence pour venir en aide aux entreprises et aux
citoyennes et citoyens touchés financièrement par la pandémie, plusieurs
groupes de supermarchés ont augmenté la rémunération de leurs employé-es et les
services à la population, la Corporation de transport régional de Portneuf
maintient son service malgré la baisse d’achalandage, des organismes offrent de
l’aide alimentaire. Afin d’encourager l’économie locale, une plate-forme « Panier
bleu » voit le jour et je passe toutes les autres mesures qui sont faites
pour aider tout notre monde.
Les élu-es de Donnacona, eux, décident non pas de
faire leur part, mais d’agir comme s’ils avaient été transformés en
calculatrice: ils ont délaissé tout sentiment d’humanité, de devoirs, de
solidarité, et déchargent leur fardeau économique aux autres paliers
gouvernementaux. Peut-être serait-il
judicieux, pour nous contribuables, de nous comporter comme eux, de nous
greffer une calculatrice et de cesser de payer nos taxes municipales afin de contribuer
à maintenir notre niveau de finances personnelles!
Tarifs de stationnement dans le réseau de la santé et des services sociaux
Il est temps de corriger une
injustice
Québec, 9 avril 2020. – Les syndicats CSN du réseau public de la santé
et des services sociaux revendiquent l’abolition des tarifs de stationnement
pour les employé-es. « Depuis que les stationnements sont gratuits pour les
visiteurs et les bénévoles, les seuls à payer pour les utiliser sont les
employé-es », dénonce Lucie Langlois, vice-présidente régionale de la
Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), « c’est injuste et
inéquitable ».
Un montant variant de 20 $ à 90 $ est prélevé sur la paie de
chaque personne salariée qui utilise le stationnement de l’institution pour
laquelle elle travaille. « Puisque les stationnements sont des opérations
profitables, les employé-es se retrouvent ainsi à subventionner leur employeur,
ce qui est absurde », ajoute Lucie Langlois.
Les syndicats ont fait des représentations dans les derniers jours pour
obtenir la gratuité du stationnement, d’autant plus qu’ils sont pratiquement
vides depuis le début de l’état d’urgence sanitaire, mais aucun employeur du
réseau n’a voulu accéder à la demande. « On nous répond qu’il y a une directive
du ministère et que la politique de tarification ne changera pas », explique la
vice-présidente de la FSSS-CSN.
« Puisque les administrations ne semblent pas avoir l’autorité pour
agir, j’interpelle directement le premier ministre du Québec afin qu’il
intervienne concrètement pour les employé-es du réseau de la santé et des
services sociaux », déclare Ann Gingras, présidente du Conseil central de
Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).
La présidente du conseil central croit qu’il serait tout à fait
approprié d’instaurer la gratuité du stationnement pour les employé-es. « Tous
les jours, le premier ministre tient un point de presse et remercie les
employé-es du réseau de la santé et des services sociaux pour les sacrifices
qu’ils et elles font dans la lutte contre l’épidémie de covid-19 », explique
Ann Gingras, « il est grand temps de passer de la parole aux actes,
particulièrement pour ces personnes qui se présentent jour après jour au
boulot, tout en ayant leurs propres inquiétudes. Ces hommes et ces femmes font
la différence dans la lutte que nous menons actuellement. Il est inconcevable
que M. Legault continue de fermer les yeux ».
À propos
Huit grands syndicats regroupant 15 000 personnes salariées du réseau
public de la santé et des services sociaux des régions de Québec et
Chaudière-Appalaches sont affiliés au Conseil central de
Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et à la Fédération de la santé et des
services sociaux (FSSS-CSN).
La Ville de
Donnacona effectue des mises à pied massives
Québec, 4 avril 2020. – Prétextant une obligation de déficit zéro, la Ville de Donnacona effectue des mises à pied massives d’employé-es syndiqués permanents. Une avenue que très peu de municipalités au Québec ont choisi d’emprunter.
« Environ 60 % des employé-es syndiqués sont victimes de mises
à pied à la suite du plan de contingence adopté par la Ville », dénonce
Israël Leblanc, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs
municipaux de la Ville de Donnacona – CSN.
« Nous sommes surpris et déçus de la décision de la Ville. Ils nous
ont présenté ça comme une stricte question budgétaire », de dire le
président du syndicat, « nous avons été placés devant le fait accompli,
sans être consulté ». Le syndicat n’a pas été informé d’un tel plan de
contingence touchant les membres de la direction et du personnel-cadre. « Il
y a lieu de se demander si toutes les options ont été étudiées sérieusement »,
confie monsieur Leblanc.
Pour le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), la
municipalité n’agit pas en citoyen responsable en cette période de crise.
« Ça n’aidera surement pas l’économie locale de rajouter des chômeurs
alors que la ville, en tant qu’administration publique, a les moyens de faire
autrement », croit Ann Gingras, présidente du conseil central, « nous
nous serions attendus à plus de jugement et d’empathie ».
La présidente du conseil central souligne par ailleurs qu’il n’y a pas
de mot d’ordre des instances municipales ou gouvernementales à l’effet de
couper dans la masse salariale afin d’équilibrer les budgets. « En fait,
ça va à l’encontre de l’essence du message des gouvernements qui demandent
plutôt aux organisations de tout faire pour garder leurs salariés à l’emploi
avec plusieurs mesures de soutien », souligne-t-elle.
« L’administration municipale ne doit pas oublier qu’il y aura une
après-crise du coronavirus », conclut Israël Leblanc, « le syndicat souhaite
préserver un climat de travail sain et c’est pourquoi nous aurions apprécié que
la ville discute au préalable avec nous afin de trouver des solutions plus
humaines ».
Le 30 mars dernier, le conseil central organisait un forum « Question / réponse santé et sécurité au travail » sur Facebook. Voici les questions reçues et les réponses données.
Question #1
L’entreprise est passée d’à peu près 5 % de leurs
travailleurs en télétravail à près de 95 % en quelques jours. Les salariés
ne sont pas tous installés adéquatement à la maison pour le télétravail et ils
se posent des questions sur leur santé et sécurité, sur leurs droits ainsi que
sur les obligations de l’employeur de leur fournir les équipements.
Réponse : Il faut considérer que nous sommes dans une situation
temporaire, on vous inclut le billet de l’ergonome de la CSN qui nous donne des
conseils. En ce qui concerne l’employeur, il n’a pas d’obligation ergonomique
pour les cas temporaires.
Pour le billet de l’ergonome de la CSN :
Question #2
Qu’en est-il de l’obligation de fournir de
l’équipement ?
Réponse : Si votre employeur exige du télétravail, vous devez avoir, bien entendu, votre ordinateur et vos accessoires afin de répondre à ses exigences.
Question #3
Je sais que la situation est exceptionnelle, mais
l’employeur qui exige le télétravail (alors que le travailleur n’en fait
habituellement pas) doit-il fournir l’équipement nécessaire ? Dans le cas
contraire, le travailleur peut-il s’attendre à une forme de compensation ? On
s’entend que cette situation n’est pas conventionnée… Je prends comme exemple
un travailleur d’un quelconque ministère, où le télétravail n’est pas coutume.
Si son employeur lui demande de répondre à ses courriels et/ou de téléphoner
des clients, qu’en est-il ?
Réponse : Dans ce cas, c’est la même réponse que plus haut :
Si votre employeur exige du télétravail, vous devez
avoir, bien entendu, votre ordinateur et vos accessoires afin de répondre à ses
exigences.
Il faut référer la personne pour qui vous posez la
question à son syndicat, il s’agit d’une question de relations de travail et
non de SST.
Question #4
Plusieurs profs vivent du stress et de l’anxiété face à la
reprise des cours en ligne, ont-ils des recours ou doivent-ils attendre d’avoir
des problèmes avant d’agir ?
Réponse : Comme nous sommes dans une nouvelle situation qui implique une adaptation de tous, il faut dans un premier temps vérifier le soutien offert par l’employeur et si des questions persistent, il faut consulter le conseiller syndical au dossier.
Question #5
Est-ce que mon employeur doit mettre du Purell dans
mon milieu de travail ? Doit-il obligatoirement désinfecter nos bureaux ?
Réponse : Oui, votre employeur doit mettre en place des mesures
d’hygiène qui répondent à la situation. De plus, comme il est recommandé que le
lavage des mains soit régulier, il doit le permettre. Et, l’employeur doit
prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la
sécurité et l’intégrité physique de la travailleuse ou du travailleur comme le
prévoit l’article 51 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail
(LSST).
Question #6
Est-ce qu’un employé peut refuser de travailler s’il pense
qu’il est contaminé par la COVID-19 ?
Réponse : Si vous avez des symptômes tels qu’énumérés par la santé
publique, vous devez aviser votre employeur et vous mettre en isolement.
De plus, si la contamination est liée à votre milieu de
travail, vous pouvez faire une réclamation à la CNESST sans oublier un
diagnostic de votre médecin.
Question #7
Je suis accidentée du travail et mon médecin m’a prescrit des
traitements de physio. Sachant que je fais de la fièvre ; si je ne me présente
pas au physio, est-ce que la CNESST va couper mes prestations ?
Réponse : Non, vos prestations ne seront pas coupées. Vous devez cependant aviser la clinique de physiothérapie (si elle n’est pas fermée) ainsi que votre agent d’indemnisation de la CNESST.
Question #8
J’ai eu un accident de travail avant la crise de la COVID-19,
est-ce que les délais pour contester sont les mêmes ?
Réponse :
Bien que la CNESST dit vouloir faire preuve de souplesse, nous vous
recommandons fortement de respecter les délais prévus dans la loi.
Je suis convoquée en expertise médicale par mon employeur,
est-ce que je dois y aller ?
Réponse :
D’abord, il faut aviser votre syndicat. Une intervention serait opportune afin
de faire reporter l’examen médical. Si cela ne fonctionne pas, vous devez vous
présenter à moins que vous ayez des symptômes grippaux.
Il est à noter que les expertises médicales sont annulées pour la CNESST.
Question #10
Je travaille dans le milieu de la santé, si je contracte le
coronavirus, est-ce que je suis indemnisé ?
Réponse :
La réponse est oui. Vous devez faire les démarches habituelles lorsqu’un
accident de travail ou maladie professionnelle est déclaré. Les travailleurs ou
travailleuses atteints de la COVID-19 qui auraient été infectés au cours de
leur emploi peuvent avoir droit aux prestations et services habituels offerts
par la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles
(LATMP).
Le travailleur ou la travailleuse doit consulter un médecin
ou de façon exceptionnelle, une infirmière praticienne spécialisée, qui posera
le diagnostic, aviser son employeur et compléter la réclamation du travailleur
qu’il fera parvenir à la CNESST. On doit démontrer qu’il a été en contact avec
le virus par le fait ou à l’occasion de son travail.
Question #11
Je suis convoqué au TAT le 24 avril, mes enfants sont
immunosupprimés, j’ai peur de les contaminer en revenant, est-ce que je suis
obligé d’aller en audition le 24 ?
Réponse :
Pour le moment, les audiences sont reportées jusqu’au 17 avril inclusivement.
Avec le motif que vous invoquez pour le 24, il n’y a pas lieu de s’inquiéter,
une remise est facilement acceptable par le TAT. Contactez la personne
conseillère à votre dossier.
Et continuez de suivre les informations sur le Facebook du conseil central pour une mise à jour des informations.
Question #12
Je suis secrétaire et mon emploi n’est pas à risque. Est-ce
que je peux travailler de la maison quand même ?
Réponse :
À défaut d’entente avec votre employeur, ce sera très difficile de vous retirer
de votre travail. Consultez votre syndicat pour une réponse plus personnalisée.